Draymond Green, officiellement suspendu pour le Game 5 : business, accumulation, what the fuck ?
Le 12 juin 2016 à 22:54 par Bastien Fontanieu
C’est désormais officiel, pour la plus grande joie des fans de Cleveland et des théories conspirationnistes. Ce lundi, les Warriors devront jouer sans leur couteau-suisse préféré et accessoirement proche d’un titre de MVP des Finales, Draymond Green.
On en parlait en détail, déjà, ce midi. L’occasion idéale pour installer sardines, tapis de sol et oreillers, afin d’apprécier une potentielle suspension de l’intérieur californien. Sous quels critères ? Comment faire ? De quel droit ? Suite à une altercation avec LeBron dans le dernier quart-temps du Game 4, Green s’était mis dans une situation assez embarrassante, celle de devoir à nouveau faire confiance à la Ligue. Sauf qu’après une caresse gentiment offerte face au Thunder, Adam Silver a tranché et cette fois-ci c’est bien par la case prison que Draymond devra jouer trois coups de dés. La NBA a été ‘très claire’ sur la justification de cette suspension, en indiquant que le numéro 23 de Golden State prenait une faute flagrante de niveau 1 tandis que le numéro 23 de Cleveland écopait d’une faute technique. Bizarre bizarre, mon cher Watson, surtout que l’annonce de cette suspension a déclenché bien des avis sur les réseaux sociaux. Alors, qui est favorisé ? Qui doit se sentir insulté ? Sur quels principes doit-on se baser ? Ci-dessous, nous ferons justement une petite liste exhaustive, en prenant le soin d’expliquer tous les éléments capables de valider cette décision controversée.
- Une faute flagrante 1 ? Mais c’est quoi ce délire ?
Oui, la Ligue a décidé de cacher entre grosses guillemets ce choix autour de ceci : la ligne sur laquelle Draymond dansait depuis des semaines, celle de la faute de trop. Déjà borderline pendant la régulière, un cran au-dessus pendant les Playoffs, Green avait mis un pied dans la zone jaune face au Thunder, mais son derrière avait été sauvé avec une simple claque sur la joue. Attention, dernier avertissement, prochaine fois c’est le rouge. Et en dédicace à nos chers footeux, Silver a respecté sa décision initiale en punissant cette fois-ci Draymond. Trop, c’est trop. Même si, entre nous, il n’y a rien de si flagrant sur l’action. Juste deux beaux bébés qui jouent à saute-mouton.
- Donc forcément, une histoire d’accumulation…
Forcément, mon cher Michel. Car s’il y avait bien un client qui dansait la carioca sur la ligne du pénalisable depuis trop longtemps, c’était Docteur Dray. Toujours plus loin, toujours plus bruyant, Green s’était certes calmé comme annoncé pendant les Finales mais le dossier commençait à être vraiment flagrant le concernant. Un genou dans les couilles ici, un tacle par là, le choix de ne pas le suspendre face au Thunder était un potentiel trampoline vers une affaire encore plus bourrée de polémiques, celle à laquelle on a droit ce dimanche soir. Avant toute chose, cette suspension est une conséquence des actes de Green depuis des semaines, avec comme point majeur le renvoi dans les 22 de Steven Adams il y a trois semaines.
- Du coup pour le Thunder…
Ah bah t’as de l’animosité naturelle envers la Ligue, les Warriors, Jean-Luc Reichmann et les olives sur les pizzas, mais cela ne change pas vraiment la donne. Draymond aurait dû être suspendu si on refait l’histoire, mais cela aurait dû être pour le Game 4, qui fût un match remporté quoi qu’il en soit par Kevin Durant et ses potes. T’es à 3-1, tu termines, il n’est pas question de suspension qui aurait dû ou pu, puisque la rencontre fût gagnée par OKC.
- Si ce n’était pas LeBron mais Mozgov sur l’action, on en ferait tout un foin ?
Il y a de quoi penser, oui, que le simple fait de voir James mettre le doigt sur cet incident en conférence de presse fût suffisant afin que son adversaire se retrouve dans un beau merdier. Un acte qui divise d’ailleurs deux camps, assez logiquement. Ceux qui traitent LeBron de pleureuse, alors qu’il fait 120 kilos et a déposé ses bourses sur le crâne de Draymond. Et ceux qui saluent son expérience, car mine de rien on a affaire à un stratège qui a bien vu le vilain dossier approcher, et qui a placé tous ses jetons dessus. Certes, la tentation est de le pointer du doigt et dire que la NBA le protège, mais si Kevin Garnett avait fait pareil, l’aurait-on traité de génie…? Quoi qu’il en soit, il est clair que le simple fait d’avoir un joueur de la magnitude de LeBron au milieu de cette affaire fût un levier important dans la prise de décision, maintenant entre dire que ce fût le poids le plus important ou que cela méritait une flagrante… chacun son camp.
- Mais alors à qui profite le crime, enfin la suspension pardon ?
Il est évident que la NBA va bénéficier de Finales plus longues, mais difficile de réaliser un lien de cause à effet entre la décision et l’avenir. En effet, même si les Cavs augmentent leurs chances de l’emporter dans la fournaise demain, la NBA est-elle clairement celle qu’il faut pointer du doigt dans cette affaire ? Pas sûr que les Warriors se ramènent en tong demain devant leur public, Klay Thompson ayant déjà annoncé qu’ils allaient remporter ce match pour lui. On rappelle aussi que pendant que certains nous affirmaient que ‘Draymond non-suspendu consisterait à favoriser le champion en titre’, d’autres nous criaient que ‘Draymond suspendu consisterait à favoriser le business’. Faut choisir.
Il y a de tout dans cette affaire, et c’est ce qui la rend si bruyante, si chelou. Simplement, à l’heure actuelle, Green a fait le provocateur trop longtemps et a enfin payé par conséquent. Une décision certes mal justifiée, certes mal avancée, mais qui respecte le choix initial lors de la série face au Thunder : encore une connerie, et ça dégage. Draymond est dehors, à Golden State de remporter le titre sans lui demain soir. Point barre.
Source : ESPN
Source image : USATSI