Playoffs Revival : Hakeem Olajuwon a beau être The Dream, c’est un cauchemar qu’il fait vivre aux pivots en 1995

Le 15 oct. 2017 à 20:42 par David Carroz

Playoffs revival Hakeem Olajuwon
Source image : Youtube

La saison régulière, c’est sympa, les matchs se multiplient, mais on ne regarde parfois certaines rencontres que d’un œil discret. Pour vous aider à tenir dans ces instants difficiles, voici un de nos petits retours sur les grands moments de l’histoire des Playoffs. Parce que c’est à cette période de la saison que les légendes naissent et que les fauves sortent les crocs.

Dans la liste des pivots dominants, Hakeem Olajuwon est rarement celui qui est cité en premier, passant derrière les Wilt Chamberlain, Bill Russell, Kareem Abdul-Jabbar ou encore Shaquille O’Neal. Pourtant, il a toute sa place dans l’élite des big men et a même surclassé le dernier nommé lors de leur confrontation lors des Finales NBA de 1995 qui ont conclu un parcours épique pour The Dream et les Rockets.

Le contexte – les Rockets en route pour le back-to-back

Après une saison 1993-94 exceptionnelle et couronnée d’un titre du côté de Houston, les Fusées espèrent enchainer et capitaliser sur la retraite de Michael Jordan, toujours en train de faire mu-muse sur les terrains de baseball. Sans le numéro 23, Hakeem Olajuwon s’est affirmé comme le meilleur joueur de la Ligue qui a tout raflé sur son passage. MVP et Defensive Player of the Year en 1994, également MVP des Finales, The Dream est le fer de lance d’une génération riche en talent sur le poste de pivot puisque outre le Nigérian, des mecs comme David Robinson, Patrick Ewing, Shaquille O’Neal ou encore Alonzo Mourning et Dikembe Mutombo squattent les raquettes de la Ligue. D’ailleurs, l’Amiral prend la succession du joueur des Rockets en étant élu à son tour MVP de la saison régulière en ayant mené les Spurs au meilleur bilan de la Ligue. Pendant ce temps, Clutch City galère un peu et se contente de 47 victoires, malgré un Olajuwon toujours omniprésent avec ses 27,8 points – record en carrière – et 10,8 rebonds, mais aussi malgré l’arrivée de Clyde Drexler. Le swingman débarqué des Blazers n’arrive pas dans l’inconnu car il a déjà évolué avec Hakeem à l’université, mais les ajustements avec le reste du groupe sont plus difficile, ce qui explique en partie la qualification en Playoffs à une médiocre sixième place à l’Ouest. Sans l’avantage du terrain ni grosses certitudes, l’étiquette de favori est bien loin du maillot des Rockets au moment de se frotter au Jazz du duo John Stockton – Karl Malone. Pourtant ça passe pour Houston, 3 victoires à 2, et Hakeem Olajuwon préchauffe un peu avec 35 pions de moyenne sur la série. L’étape suivante du voyage emmène les hommes de Rudy Tomjanovich en Arizona, du côté de Phoenix où un certain Charles Barkley les attend de pied ferme. Là encore, les Rockets déjouent les pronostics et vont sortir les Suns en sept manches, après avoir été menés 2-0 puis 3-1. Un exploit marqué toujours par le talent du pivot nigérian (29,6 points, 9 rebonds, 3,7 passes et 2,3 contres sur la série) et le Kiss of Death de Mario Elie. Les Rockets jouent les trouble-fête et poursuivent leur aventure chez leurs voisins.

La performance – Hakeem Olajuwon offre un cauchemar David Robinson et Shaquille O’Neal

