Joel Embiid a été infernal pour son retour : 22 points, 7 rebonds et 3 passes… en 15 minutes

Le 12 oct. 2017 à 07:21 par Bastien Fontanieu

Joel Embiid

La nouvelle était déjà énorme, la suite fût encore meilleure. Annoncé de retour sur les parquets après neuf mois d’absence, Joel Embiid a fait ce qu’il a toujours su faire : épater la galerie et repartir avec la couverture.

Désolé, Dario Saric. Désolé, Ben Simmons. Désolé même J.J. Redick ou Timothé Luwawu-Cabarrot. Bien des Sixers furent satisfaisants ce mercredi, mais aucun ne pouvait toucher à l’aimant camerounais, qui attirait les yeux de la planète basket. Il faut dire que pour le coup, on ne s’y attendait vraiment pas. Un retour annoncé autour de la reprise, un contrat pharaonique dont on discutait encore, et soudain ? L’info, qui tombe comme une goutte de pluie dans la main : Jojo sera de retour cette nuit face aux Nets. Match flingué en perspective, sauf qu’immédiatement le script prenait une autre forme. On allait pouvoir retrouver le type qui avait illuminé l’automne 2016, le type qui s’était fait opérer pendant l’hiver 2017, le type dont on parlait en se bouffant les doigts pendant le printemps 2017 et sur qui on se posait un paquet de questions. Limite de temps de jeu ? Quinze minutes grand maximum, pour pas surchauffer la machine. Mesure de précaution venant de Brett Brown et son staff, on y va doucement avec la bête sinon elle risque de nous faire un clac-boom en un rien de temps. On s’attendait donc à quelques séquences-sourires, mais rien de plus.

Et beh, mes aïeux.

Ce n’était pas forcément ce qu’il y avait de plus beau, mais c’était clairement ce qu’il y avait de plus chouette. Retrouver la boule d’énergie, le trashtalker, la montagne physique, l’improvisateur ludique, Embiid quoi. C’était tout et n’importe quoi, dans un seul énorme package, comme il l’avait montré l’an dernier. Logiquement hors-rythme et donc un poil lent sur ses appuis, Joel ne manquait pas de sa confiance habituelle, gueulant à qui voulait l’entendre que les Nets ne pouvaient défendre sur lui. Et en même temps, pauvres Timofey Mozgov ou Trevor Booker. Solides et sympathiques, ils avaient clairement droit à un spécimen physiquement… lourd. Pourtant, le Russe n’est pas le plus petit des gabarits sur le circuit pro, mais Joel a quelque chose de dominant qui prend le dessus et lui permet de s’en sortir. Premier shoot ? Rentré, en tête de raquette, son tout premier tir depuis 9 mois en match pro. Move au poste ? Avec la faute, et un Dirk en ligne de fond. Il est clair que la gazelle qui galopait à tout bout de champ l’an dernier ne reviendra pas avant quelques grosses semaines de compétition, mais le reste était bien là. Des incompréhensions de placement parfois, des tentatives chelous aussi, mais cette espèce de bonne étoile qui lui permet de gratter du lancer et de sanctionner sur la ligne, montrant que la gestuelle restait intacte. Au total, 22 points à 14/18 aux lancers, quelques rebonds et beaux caviars suite à des rotations, mais plus que ça. Dans la tête, le soulagement en voyant Embiid faire le job sans tirer sur les ligaments. Et chez les fans, le sourire en voyant Joel refaire ses pirouettes.

Pré-saison, pré-saison, pré-saison. Dans ce genre de contexte, inutile d’en faire des tonnes. Mais quand vous n’avez pas joué depuis 9 mois, tout bon signe est chouette à prendre. Alors quand vous revenez et que vous montrez la même dalle qu’avant, c’est l’extase. Demande de confirmation, mais demande de rab, surtout. Car Joel Embiid, on peut le dire en tant que gros drogués, c’est toujours autant de la bonne.