Les Spurs reprennent les commandes de la série : 100 à 96 chez le Thunder, service OKC
Le 07 mai 2016 à 06:50 par Bastien Fontanieu
Après la bavure du Game 2 et cette fin de match épique, les hommes de Gregg Popovich devaient se reprendre en retrouvant certains de leurs principes fondamentaux. Mission accomplie à Oklahoma City, une victoire qui redonne l’avantage du terrain aux Spurs.
Ce fût dur. Ce fût dur, ce fût intense, ce fût arraché à pas grand chose, comme prévu finalement, dans cette série où hormis la gifle du Game 1, les autres confrontations devraient nous promettre un sacré jeu d’échec. Et justement, avec ses pions cette fois-ci, le coach de San Antonio a réussi à s’en sortir pour écarter la menace Thunder, après quelques erreurs qui faisaient grincer des dents. En effet, après avoir mené la majeure partie de la rencontre et limité le duo de fous furieux dans des standards corrects, Popovich nous mettait un cinq avec Kyle Anderson et pas de Kawhi Leonard à quelques minutes de la fin d’un match crucial, choix compréhensible pour reposer la bête aux mains interminables mais qui se concrétisait par un avantage au score repris par OKC. Westbrook à distance, Durant à mi-distance, les All-Stars retrouvaient leur rythme et le public sentait que la bête noire et blanche commençait à saigner. C’est à ce moment précis, dans le quatrième quart et avec quelques minutes à jouer, que les Spurs retrouvèrent leur rempart défensif, forçant ainsi le Thunder à retomber dans ses vilains travers : balles perdues, fautes évitables, tir contestés, alors que Serge Ibaka régalait à distance et qu’une victoire se profilait, c’est finalement l’armée texane qui a quitté l’arène avec une précieuse victoire, elle qu’il fallait absolument valider sous peine de retourner à San Antonio dans un potentiel pétrin.
Bien évidemment, il n’y avait pas que ce quart-temps et ces dernières minutes de jouées qui importaient. Le bon début de match des Spurs en installant une défense rugueuse, l’efficacité de Durant qui trouvait merveilleusement ses spots et faisait transpirer Danny Green, les nombreux lancers loupés par les visiteurs (24/34 !) ou la maladresse de Westbrook (21 tirs loupés, 5 balles perdues dont 2 cruciales), un paquet d’éléments ont permis de façonner cette victoire de San Antonio en déplacement, mais au final c’est peut-être bien un trio ‘du futur’ qui donnait le chemin à suivre aux autres : Tony, LaMarcus et Kawhi, tous dans un registre différents mais tellement importants dans ce succès primordial. Le frenchie préchauffait à distance, il a passé le reste de la soirée à punir le Thunder derrière chaque écran et a géré le money-time avec solidité, dirigeant même un temps-mort façon France-Espagne 2013 dans le vestiaire tricolore. On exagère, mais l’intensité du numéro 9 était belle à voir, après des débuts timides et plutôt axés sur la gestion. Aldridge restait évidemment chaud même en se blessant à la jambe droite, mais son impact offensif était une nouvelle fois affolant pour la défense du Thunder. Quant à Leonard… que dire, si ce n’est que le garçon n’a pas flanché sur la ligne des lancers, qu’il a reçu la majorité des isolations de fin de match, défendu sur un Westbrook qui transpirait des mains et a arraché du rebond chaud-patate pour punir OKC ? Intense, concentré, complet et déterminé à repartir avec la gagne, le Défenseur de l’Année a offert une partition remarquable de leadership silencieux, de quoi rattraper sans le moindre doute sa contre-performance du Game 2. Au final, c’est donc un succès arraché mais validé par les Spurs qui a eu lieu hier soir, qu’il faudra valider avec un nouvel effort du même type au match 4.
Pour le Thunder ? Difficile de ne pas cacher sa frustration, devant des erreurs aussi connues en toute fin de rencontre et ce précieux avantage du terrain qui a été aussi rapidement perdu. Les poulains de Billy Donovan auront l’occasion de se rattraper, mais pour cela il faudra encore… et encore… et encore mieux aborder l’exécution dans le money-time : un sujet qu’on n’a pas du tout l’impression de répéter dans les vallées de l’Oklahoma.
Source image : CSN