Recordage de raquette à Orlando : problème de riche pour Frank Vogel et le Magic à l’intérieur

Le 03 juil. 2016 à 23:21 par Benoît Carlier

Très agressifs depuis le début du marché des transferts, Orlando s’est surtout offert un bon coup de peinture sous les paniers. Résultat, c’est un vrai embouteillage s’est formé dans le frontcourt du Magic et il n’y aura pas assez de minutes pour combler tout le monde.

Si le nom du General Manager floridien ne vous était pas très familier, il doit désormais faire tilt dans votre tête depuis quelques semaines. En effet, Rob Hennigan n’a pas chômé ces derniers temps pour tâcher d’offrir à Frank Vogel l’équipe la plus solide possible afin d’essayer de renouer avec les Playoffs dès avril 2017. Evan Fournier a donc eu le droit à son petit chèque alors que Jodie Meeks et D.J. Augustin le rejoindront dans le backcourt local à partir de l’année prochaine, mais c’est plutôt des Big Men dont il est question aujourd’hui. Une fois la surprise passée suite au trade de Victor Oladipo, Ersan Ilyasova et de Domantas Sabonis via le 11è choix de la dernière Draft à OKC, on se disait que Serge Ibaka pouvait quand même donner raison au front office d’Orlando en formant le parfait complément de Nikola Vucevic dans la raquette. Cependant, de nouveaux mouvements ont eu lieu depuis et les interrogations s’accumulent sur la stratégie adoptée par Rob Hennigan lors de cette Free Agency. En effet, Jeff Green – qui est plus un 3 qu’un 4 – et surtout Bismack Biyombo sont aussi venus poser leurs valises à Disneyland ce week-end et promettent à Frank Vogel de longues nuits de questionnement sur ses rotations à l’intérieur.

On a vu à Chicago cette année qu’une importante concentration d’intérieurs de talent n’était pas toujours synonyme de réussite et c’est donc une multitude de données que le nouveau venu sur le banc du Magic va devoir prendre en compte afin de désigner la paire qui aura l’honneur de débuter les matchs d’Orlando sur le parquet ainsi que les minutes attribuées aux autres grandes tiges de sa rotation en sortie de banc. Titulaire indiscutable au poste de pivot depuis plus de quatre saisons en Floride, il sera bien évidemment très compliqué de sortir Nikola Vucevic du cinq majeur alors que le Monténégrin se rapproche chaque année un peu plus du All-Star Game. Ses qualités d’attaquant au poste ou sur pick-and-roll compensent largement ses errements défensifs et il était tout simplement le meilleur marqueur de son équipe lors des deux dernières saisons écoulées. Derrière lui, Bismack Biyombo devrait donc retrouver son job d’éboueur de luxe en sortie de banc qui lui avait permis d’exploser aux yeux du monde à Toronto. Au terme d’une saison solide, le Congolais avait logiquement opt out pour profiter de la hype et de l’augmentation du salary cap afin de signer le plus gros contrat de sa carrière là où on voudrait de lui. Un pari réussi puisqu’il touchera 72 briques réparties lors des quatre prochaines saisons chez Mickey et qui devrait éviter tout problème d’égo de la part du fils spirituel de Dikembe Mutombo à qui il a emprunté son célèbre finger wag pour fêter ses bâches les plus mémorables. À raison d’une vingtaine de minutes par rencontre, “double B” devrait donc apporter entière satisfaction à sa franchise à base de grosse récolte au rebond et d’une belle dissuasion à l’approche du périmètre sacré autour du cercle. C’est au poste 4 que l’affaire se complique un petit peu…

Fraichement arrivé de l’Oklahoma où il n’a plus quitté le starting five depuis la fin de sa saison sophomore, Serge Ibaka devrait donc rejoindre Nikola Vucevic pour débuter sur le parquet et former le cinq majeur le plus francophone de la NBA avec Evan Fournier à l’arrière. On l’indiquait un peu plus haut, le natif de Brazzaville est un parfait complément du Monténégrin grâce à une défense qui n’est plus à prouver ainsi qu’une véritable menace du parking comme les Warriors ont pu en témoigner lors des dernières finales de Conférence notamment. On voit mal comment Vogel pourrait se priver de lui dans son cinq magique, surtout quand on sait tout ce que le Magic a dû sacrifier pour s’offrir les services de l’Espagnol. C’est alors que nous vient une pensée émue pour Aaron Gordon qui sortait d’une fin de saison très solide dans la continuité de son concours de dunk historique au Canada. Car avec des moyennes de 11,1 points et 8,2 rebonds correspondant à sa période de titulaire à partir de la fin janvier, le marsupial est certainement celui qui va payer les récents choix de son management. Plus spectaculaire qu’Ibaka mais moins complémentaire avec son pivot starter, Aaron Gordon devrait être coupé net dans sa progression qui lui avait permise de s’affirmer comme un joueur talentueux au delà de ses qualités de showman lors des derniers mois de compétition de saison régulière. La décision de Rob Hennigan est évidemment compréhensible vu le talent récupéré sur le marché cet été et le profil malheureusement moins adapté du vice-champion du Slam Dunk Contest mais un tel trade était-il absolument nécessaire ? À seulement 20 ans, Aaron Gordon a encore une marge de progression énorme et une position de titulaire aurait pu lui permettre de franchir les étapes encore plus rapidement. Au lieu de ça, il se retrouve aujourd’hui bouché par un joueur qui pourrait rapidement apporter à son équipe, certes, mais qui a aussi coûté le départ de deux jeunes joueurs prometteurs si l’on considère le jeune Sabonis sélectionné avec le pick d’Orlando à la Draft ainsi que d’Ilyasova qui offrait pourtant de belles garanties en terme de régularité en sortie de banc derrière le dauphin de Zach LaVine au dernier SDC.

À une époque où le small-ball est devenu la norme, Rob Hennigan a décidé de sortir du lot en misant sur la taille et les muscles de ses intérieurs pour construire son effectif. Un pari sur l’avenir qui semble mettre Aaron Gordon un peu sur la touche mais qui donne quand même une sacrée gueule à l’autre franchise de Floride. On attendra bien sûr de voir si les rumeurs de trade concernant Nikola Vucevic sont fondées mais Orlando peut pour l’instant se vanter de posséder l’une des raquettes les plus solides de toute la Ligue. Un régal pour Frank Vogel qui était un adepte du jeu physique et plutôt lent à Indiana avant que Larry Bird ne décide de changer de philosophie de jeu l’année dernière.

Source image : Montage via Mark D. Smith/USA TODAY Sports, Walt Disney World Resort et NBA.com


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