On se dit alors que la belle aventure des Rockets va prendre fin. Après avoir sorti deux équipes présentant plus de 50 victoires à leur compteur lors de la saison régulière, Houston ne pourra pas poursuivre sur sa lancée et l’obstacle Spurs sera bien trop dur à franchir. Il faut dire qu’avec David Robinson dans la meilleure forme de sa carrière et Dennis Rodman pour faire le sale boulot dans la raquette, le secteur intérieur a de quoi freiner Hakeem Olajuwon. Sur le papier tout du moins car sur le parquet, The Dream débute sa sextape dès le Game 1 et c’est dans toutes les positions qu’il va honorer les Éperons, en particulier David Robinson, faisant passer le MVP de la saison régulière pour un simple pantin. On ne sait pas quelles sont les positions du Kamasutra réalisées, mais 35,3 points à 56% – dont 50% du parking, même si c’est 1/2 – 12,5 rebonds, 5 passes, 1,3 interception et 4,2 contres, ce ne sont pas les plus connues et elles doivent se trouver dans les pages bonus du bouquin. Attention, les images suivantes peuvent choquer les esprits sensibles puisqu’on voit un ancien Defensive Player of the Year être tourné en ridicule tel le premier James Harden venu.

Une fois le plot David Robinson éliminé – qui même s’il a scoré 23 pions de moyenne a vu son adresse baisser en dessous de 45%, The Dream lui faisant la misère également de ce côté du parquet – Hakeem Olajuwon peut s’attaquer à un autre mastodonte des raquettes, plus jeune. En effet, ce sont les pensionnaires de Disneyworld qui les accueillent pour les Finales NBA, avec en tête d’affiche un certain Shaquille O’Neal. Dans un style différent, l’intérieur de 22 piges a dans sa Conférence aussi dominé les raquettes, à l’instar de ce que son ainé de 10 ans a réalisé à l’Ouest. Le choc des générations.

Certes, le Shaq aura du répondant face à Hakeem Olajuwon et les stats des deux pivots se valent sur l’ensemble de la série, le Nigérian proposant 32,8 points, 11,5 rebonds, 5,5 passes, 2 interceptions et 2 contres pendant que l’intérieur du Magic aligne 28 pions, 12,5 prises, 6,3 caviars, 0,3 vol et 2,5 crêpes. Mais l’expérience des grands rendez-vous est du côté de Houston et The Dream sait se montrer décisif quand il le faut, à l’image du Game 1 qu’il conclut d’une petite claquette pour donner la victoire aux siens. De la bouteille qui fait la différence car si les rencontres sont dans l’ensemble serrées – 7 points d’écart en moyenne – la série est finalement à sens unique puisque les Rockets sweepent le Magic et bouclent leur back-to-back improbable. Sixièmes de leur Conférence, ils sont allés au bout de leurs rêves en éliminant quatre équipes ayant remporté plus de 50 victoires en saison régulière, le tout sans jamais avoir l’avantage du terrain. Meilleur scoreur des quatre matchs des Finales mais aussi des Playoffs entiers, Hakeem Olajuwon est logiquement élu MVP pour la seconde post season consécutive, avec des prestations époustouflantes.

La suite – la fin de la parenthèse Rockets

La suite logique du doublé, c’est le threepeat ? Dans le monde des Bisounours probablement, mais en NBA il faut aller chercher un triplé. Les Rockets feront un poil mieux qu’en 1995 durant la saison régulière en allant chercher les 48 victoires, mais on sent que l’envie n’est plus là. Mais il ne faut pas sous-estimer le cœur d’un champion avait dit Rudy T. au moment de célébrer le second titre consécutif de Houston. Malheureusement pour Clutch City, ils ne parviendront pas à rééditer leur exploit lors des Playoffs et les Sonics les mettront dehors d’un bon coup de balai en demi-finale de Conférence. Ce n’est pas l’arrivée de Charles Barkley l’année suivante qui permettra aux Rockets de retrouver le chemin des Finales. Dommage, l’affrontement face aux Bulls n’aura jamais lieu alors que du côté de Houston on aime à clamer qu’on avait le matos pour faire tomber Michael Jordan et que jamais Chi-town n’aurait su freiner Hakeem Olajuwon. Possible. Mais il aurait fallu déjà battre la concurrence à l’Ouest pour pouvoir faire les malins et nous offrir un duel sublime entre Mike et Hakeem sur la plus belle scène de la NBA.

On retiendra de cette saison  1995 – et surtout des Playoffs – l’exploit des Rockets qui ont renversé des montagnes pour aller chercher le back-to-back. Le collectif s’est montré solide et rempli d’une détermination éblouissante, mais pour en tirer le meilleur, il fallait la qualité exceptionnelle d’un Hakeem Olajuwon au sommet de son talent des deux côtés du parquet.