La saison 2003-04 de Kevin Garnett, un véritable chef-d’oeuvre ponctué par un titre de MVP !

Le 19 mai 2018 à 14:09 par Nicolas Meichel

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Auteur de 21 saisons en NBA, Kevin Garnett a collectionné les récompenses individuelles tout en remportant une bague de champion. Il a quasiment tout accompli dans sa carrière et est aujourd’hui considéré à juste titre comme l’un des meilleurs ailiers forts de l’histoire. La saison 2003-2004 de KG, ponctué par un titre de MVP, représente parfaitement l’excellence de ce joueur qui a marqué la ligue de son empreinte.

29 avril 2003, Target Center de Minneapolis, Game 5 du premier tour des Playoffs. Ce jour-là, les Los Angeles Lakers de Shaquille O’Neal et Kobe Bryant détruisent les Minnesota Timberwolves de Kevin Garnett, bien trop esseulé pour rivaliser avec les triples champions en titre. Le Big Ticket termine la rencontre avec 25 points et 16 rebonds, mais les Loups se font massacrer 120-90 devant leur propre public et se retrouvent menés 3-2 dans la série. Deux jours plus tard, en Californie, les hommes de Phil Jackson finissent le boulot et renvoient la bande à KG à la maison. Pour la septième fois d’affilée, la franchise du Minnesota dégage dès le round initial de la postseason. Garnett salue Shaq et Kobe après le buzzer final, puis retourne aux vestiaires avec beaucoup de déception et de tristesse. Malgré l’avantage du terrain, malgré une saison régulière à 51 victoires, le numéro 21 des Wolves a une nouvelle fois échoué dans sa quête, celle de remporter la première série de Playoffs de sa carrière. Autrement dit, il stagne, non pas individuellement mais collectivement. Pour un joueur de son niveau, qui a notamment terminé deuxième au classement du MVP en 2002-2003 derrière Tim Duncan des San Antonio Spurs, c’est un vrai point noir sur le CV. Mais lors de l’été suivant, tout va changer.

Conscient du manque de soutien autour de Kevin Garnett, les Timberwolves se bougent et ramènent deux joueurs de grande qualité dans le Minnesota. D’abord, Sam Cassell débarque en provenance de Milwaukee juste après la draft, accompagné par l’intérieur Ervin Johnson dans un transfert impliquant Joe Smith et Anthony Peeler côté Loups. Cassell, c’est un meneur de jeu qui ressemble à E.T. mais qui est surtout un scoreur solide ainsi qu’un playmaker qui n’a pas peur de poser ses couilles sur la table quand c’est nécessaire. C’est aussi un vétéran de 33 ans qui a remporté deux bagouzes avec les Houston Rockets d’Hakeem “The Dream” Olajuwon au milieu des années 1990. Bref, une acquisition précieuse pour une franchise incapable de franchir un cap depuis plusieurs saisons. Ensuite, un mois plus tard, c’est Latrell Sprewell qui arrive dans le cadre d’un trade à quatre équipes impliquant New York, Atlanta, Philadelphia et donc Minnesota. Les Wolves lâchent le meneur Terrell Brandon ainsi que le pivot Marc Jackson dans le deal, et récupère Spree, un arrière vétéran à la réputation controversée (n’est-ce pas P.J. Carlesimo ?) mais capable de planter 20 points par match tout en faisant du bon boulot en défense. Avec ces deux recrues, les Loups ont complètement modifié leur visage, et ça va se voir sur le terrain.

La saison 2003-2004 devient la meilleure campagne de l’histoire de la franchise. Kevin Garnett est enfin entouré par des joueurs de calibre All-Star, ce qui facilite évidemment les choses. Cette année-là, Minnesota change de statut avec 58 victoires au compteur et surtout la première place de la Conférence Ouest en prime, devant des poids lourds comme les Lakers, les Spurs, les Kings, ou encore les Mavericks. Sam Cassell, nommé pour participer au match des étoiles et membre de la deuxième équipe All-NBA, fait un bien fou aux Wolves tandis que Latrell Sprewell s’intègre parfaitement. Et puis, au milieu de tout ça, KG fait la saison de sa vie. 24,2 points, 13,9 rebonds, 5,0 passes décisives, 2,2 contres, 1,5 interception, à 49,9 % au tir ! Records de carrière au niveau du scoring, des rebonds (où il finit d’ailleurs en tête de la ligue) et des blocks. Rien que ça ! Comme vous pouvez l’imaginer à travers ces chiffres, The Big Ticket est partout, mais alors vraiment partout. En attaque, en défense, dans son rôle de leader et de playmaker, la totale quoi ! Grâce à ses performances individuelles XXL et la saison très réussie de son équipe, il est logiquement nommé MVP devant Tim Duncan et Jermaine O’Neal. Il passe même à trois votes de l’unanimité, ce qui montre bien sa supériorité sur la concurrence lors de cette campagne.

Comme un symbole, c’est également durant cette saison que KG chasse ses démons en Playoffs. Pour la première fois de sa carrière, Garnett passe l’obstacle du premier tour en guidant son équipe vers une victoire 4-1 contre les Denver Nuggets du rookie Carmelo Anthony. Il noircit la feuille bien comme il faut, avec des statistiques de 25,8 points, 14,8 rebonds, 7,0 assists et 2,0 blocks. Sale, très sale ! Derrière, ce sont les redoutables Sacramento Kings de Chris Webber, Peja Stojakovic et Cie qui se retrouvent sur la route du MVP. La série est très accrochée et se joue sur un septième match décisif au Target Center, le jour de l’anniversaire de KG. Ce Game 7 est l’un des plus grands moments de sa carrière, et peut-être son meilleur match en NBA. Que ce soit au niveau de l’enjeu, de la performance en elle-même ou du déroulement des événements, cette rencontre fait passer Kevin Garnett dans une nouvelle dimension. Auteur de 32 points, 21 rebonds, quatre interceptions, cinq contres et une multitude d’actions d’éclat, The Big Ticket porte les siens vers une victoire étriquée 83-80. Direction les Finales de Conférence ! Malheureusement, c’est à ce stade-là que la saison magique de KG s’arrête. Et encore une fois, ce sont les Lakers de Shaq et Kobe qui brisent le cœur du leader des Wolves. Pénalisés par les pépins physiques de Sam Cassell mais aussi Troy Hudson, les Loups s’inclinent en six manches malgré un Garnett toujours aussi monstrueux. Triste fin pour une campagne d’exception.

Si la bague remportée en 2008 sous les couleurs des Boston Celtics représente probablement le sommet de sa carrière, Kevin Garnett n’a jamais été aussi fort que lors de cette saison 2003-2004. Individuellement, il était tout simplement au top de son sport, au-dessus de Kobe Bryant, Tim Duncan, Shaquille O’Neal et les autres.