De random à titulaire intérimaire au Jazz : qui est Royce O’Neale, la botte secrète de Quin Snyder ?

Le 13 févr. 2018 à 12:45 par Benoît Carlier

Royce O'Neale
Source image : NBA League Pass

Son nom ne vous dit peut-être rien et pourtant, Royce O’Neale est titulaire de l’équipe la plus en forme du moment. Hier encore, il a réalisé une grande action défensive juste avant la sirène pour permettre au Jazz de remporter sa dixième victoire consécutive face aux Spurs.

Qui ça ? Royce O’Neale. Ce n’est ni un membre des Harlem Globetrotters, ni un joueur inventé de toute pièce que l’on rencontre sur 2K dans la saison 2028-29 du mode My GM, mais bien l’autre rookie du Jazz. Bien planqué derrière Donovan Mitchell dans la hiérarchie des débutants à Salt Lake City, ce Texan de 24 ans est en train de se mettre tous les fans de la franchise mormone dans la poche. Mais avant d’en arriver là, l’ancien coloc de Taurean Prince à Baylor a bien galéré. Non-drafté à la sortie de sa dernière année de fac, il décide de traverser l’océan pour faire ses débuts professionnels en Allemagne, à Ludwigsburg (à vos souhaits). Après un passage raté en Summer League en 2016 avec les Warriors, il s’engage avec l’équipe de Gran Canaria en Espagne. Un bon choix qui lui permet de signer un contrat avec Kaunas qui dispute l’Euroligue, en juin 2017. Mais finalement, Royce O’Neale n’évoluera jamais aux côtés d’Axel Toupane, la caution tricolore de l’effectif lituanien. Auteur d’une belle Summer League sous le maillot du Jazz, il convainc les dirigeants de l’Utah de lui offrir un spot dans leur roster. Ils ne le regretteront pas.

Comme beaucoup de rookies, ses débuts en NBA sont discrets. Cet ailier également capable d’évoluer sur les deux postes de guard n’ose pas trop tenter sa chance et prend le temps de s’acclimater à son nouvel environnement. Mais régulièrement, il montre déjà des prédispositions pour le scoring ainsi qu’une belle intensité défensive qui plait forcément à Quin Snyder. Lorsque son coach lui laisse sa chance avec un temps de jeu supérieur à 20 minutes, il est rarement déçu. Ultra-polyvalent, O’Neale est un bon rebondeur pour sa taille (198 centimètres) et est aussi un bon joueur de pick-and-roll. Ne manquait plus que le bon contexte pour lui permettre de s’exprimer pleinement dans une équipe en manque d’individualités qui se repose essentiellement sur un gros collectif. Miné par les blessures (Dante Exum, Alec Burks, Thabo Sefolosha, etc.), le coach du Jazz décide alors de lancer son rookie en lui offrant un vrai rôle depuis le 10 janvier dernier. Un mois plus tard, force est de constater que le pari est réussi.

Plus faible salaire de la franchise de l’Utah avec 815 615 dollars garantis cette saison, Royce O’Neale offre un excellent rapport qualité/prix à ses employeurs, lui qui tourne à 9 points, 6 rebonds et 2,9 assists à 46,7% du parking en février. Pas mal pour celui à qui on promettait de cirer le banc toute la saison et qui avait été signé pour faire le nombre. Petit à petit, les fans commencent à se familiariser avec lui, même si sa meilleure performance est survenue à l’extérieur face aux Spurs (18 points, 5 rebonds, 5 passes et 3 interceptions à 6/7 au tir dont 4/4 derrière l’arc). Valeur sûre en sortie de banc, il est même devenu titulaire depuis deux rencontres et l’absence de Ricky Rubio. Mieux encore, Quin Snyder lui fait confiance dans le money time. Pas plus tard qu’hier, le rookie est conservé sur le parquet avec un score de 101-99 en faveur de Salt Lake City et une possession à jouer pour San Antonio. Logiquement, Gregg Popovich décide de le tester en faisant jouer Manu Ginobili sur lui. Déterminé, Royce ne mord pas à la feinte et switch sur Kyle Anderson avec la même réussite, frôlant l’interception et forçant l’Argentin à tenter un ave maria au buzzer. Un stop de grande classe de la part du rookie que Quin Snyder n’arrive plus à rappeler sur le banc comme il l’a expliqué à Kyle Goon du Salt Lake Tribune.

“Nous savions déjà qu’il savait passer. […] C’est facile de jouer avec lui. Mais c’est en défense qu’il a le plus d’impact pour nous grâce à sa dureté et sa hargne. C’est ce qui fait qu’un joueur mérite sa place sur le terrain. Si vous savez défendre et jouer dur, vous allez forcément avoir l’opportunité d’en faire encore davantage.”

C’est ainsi que le petit Royce O’Neale – baptisé de la sorte par ses parents car ils n’avaient pas les moyens de s’offrir une Rolls – s’est imposé comme un rouage incontournable de l’effectif de Quin Snyder. Dixièmes à 1,5 match des Pelicans, les Mormons croient plus que jamais aux Playoffs. Encore une autre étape pour le rookie même si rien ne lui fait peur.

Source texte : Salt Lake Tribune


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