Jrue Holiday a retrouvé son meilleur niveau : un retour en grâce ponctué par des Playoffs très solides

Le 12 mai 2018 à 06:45 par Clément Hénot

Jrue Holiday
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Certes, les Pelicans sont éliminés des Playoffs après avoir subi une défaite lourde mais logique face aux Warriors en demi-finales de conférence, mais ils sont sortis avec les honneurs et se sont battus jusqu’au bout face à une armada de toute façon bien plus forte. Si Anthony Davis est bien entendu l’un des grands artisans de cette belle campagne de postseason, il est très important de souligner l’apport de Jrue Holiday, qui s’est rappelé au bon souvenir de sa période chez les Sixers.

Il est toutefois nécessaire de reparler de la saison régulière de Jrue Holiday et des Pelicans. Alvin Gentry a fait d’entrée ce qui s’est avéré être un pari gagnant : jouer avec deux meneurs de formation. Rajon Rondo occupant le poste de gestionnaire pendant que Jrue était utilisé comme un combo-guard. Si l’incertitude a pendant longtemps été de mise, surtout après la blessure de DeMarcus Cousins, les Pelicans sont longtemps restés à la lutte pour les Playoffs pour finalement valider leur billet en terminant sixièmes de la Conférence Ouest. Si Anthony Davis s’est élevé à un niveau de mammouth, Jrue Holiday lui a emboîté le pas en tournant à 19 points (à un très propre 49% aux tirs), 6 passes et 4,5 rebonds par match et rappelle à tous qu’il était All-Star en 2013 pour représenter les Sixers. Cette saison, il fait moins de passes que lors de sa saison All-Star, mais score plus, shoote mieux et gobe plus de rebonds, preuve indéniable que le meneur devenu arrière nous sort une saison plutôt exquise et pond de belles stats malgré Anthony Davis et DeMarcus Cousins avant sa grave blessure.

Mais le plus gros de l’impact de Jrue Holiday a eu lieu en Playoffs. Lui qui n’y avait plus goûté depuis 2015 et trois petits matches contre Golden State, futur champion en titre. Ces Playoffs 2018 étaient pour Jrue l’occasion de montrer que son niveau ne s’était pas évaporé. Holiday et les Pelicans vont déjouer énormément de pronostics en infligeant un sweep aussi violent qu’inattendu aux Blazers au premier tour, premier tour durant lequel Holiday tourne à 27.8 points à 56.8% aux tirs, 4 rebonds et 6.5 passes de moyenne. Mais non content de sortir de très belles statistiques, il a également mis Damian Lillard au fin fond de sa poche, ce dernier tournant à 18.3 points de moyenne mais à 35.2% aux tirs (25/71) dont 30% du parking (9/30) et le forçant à perdre quatre balles par match. Pourtant on ne parle pas d’un joueur de quidditch de Gryffondor mais bien d’un All-Star confirmé ayant mené les Blazers à la troisième place à l’Ouest.

Au tour suivant se sont dressés les Warriors, en quête d’un doublé. Malgré une opposition bien plus coriace et un niveau plus élevé face à l’armada Californienne, Holiday a tout de même été à la hauteur du test qui lui était proposé. Dans cette série, le n°11 score 20.7 points, gobe 7 rebonds et distille 6.2 passes par match, le tout à 47.8% aux tirs. Pas tout mal pour un joueur extérieur qui avait parfois Klay Thompson sur le râble. Au final, si la défaite face aux Warriors reste salée, il n’y a pas eu de sweep, les Pelicans ont défendu fièrement leur chance jusqu’au bout et Jrue Holiday a mis un point d’honneur à ne jamais abdiquer, comme s’il cherchait également à justifier son immense contrat. Sauf que c’est plutôt l’envie de rattraper le temps perdu et de montrer qu’il est loin d’être fini pour le basket comme certains ont pu le penser qui l’ont motivé à sortir une grosse campagne de Playoffs, car Jrue en a bavé ces dernières années.

Non, il ne faut surtout pas oublier les galères de l’ancien Sixer. Tout d’abord transféré contre des clopes en 2013 par Philadelphie qui se mettait alors en mode tanking intensif, car pour enchaîner les défaites il valait mieux ne pas compter un meneur fraîchement All-Star. De plus, sur ses deux premières saisons à New Orleans, Holiday ne joue que 74 matches sur 164 possibles à cause de blessures récurrentes au tibia. Beaucoup pensaient qu’il ne retrouverait jamais son niveau qui lui a permis de jouer parmi les étoiles. Mais Jrue n’a pas galéré que sur les parquets. En effet, sa femme Lauren, ancienne joueuse internationale de soccer, a eu une tumeur au cerveau alors qu’elle était enceinte de sa fille, aujourd’hui âgée de 2 ans et en bonne santé, Lauren a pu ensuite être opérée avec succès. Le meneur a pu compter sur le soutien des Pelicans et a obtenu un congé indéterminé pour rester au chevet de sa femme pendant cette épreuve. Son contrat a également fait parler, car prolongé en 2017 pour 5 ans et 125 millions de dollars, Holiday se met bien financièrement. Certains pensaient que ce contrat plomberait les Pelicans, qui doivent aujourd’hui statuer sur le sort de DeMarcus Cousins, mais force est de constater qu’il leur rend parfaitement cette confiance sur le terrain, et qu’il n’en a probablement pas fini.

Vous l’aurez compris, Holiday semble revenir de loin, ses blessures et ses galères personnelles (et celles de sa femme) semblant enfin derrière lui tandis que son meilleur niveau semble enfin avoir de nouveau pointé le bout de son nez au meilleur moment. Les Pelicans peuvent compter sur un axe Davis-Holiday qui fonctionne du feu de Dieu en attendant peut-être le retour de DMC. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce deal est aujourd’hui gagnant-gagnant.


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