Bon anniversaire, Jeff Green : un des vendeurs de posters les plus discrets de toute la Ligue
Le 28 août 2016 à 05:44 par Bastien Fontanieu
C’est un de ces nombreux joueurs qu’on ne verra certainement pas au Hall of Fame, mais qui garderont un impact majeur dans nos mémoires. Car dans le cas de Jeff Green ? On a vu un paquet de défenseurs finir à la première place du Top 10.
Le 28 août 1986, quelque part dans le Maryland. Et plus précisément à Hyattsville, bourgade de moins de 18,000 habitants et dans laquelle tout le monde se connaît assez bien. Le petit Jeff rejoint ses copains, sans savoir encore que son avenir le mènera jusqu’en NBA. C’est peut-être pour ça, tiens, qu’il est aussi discret. Maintenant qu’on y pense, Green a probablement eu ce côté quiet de son bled, là où il a tapé ses premiers dribbles et donc ses premiers tomars, sur le panier de 120 centimètre qui était calé dans sa chambre. Parce que le simple fait de mentionner le nom de l’ailier, c’est aussi activer un sourire sur nos visages, entre douceur et frustration. La douceur devant cet athlète des plus polyvalents, cette grâce dans les airs, ces moments rares durant lesquels il effectue une action qui nous impose de nous demander ce qu’il fait aussi loin des All-Stars. La frustration face à ce potentiel fabuleux mais jamais pleinement utilisé, un phénomène qui aurait pu dominer à son poste mais n’a su passer la vitesse supérieure, quand nombreux de ses compères y arrivaient sous ses yeux. Une question d’ambition, de mental, de drive ? Peut-être, on ne le saura d’ailleurs *peut-être* jamais.
Mais si la carrière de Jeff Green restera marquée par ce coup de tampon à la Batum, c’est-à-dire cette irrégularité chronique alors que le ciel était plus ou moins sa limite, il y aura aussi une autre marque qui restera forgée dans nos mémoires. Celle d’un mec qui a posterisé tellement de monde, dans toutes les positions possibles et imaginables, qu’on se demande là aussi ce qu’il fout dans l’ombre. La pépite formée à Georgetown est montée sur tout ce qui avait deux jambes et deux bras ainsi qu’une tête, de Tim Duncan à Birdman en passant bien évidemment par Kevin Seraphin ou Shane Battier, sans faire de bruit. Toujours à sa façon, toujours aussi discrètement, avec cette tête façon Andre 3000 d’Outkast qui t’empêche de vraiment le détester. Peut-être que la carrière de Jeff Green devait être celle-ci. Un fabuleux athlète qui a grimpé bien des montagnes, offert des soirées ahurissantes puis proposé l’inverse le lendemain, tout en montrant l’exubérance d’un lampadaire et la technique des meilleurs ailiers. Une énigme, totale, mais qu’on pourra difficilement oublier. Car en ayant accumulé autant de monde sur son tableau de chasse, ce même sourire décrit plus haut devra être forcément affiché. Happy birthday, devrait-on chuchoter.
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