George Gervin fait plaisir : enfin un ancien qui apprécie les jeunes et l’évolution du jeu en NBA
Le 01 mai 2016 à 08:26 par Bastien Fontanieu
Face au déluge de critiques qui est tombé sur Golden State, le small-ball ou le tir extérieur à outrance aujourd’hui, on a trouvé un client de plus de 40 ans qui applaudit plutôt de grogner H24 : le Iceman, Monsieur George Gervin.
On va pas se mentir, ça fait du bien. Non pas qu’on veuille regrouper toutes les personnes nées avant 1976 puis les étiqueter avec le stéréotype du vieux réac refusant de soutenir les petits jeunes, mais cette année plus qu’auparavant, on a eu notre dose de venin quotidien envers le jeu de 2016. Entre Kareem Abdul-Jabbar, Oscar Robertson, Ron Harper, Scottie Pippen, Stephen Jackson, Jean-Michel de chez Castorama et Sylvie de la boulangerie d’en face, de nombreux vétérans ont froncé les sourcils en voyant ce nouveau modèle débarquer en NBA, et c’est peu dire si ça commençait à devenir soûlant. Bien évidemment, chacun peut poser son avis et défendre ses convictions, mais plus les Warriors avançaient plus les fourches devenaient pointues cette année, ce qui décrédibilisait grandement le discours des anciens souhaitant rester droits dans leurs bottes. Heureusement, fort heureusement, tout le monde n’est pas dans la même piscine, et certains se sont désolidarisés immédiatement. On avait déjà vu Rick Barry affirmer que ce bombardement de critiques était absurde, le nouveau à rejoindre ce groupe ultra-secret serait George Gervin, comme il l’a dit à Sirius XM Radio lors d’une interview cette semaine.
En tant que pur artiste, Stephen Curry est le meilleur. Chez les plus jeunes, c’est lui qui m’excite le plus. C’est le genre de joueur qui me rappelle que si Golden State joue, je dois le regarder car son style m’attire. Mais y’a aussi plein d’autres joueurs, Kevin Durant, Russell Westbrook et sa façon de jouer à fond tous les soirs, Dwyane Wade aussi… Par contre je reste un gars des Spurs, donc j’adore les regarder continuer à éteindre les équipes adverses pendant que tout le monde affirme qu’ils sont trop vieux. J’adore le jeu, je continue à dire que c’est un super jeu, la pratique ne me manque pas j’aime juste être proche. Et j’apprécie le fait que certains jeunes paient hommage à ceux qui ont façonné la Ligue avant eux.
Voilà qui donne un peu d’air frais dans le paysage global. Les plus pointilleux se souviendront de la petite pique du Iceman envers Klay Thompson, lorsque le sniper des Warriors avait battu son record du plus grand nombre de points plantés en un quart-temps (37 contre 33 pour Gervin), le Hall of Famer affirmant en rigolant qu’il faudrait une astérisque à ce record car à son époque la ligne à trois-points n’existait pas, mais c’était au final pour affirmer la même chose : Klay venait d’établir un nouveau record, et il l’assumait sans soucis. On espère donc que d’autres copains de la génération du roi du finger-roll le rejoindront dans son ouverture et son appréciation du jeu actuel, car le clivage entre légendes silencieuses et jeunes en quête de nouvelles aventures est assez important et surtout frustrant. Le respect du jeu dans les années 60, 70, 80 et 90 est bien là, il faut que le chemin inverse soit aussi réalisé. Car même pour nous, actuels fans du jeu des années 2010, il faudra s’adapter à la future nouvelle tendance qui débarquera en 2020 : un terrain plus large, une ligne à quatre points, l’absence du hack peut-être, ou qui sait un sixième joueur pendant deux minutes. On n’en sait rien, et c’est ce qui fait toute la beauté du sport, il évolue en fonction de ses athlètes.
Remercions donc Gervin pour apporter un peu de neuf, un peu de joli, un peu de soutien et d’optimisme. On a peut-être un basket moins rugueux que dans les 90’s, mais c’est un basket tout simplement différent : il faut s’y faire ma pauvre Lucette.
Source : SiriusXM Radio
Source image : NBA.com