Playoffs Revival : le baiser de la mort de Mario Elie

Le 25 nov. 2013 à 18:00 par David Carroz

Mario Elie Kiss of death playoffs revival
Source image : Youtube

La saison régulière, c’est sympa, les matchs se multiplient, mais on ne regarde plus que d’un oeil discret ces rencontres sans véritable enjeu. Entre les joueurs mis au repos, les coaches qui testent des rotations et les équipes qui tankent, difficile de vibrer avec intensité. Pour vous aider à patienter, petits retours sur les grands moments de l’histoire des Playoffs. Parce que c’est à cette période de la saison que les légendes naissent et que les fauves sortent les crocs.  

Aujourd’hui, nous allons revenir sur un moment qui est l’image marquante d’une performance d’équipe exceptionnelle, celle des Houston Rockets lors de leur titre en 1995. Cette image restée dans les annales montre le coeur et la confiance de cette équipe, pourtant mal partie pour réussir le back-to-back cette année là, après une saison régulière… pas très régulière justement. Mais il ne faut jamais sous estimer le coeur d’un champion dira leur coach Rudy Tomjanovich. Cette action, c’est le tir de Mario Elie lors du Game 7 de la demi finale de Conférence face aux Suns, accompagné d’un baiser adressé à la foule de Phoenix.

Le contexte : ne jamais sous-estimer le cœur d’un champion

En 1994, profitant de la retraite de Michael Jordan, les Houston Rockets vont s’emparer du titre NBA face aux New York Knicks, grâce à une saison de rêve d’Hakeem “The Dream” Olajuwon : MVP, Defensive Player of the Year et MVP des Finals. Mais 1995, le début de saison est chaotique. En février, les Rockets récupèrent Clyde Drexler en échange d’Otis Thorpe, pour donner un nouvel élan à une équipe qui est loin de jouer les premiers rôles dans la Conférence Ouest. Houston se qualifie pour les Playoffs à la 6eme position, avec un bilan de 47 victoires pour 35 défaites. Bien, mais pas top, loin de là.

Au premier tour, ils affrontent les Jazz (60-22), emmenés par le duo Stockton-Malone. Après avoir été menés 1-0 puis 2-1, les Rockets gagneront les 2 derniers matchs pour se qualifier 3-2 et affronter les Phoenix Suns de Charles Barkley, seconds à l’Ouest et ambitieux. Là encore, Houston est mal engagé. Les cactus gagnent leurs deux matchs à domicile, perdent le suivant au Texas avant de prendre un avantage qui semble décisif. Le retour en Arizona doit permettre aux Suns de boucler la série puisqu’ils mènent 3-1 avant un match à jouer chez eux. Autant dire que c’est une affaire qui roule pour les coéquipiers de Sir Charles. Mais rien ne se passe comme prévu. Houston gagne le game 5 en Arizona, avant d’arracher ensuite un match décisif grâce à une victoire 116-103. Tout se jouera donc à Phoenix le 20 mai.

La performance : Mario Elie assassine les Suns

Les Suns restent favoris. Les Rockets ont réussi un gros coup au premier tour face à Utah, il est peu probable que l’histoire se répète à Phoenix. Le match est pourtant serré et à 7,1 secondes de la fin du match, alors que les Suns mènent de 2 points, Mario Elie reçoit la balle dans le corner. Tout le monde s’attend à une passe pour Hakeem Olajuwon, bien placé au poste. Mais Elie sent ce shoot, le prend, et le rentre. Il se dirige vers le milieu de terrain et adresse un baiser au banc des Suns et à leurs fans. Kiss of Death.

“Dream était largement ouvert, mais j’avais mes pieds placés. Je l’ai laissé partir, et ca m’a paru bon.”

Mais il faut aussi rendre hommage à Rudy T qui a su gérer la suite de la rencontre. Car contrairement à l’image ancrée dans l’inconscient collectif, ce shoot n’a pas scellé le match. En effet, ce tir a transformé la rencontre en un concours de lancers francs qui a tourné à l’avantage des Rockets. Le panier de Mario Elie a juste permis à Houston de prendre un avantage que l’équipe ne lâchera plus.

 

La suite

Les Rockets affrontent les Spurs en finale de Conférence. Lors de cette série, Hakeem Olajuwon fera l’amour à David Robinson durant 6 matchs, alors que le pivot de San Antonio avait été élu MVP de la saison. Embarrassant… Houston gagne donc le droit de défendre son titre face aux jeunes et fougueux joueurs du Magic d’Orlando, drivés par Anfernee Hardaway et Shaquille O’Neal. Une balade de santé, l’expérience et la profondeur d’effectif des Rockets faisant la différence, 4-0. Propre net et sans bavure.


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