Kevin Love au centre des débats ce soir : dans le cinq ou sur le banc ? Facteur X ou enfermé à la cave ?

Le 19 juin 2016 à 14:56 par Giovanni Marriette

Il était parti pour compléter un Big Three de rêve dans l’Ohio, le voici aujourd’hui dans la position du héros… ou du chassé. Loin de répondre aux attentes placées en lui sur ces Finales, Kevin Love joue une grande partie de sa légitimité tout à l’heure, à 2h. Et désolé par avance pour les fans de “l’Amour”, ça pourrait piquer un peu…

Il y a deux ans à peine, Kevin Love débarquait à Cleveland pour faire de son association avec LeBron James et Kyrie Irving la version améliorée des Tres Amigos de Miami. Au calme, le gars sortait d’une campagne chez les Wolves à 26,1 points, 12,5 rebonds et 4,4 passes, à 45% dans le champ dont presque 38% du parking de Minny. L’appétit des fans des Cavs grandissait et le nôtre avec… On fait désormais un saut d’une vingtaine de mois pour arriver en cette historique veille de 20 juin 2016 et on vous annonce donc que Kevin Love, 111 millions de billets sur cinq ans, se voit discuter à l’heure actuelle sa place de titulaire par Richard Jefferson. Richard Jefferson ? Un mec très fort mais il y a bientôt dix ans (35 balais quand même le Richie), un gars qui prend seulement son petit million de dollars cette année mais qui pourrait donc reléguer Love sur le banc cette nuit. Celle-là, pour l’annoncer en septembre, mieux valait ne pas s’appeler Brandon Jennings…

Car c’est bien là l’une des questions qui taraude la sphère basket aujourd’hui. Qu’est-ce que Tyronn Lue peut bien faire d’un mec supposé être l’un des leaders de son équipe mais qui apparaît plus comme un espèce de boulet dans ces Finales ? Les chiffres sont d’ailleurs cruels avec le Beach Boy de l’Ohio. Premier match ? Un bon Kevin Love (17 points et 13 rebonds), très offensif et responsabilisé (17 tirs pris) mène les siens à une… vieille défaite (89-104 mais un -30 en règle). Second match ? Kevinou enchaîne un magnifique combo match de merde/coup de coude d’Harrison Barnes dans la nuque et les Cavs prennent une nouvelle fessée (-33, préparez les balais, oups). Absent lors du Game 3 pour des raisons plus protocolaires qu’autre chose, on se dit alors que les Cavs auront du mal à résister sans Love à des Dubs sur une autre planète. Bravo Jean-Michel pour le coup de nez, ce sont donc… les Cavs qui s’imposent de trente points sans leur intérieur titulaire (120-90). La presse et les fans se déchaînent car il ne leur en faut pas plus pour estimer que l’ancien Loup est devenu une épine dans le pied d’une équipe qui tourne finalement très bien sans lui. Rien que ça. D’autant plus que lors de son retour dès le Game 4, sur le banc pour débuter le match, ses 11 points et 5 rebonds n’aident pas vraiment et c’est une troisième win et un titre qui se rapprochent pour les Warriors, qui eux ont la chance de ne pas devoir se coltiner un cas comme Kevin. De retour dans le starting five lors des Game 5 et 6, le n°0 fera honneur à ce chiffre en cumulant 9 points à 2/8, en laissant LeBron James et Kyrie Irving performer pour leur part comme de vrais leaders, pendant que lui se fera plus remarquer par ses fautes à répétitions que par ses exploits du parking. Deux fautes dès le début du dernier match, Richard Jefferson rentre en jeu, et les Cavs collent 20 points d’écart en un quart-temps Loveless.

Voilà donc où on en est. Six matchs de joués dans cette finale et comme la nette impression que Kevin Love est tout sauf l’un des points forts des Cavs. Tyronn Lue devra faire un choix ce soir et pas des moindres. D’un côté, caler le cul d’un bonhomme à  25 millions l’année sur le banc paraît être un coup très osé et très significatif. De l’autre il y a quand même un Game 7 et une bague à aller chercher… Kevin Love n’a sûrement rien perdu de son talent, c’est juste que la match-up face à GS semble ne pas lui convenir du tout, lui qui avait été beaucoup plus à l’aise lors du premier tour face à Detroit (19 points et 12 rebonds de moyenne sur quatre matchs), en demi face aux Hawks (19 et 13) ou même en Finale de Conf face à Toronto (19 pts, 6 rebonds). LeBron James Le staff des Cavs décidera du coup de peut-être relancer Richard Jefferson dès le tip-off et d’user du tir de Love en sortie de banc, à moins que Lue n’estime en bon Philippe Lucas que la place de son intérieur est sur le terrain “et pis c’est tout”…

Sans Andrew Bogut, les Warriors démarreront très probablement le match en version small ball avec Draymond Green et Iguodala dessous, à moins que Steve Kerr n’accorde sa confiance à Festus Ezeli où qu’il ne trolle complètement en envoyant Varejao danser la bachata dès l’entre-deux initial. Lue préférera-t-il en faire de même et renvoyer Jefferson faire le stretch four ? Décidera-t-il d’ajouter quelques muscles et quelques veuchs au tir extérieur en missionnant Love sur le début de match ? Pleins de solutions s’offrent finalement au très expérimenté coach des Cavs, en espérant juste qu’il évitera de nous servir du James Jones réchauffé sur les conseils de son franchise player…

Kevin Love est en tout cas à un tournant de sa carrière, au moins autant que LeBron et les Cavs. Un gros match ce soir et il rentrera définitivement dans la case -minimum- des joueurs solides et victorieux. Une nouvelle parodie de performance comme il nous sert depuis quelques matchs et le pauvre sera par contre catalogué – au minimum là-aussi – comme un loser de choc. C’est là toute la pression de ce match. Une carrière qui se décide, un destin qui se dessine. Sur 48 minutes.

Source image : NBA League Pass


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