Toronto survit dans un finish hallucinant : 102-99, les Raptors sont à une marche des demi-finales

Le 27 avr. 2016 à 06:19 par Benoît Carlier

Norman Powell

Mis à l’amende par un Paul George monumental pendant trois quart-temps, les Raptors sont allés puiser dans des ressources insoupçonnées pour renverser la situation du tout au tout dans les 12 dernières minutes. Nous étions dans les tribunes, on en tremble encore.

Il y a déjà eu quelques matchs émotionnels cette saison pour Toronto. On se rappelle notamment de ce come-back face aux Cavaliers fin février pour mettre la pression à LeBron James et compagnie tout en haut du classement de la Conférence Est. Mais celui de cette nuit était incomparable, à presque tous les niveaux. Car à 2 partout dans cette série, ce Game 5 avait déjà des allures de finale, offrant un avantage psychologique énorme à son vainqueur avant de retourner dans l’Indiana. Pourtant, les démons que l’on connaît refaisaient surface dès le début du match pour les Raptors déjà complètement dépassés à l’image de leurs deux joueurs fétiches. En face, Paul George déroule son basket comme jamais au point de sembler inarrêtable (39 points, 8 rebonds et 8 assists à 11/19 au tir dont 5/11 du haut de la CN Tower). De DeMarre Carroll à Norman Powell, tout le monde essaye de freiner la seule star d’en face sans succès, ce dernier profitant de son attraction pour distiller des caviars à ses coéquipiers bien espacés d’un bout à l’autre de l’arc de cercle magique. C’est une véritable pluie de triples qui s’abat sur Toronto pourtant déjà bien servie par les nuages de ce côté là. À la mi-temps, Paul George est en route pour son record personnel en Playoffs alors que George Hill enchaîne les “timing parfait”. Le délire ne fait que s’accentuer au retour des vestiaires et le public semble presque s’être fait une raison. Kyle Lowry n’a plus rentré un shoot en post-saison après le 15 avril 2014 et Cory Joseph qui était le facteur X de cette série est subitement devenu très discret depuis le Game 4.  Les Raptors qui ont réalisé la meilleure campagne de leur histoire en saison régulière ne sont tout simplement pas faits pour gagner et il est temps de se faire à cette idée. À moins que…

… dans une tentative presque désespérée, Dwane Casey – qui voit tout d’un coup son poste menacé pour son incapacité à passer un tour de Playoffs – retente le pari d’un cinq ultra-small qui avait déjà posé des problèmes à Indianapolis en début de deuxième quart-temps (Cory Joseph, Kyle Lowry, Norman Powell, DeMar DeRozan, et Bismack Biyombo). Erreur de coaching ou abus de confiance dans ses hommes de banc, Frank Vogel ne réagit pas suffisamment tôt pour remettre Paul George sur le parquet et la magie va opérer au Air Canada Centre. Stop après stop, les fans se remettent à y croire et chaque bombe embrase un peu plus la foule. Dans ce zoo humain, les Pacers suffoquent face à la défense de Bismack Biyombo et Norman Powell qui va littéralement faire trembler les murs sur son dunk égalisateur en contre-attaque. Un saut dans la quatrième dimension qui permet aux Dinos de passer un 21-2 à Indy pour commencer ce quart-temps qui restera gravé pour très longtemps dans les mémoires des fans. Mais encore fallait-il terminer le boulot pour que ce majeur tendu à tous les médisants ne soit pas retourné contre eux en cas d’une nouvelle séquence #WeTheChoke. Cela va être chose faite par un DeMar DeRozan ressuscité d’entre les morts (34 points à 10/22 et 12 lancers-francs) et qui ira valider la nouvelle force de caractère des Canadiens sur la charity line. Les 19800 âmes présentes à Toronto hier soir attendront que les arbitres refusent le dernier tir de Solomon Hill pour laisser éclater leur joie. Ils viennent d’assister à l’un des matchs les plus mémorables de leur franchise, tout simplement.

Paul George a pratiquement réalisé le match parfait, mais seule la victoire compte à la fin. Forts d’un succès marquant, les Raptors arriveront donc dans l’Indiana avec l’objectif de plier cette série dès vendredi. Sinon, il faudra passer par un dernier match d’appui à domicile, devant un public qui peut devenir plus sauvage que les forêts canadiennes. Et franchement, on serait fou de ne pas le souhaiter.

Source : NBA.com

Source : NBA.com

Source image : Twitter @Sportsnet


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