Playoffs Revival : Dirk Nowitzki montre au Thunder la Deutsche Qualität
Le 18 avr. 2018 à 10:22 par David Carroz
La saison régulière, c’est sympa, les matchs se multiplient, mais on ne regarde parfois certaines rencontres que d’un œil discret. Pour vous aider à tenir dans ces instants difficiles, voici l’un de nos petits retours sur les grands moments de l’histoire des Playoffs. Parce que c’est à cette période de la saison que les légendes naissent et que les fauves sortent les crocs.
En 2011, les Mavs n’étaient finalement plus attendus comme des contenders à la suite de différentes déconvenues en Playoffs lors des saisons précédentes. Mais c’était sans compter sur l’alignement des planètes cette année-là, donnant une seconde jeunesse à un Dirk Nowitzki de gala.
Le contexte – les Mavericks abandonnent le costume du favori
Après leur défaite en Finales NBA face au Heat de Dwyane Wade en 2006, les Mavericks ont connu une gueule de bois un peu longue. En effet, malgré des saisons régulières abouties, les Playoffs sont rapidement des échecs : élimination au premier tour en 2007 malgré le meilleur bilan de la Ligue, nouvelle sortie de route au même stade de la compétition – mais sans être tête de série – en 2008, idem en 2010 alors qu’il étaient second à l’Ouest. Finalement, la défaite au second tour en 2009 est presque une réussite dans ce bilan parfois moqué, même si de nombreuses franchises apprécieraient d’arriver jusqu’aux Playoffs avec une telle régularité. Mais les observateurs sont cruels, et malgré 57 victoires en 2011 pour obtenir la troisième place de leur Conférence, les Mavs ne sont plus cités parmi les favoris. Allez, lorsqu’ils débutent le premier tour face aux Blazers, on les voit passer. Quelques sueurs froides provoquées par Brandon Roy plus tard, l’obstacle Portland est franchi et ce sont les Lakers la prochaine étape. Si les deux franchises présentent le même bilan, les Purple and Gold drivés par Phil Jackson et emmenés par Kobe Bryant, Pau Gasol ou encore Lamar Odom ont la faveur des bookmakers. Pas pour bien longtemps, Dirk Nowitzki et les siens bottant le cul des Angelinos en quatre matchs secs. Bye bye Zen Master qui part à la retraite sur ce coup de balai, la machine Mavericks semble en marche. Mais bon, les papys ne devraient pas faire le poids athlétiquement face aux jeunes du Thunder qui ont les dents longues. C’est une fois de plus sous estimer l’expérience du groupe, sa cohésion, et le coaching de Rick Carlisle.
La performance – efficacité maximale pour Dirk Nowitzki
Dès le premier match, les adolescents de l’Oklahoma vont tomber sur un Dirk Nowitzki injouable. La preuve, l’Allemand a des ailes pour cette rencontre d’ouverture et après un petit fade-away dont il a le secret pour dépuceler le cercle, il va nous offrir un dunk ligne de fond. Tranquillement, le papy s’enroule autour de Serge Ibaka dont le calvaire ne fait que débuter puis s’élève, entraînant la foule de l’American Airlines Center. Le récital peut commencer. Celui qui vient de passer neuf jours sans compétition – en attendant de connaitre son adversaire pour cette finale de Conférence – n’a pas chômé. Ce n’est pas du repos qu’il a pris durant cette grosse semaine, mais il a mis à profit ce temps libre pour bosser encore et toujours son shoot. Et devant la démonstration qu’il sort ce soir-là, on a comme l’impression qu’il est encore plongé dans une de ses séances perso à peaufiner son geste, sans public, sans défenseur, sans pression.
Pourtant, les trois sont bien dans le coin, mais cela ne l’affecte pas. Ibaka donc ? De l’eau avec rapidement deux fautes. Nick Collison ? Pas mieux. Alors Scott Brooks a tout essayé : Kendrick Perkins, Thabo Sefolosha, Kevin Durant et même James Harden ont essayé à tour de rôle – ou ensemble – de freine Dirk Nowitzki. En vain. Car lorsqu’un joueur du calibre du Wunderkid a trouvé son rythme, il devient rapidement injouable. Ainsi, l’Allemand rentre ses six premiers shoots et dix de ses onze premières tentatives. Dans le troisième quart-temps, il va scorer dix-sept pions, dont 13 depuis la ligne des lancers francs, record égalé avec Michael Jordan et lui-même puisqu’il avait déjà mis autant de lacners sur une période lors du premier tour face aux Blazers. Comment défendre sur lui ? Les joueurs du Thunder doivent encore se poser la question aujourd’hui. Même avec les longs segments d’Ibaka ou l’impact physique de Perkins, l’Allemand dispose de trop d’armes, trop de technique, trop de tirs imparables lorsqu’il est dans une telle zone. Alors les fautes s’accumulent pour tenter de le ralentir, et la sanction est immédiate puisqu’il ne tremble pas pour convertir ses lancers, comme en atteste son 24 sur 24 dans cet exercice, nouveau record de conversions sans échec sur un match. Du coup, cumulée avec son 12 sur 15 dans le jeu, Dirk Nowitzki boucle la rencontre en n’ayant manqué que trois tirs. TROIS PUTAINS DE TIRS en 39 tentatives. 48 pions. Avec un True Shooting Percentage – pour ceux qui aiment les stats avancées – de 93,9%. Autant dire qu’en terme d’efficacité, il est difficile de faire mieux. Quand en plus la victoire est au bout avec en prime la possibilité de se moquer du gros Perk’ mystifié sur une feinte, que demande de plus ?
La suite – la bière peut couler à flots
Le reste de la série ne sera pas toujours aussi rose pour Dirk Nowitzki, les arbitres n’ayant pas le coup sifflet facile sur certaines rencontres, ce qui permet à Nick Collison et Serge Ibaka de jouer plus physique sur l’Allemand afin de diminuer son impact offensif. Pas de quoi faire vibrer les Mavericks, OKC ne parvenant à prendre qu’un seul match à Dallas. Libéré par la présence de Tyson Chandler mais aussi Shawn Marion pour faire le sale taf, le Wunderkid ne s’épuise pas au rebond – moins de six par rencontre sur cette série – tout en s’éclatant offensivement : 32,2 pions à 55,7% dont 36,4% du parking et 96,7% sur la ligne (59 sur 61). De quoi se sentir confiant au moment de jouer ses secondes Finales NBA. Une revanche à venir cinq ans plus tard face au Heat…
Là encore, les Mavericks n’arrivent pas en tant que favoris face à LeBron James, Dwyane Wade, Chris Bosh et compagnie. Peu importe, Dirk Nowtzki se montrera bien plus clutch que les grands noms de Miami et offrira le titre à Dallas, tout en récupérant pour sa part le trophée de MVP. Logique et tellement beau.