Ricky Rubio se sent capable de faire progresser le Jazz : et faire de ton pivot un All-Star, c’est dans tes cordes ?
Le 04 août 2017 à 05:58 par Giovanni Marriette
La reprise se rapproche tranquillement et chacun vaque à ses occupations ou ses obligations à travers le globe. L’emploi du temps de Ricky Rubio ? S’entraîner en Espagne avec sa sélection afin de ne pas prendre une trop grosse branlée face à la France à l’Euro. Et accessoirement, répondre aux journalistes concernant ses ambitions avec sa nouvelle franchise.
C’est que ça doit lui faire bizarre à Ricky, lui qui n’avait connu jusque-là qu’une seule franchise NBA dans sa carrière. Six saisons avec les Wolves, ponctuées de trophées collectifs et individuels en tous genres, visez plutôt : aucune participation en Playoffs, trois fois deuxième meilleur intercepteur de la Ligue et une présence dans la All-Rookie First Team en 2012. Wow. Petites piques gratuites mises à part, Ricard faisait partie depuis six saisons du paysage des Wolves et ses 255 titularisations lors des 255 derniers matchs attestent de l’importance que le garçon prenait dans le Minnesota. Mais toute belle histoire a une fin et c’est du côté de Salt Lake City que Rubio distribuera désormais les caviars comme on distribue les tracts au coin des rues. Challenge énorme pour l’ancien GOAT des catégories jeunes en Europe, qui s’est confié aux médias du Jazz par téléphone depuis l’Espagne :
Ce n’est jamais agréable d’être tradé mais je suis très excité de rejoindre une franchise qui croit vraiment en moi. Le Jazz est une franchise incroyable avec une grande tradition. C’était un peu étrange à vivre, je suis quand même resté six ans dans le Minnesota. Pendant deux ans mon nom était associé à toutes les rumeurs de trade mais ça n’arrivait jamais et cet été, je me suis rendu compte que c’était le moment. Je n’ai aucun regret, j’ai passé du bon temps avec les Wolves mais je pense que c’était le moment de partir, pour moi et pour la franchise. Je crois que nous étions arrivé à un tournant de notre relation faisant qu’il était temps de partir.
Le General Manager du Jazz Dennis Lindsey avait accueilli la nouvelle le sourire aux lèvres, comparant notamment son nouveau chef d’orchestre à… Jason Kidd, et ça fait zizir à Ricky :
Voir le GM parler de moi en ces termes c’est très agréable. J’aime la confiance qu’ils m’ont donné dès le début, et aujourd’hui je dois répondre à cette confiance avec de gros matchs. J’ai confiance en moi, j’ai bossé dur cet été et je pense que je peux apporter beaucoup à cette équipe. Je sais ce que je peux apporter. Bien sûr, défendre fait partie de mes qualités. J’ai travaillé mon physique cet été afin d’être plus fort et afin d’être prêt pour la reprise. Il y a tellement de meneurs costauds dans cette Ligue que vous devez être prêt chaque soir à répondre présent. J’ai confiance en ma défense et je sens que je poeux vraiment aider cette équipe à progresser.
Il est bien le Ricky, il est plein de sages paroles. Hâte en tout cas de voir comment l’ancien Loup pourra s’adapter à une équipe qui fera plus que jamais de la défense son arme numéro un. Le départ de Gordon Hayward risque de mettre du plomb dans l’aile au bilan de la franchise de Salt Lake City mais à titre personnel, Rubio aura quelques beaux défis à relever, notamment celui de faire de son pivot titulaire une arme de destruction massive en attaque. Aucun problème avec George Hill hein, mais notre Rudy Gobert national jouera cette saison pour la première fois de sa carrière NBA avec un réel meneur distributeur et ses chiffres pourraient s’en ressentir. La dernière fois que Ricky avait un pivot français dans sa raquette ? Ronny Turiaf was in da place et le meneur devrait lui aussi sentir un peu de changement, sans manquer de respect à notre Ronny sûr. Objectif cette saison ? Offrir la possibilité à Rudy de devenir une option sérieuse en attaque histoire de le faire grimper un peu dans la hiérarchie des intérieurs à l’Ouest. On parle quand même d’un joueur ayant fait de Gorgui Dieng un attaquant honnête alors franchement, pas trop de doutes ici sur les capacités de Ricky à faire passer un cap à son nouveau meilleur pote.
On saura rapidement si la connexion Rubio/Gobert peut ressembler par exemple à ce qu’on pouvait voir ces dernières années à Lob City entre Chris Paul et son pote maçon, en espérant que la grue française ne se transforme pas en un Roy Hibbert post-Pacers. Mais là encore peu de doutes, car si le bilan du Jazz sera probablement dur à confirmer, le nouvel axe franco-espagnol de la franchise a de beaux jours devant lui.