Premier match pour Joel Embiid, et premier constat évident : ce garçon sera inoubliable

Le 27 oct. 2016 à 06:46 par Bastien Fontanieu

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Après deux longues années sans jouer, une impatience incalculable en Pennsylvanie et une pré-saison qui ne faisait qu’augmenter la hype, Jojo a enfin réalisé ses débuts en NBA. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le garçon va marquer beaucoup de monde.

Il fallait le voir pour le croire. Déjà, car Embiid sur deux jambes et dans un match officiel, c’était devenu de l’ordre de l’irréel, de l’infaisable. Ensuite, car ce qui s’est passé sur le parquet du Wells Fargo Center avait quelque chose d’indescriptible. C’est peut-être la marque des joueurs qui changent leur franchise, ou du moins qui marquent leur présence, quelle que soit sa durée dans le temps. Ce qu’on sait cependant, c’est qu’en seulement 22 minutes de jeu et une seule soirée passée avec ses Sixers, Joel a fait un boucan remarquable dans toute sa ville et même les réseaux sociaux. Des actions d’éclat, des décisions douteuses, des réactions épiques et une authenticité géniale, les amoureux étaient déjà nombreux mais ceux-ci risquent de se multiplier en très peu de temps, quand on voit la joie communicative que le Camerounais transmet. Il y a quelque chose de l’ordre de l’incompréhensible, et donc du génie quand on le voit sur un terrain. Embiid, un génie ? Non, n’abusons pas. Mais dans sa capacité à alterner entre le ‘génial’ et l’absurde, entre le très bien et le très cheum, entre le spectaculaire et le frustrant, c’est comme s’il se séparait déjà du lot alors qu’il est pourtant gardé en laisse par un Brett Brown des plus autoritaires.

Comment réagir, quand on voit un garçon aussi grand tirer à trois points et faire ficelle, le public de Philly explosant d’un seul homme afin de célébrer l’arrivée du messie ? Comment ne pas sourire, en le voyant mettre un move au poste à Steven Adams et se relever en lançant He can’t guard me, alors qu’il s’agit de ses 20 premières minutes professionnelles ? Comment ne pas s’arracher les cheveux devant des pertes de balles stupides, puis sécher ses larmes en le voyant reproduire à la perfection un move signé Olajuwon ? Embiid, c’est tout ça, et bien plus encore, et les fans des Sixers l’ont vite compris. Car quand vous voyez tout un stade scander MVP, MVP alors qu’il s’agit de vos premiers lancers, vous savez que quelque chose de spécial est en train de se produire. Et qu’il ne s’agit pas forcément de l’ordre du talent ou de la crédibilité de l’initiative, mais plutôt dans la puissance du mouvement et la force identitaire que représente le joueur. Ces dernières années, les Sixers étaient le pire show télévisé à regarder sur la planète basket, sans la moindre contestation possible. Et en l’espace de quelques minutes ainsi que les improvisations d’un joueur ? Philly a fait un putain de virage à 180°. Alors certes, le temps de jeu restera limité et le one-on-one avec Westbrook dans le money-time ne se reproduira pas comme on a pu le voir hier, mais une chose était sûre ce mercredi et elle a été validée par tout le monde. La simple présence d’Embiid est suffisante pour vouloir regarder les Sixers jouer. Et ça, c’est balèze quand on regarde un peu dans le rétro de la franchise.

Avec 20 points, 7 rebonds et 2 contres en 22 minutes, Joel n’a fait que ce qu’il savait faire de mieux, c’est-à-dire montrer son incroyable talent tout en acceptant de faire des erreurs. La route sera longue et les incertitudes nombreuses sur son état de santé, mais après une rencontre seulement on peut affirmer ceci : profitons-en pendant qu’Embiid est avec nous, car le gamin vaut clairement le détour.