Toronto reprend l’avantage du terrain à Indiana : grosse défense et bon Carroll, l’équation parfaite
Le 22 avr. 2016 à 05:28 par Benoît Carlier
Surpris d’entrée à la maison, les Raptors se déplaçaient dans l’Indiana avec encore beaucoup d’incertitudes malgré un score équilibré. Mais conscients de la valeur du Game 3 d’une série, les Canadiens ont répondu présent en montant d’un cran au niveau de l’envie et de la défense (101-85).
Dwane Casey avait bien tenté un coup lors du Game 2 en titularisant DeMarre Carroll pour s’occuper du cas Paul George mais l’ancien Hawk avait rapidement dû laisser sa place à Norman Powell à cause d’un compteur de fautes personnelles qui s’était emballé très vite. Hier soir, il n’a pas refait la même erreur et a été parfait dans son rôle de “3 and D” pour lequel il avait été signé si cher l’été dernier. Retrouvant un peu ses marques au scoring alors qu’il n’était plus passé au-dessus des dix unités depuis le troisième jour de l’année civile à cause de sa blessure, le sosie de Youssoupha semble enfin avoir retrouvé des couleurs de ce côté du parquet mais pas seulement. En effet, pendant près de 35 minutes – soit presque autant que les deux premiers matchs – il va tenter d’étouffer la star adverse autant que possible pour le contenir à 6/19 au tir dont 1/8 derrière l’arc pour un total de 25 points explicable par les nombreux allers et retours de PG-13 sur la ligne des lancers-francs. En l’empêchant de prendre confiance au tir, les Raptors l’ont forcé à faire confiance à ses coéquipiers déjà beaucoup moins efficaces dans cet exercice. Malgré la profondeur de son effectif, Dwane Casey est donc resté fidèle à neuf hommes avant d’ouvrir son banc dans les toutes dernières minutes lorsque la rencontre était déjà jouée. Et si la décision de ne pas faire rentrer Norman Powell plus tôt a été soulevée par de nombreux fans en direct, comment en vouloir à l’homme qui tient la plaquette quand on voit le résultat final ? DeMar DeRozan, DMC et Terrence Ross ont été plus que satisfaisants en défense et le head coach n’a sûrement pas voulu bousculer cet équilibre en cours de partie alors qu’Indianapolis était tenu à 36 points à la mi-temps pour la première fois de la saison. Après avoir creusé l’écart en première période, les Dinos ont su résister dans les moments clés pour obtenir un succès déterminant pour la suite de la série leur permettant de récupérer l’avantage du terrain malgré une performance au tir encore loin d’être parfaite pour le backcourt étoilé même si du mieux a été constaté chez DeMar DeRozan qui était déjà beaucoup plus agressif vers le cercle cette nuit. Il reste du travail mais c’est un résultat encourageant pour le numéro 10 qui se satisfera largement de la victoire et de ses 21 points personnels.
Car ce succès a pour conséquence immédiate de remettre la pression dans le camp des Pacers qui pensaient déjà avoir fait le plus dur lors du Game 1 mais qui seront désormais obligés d’aller s’imposer au moins une fois de plus au Air Canada Centre. Outre la soirée compliquée de Paul George au scoring, le match n’a pas été de tout repos pour les locaux à commencer par Ian Mahinmi qui avait décidé de ne pas laisser tomber les siens pour les Playoffs malgré un mal de dos très handicapant. Notre frenchie a encore eu du mal à contenir Jonas Valanciunas dont l’envergure a encore fait très mal à Indiana lorsqu’il n’était pas cloué sur le banc à cause des fautes. Pour la défense du champion 2011 avec les Mavs, Lavoy Allen n’a toujours rien montré dans cette série et Frank Vogel prenait finalement la décision de le sortir de son cinq au retour des vestiaires. Une décision payante offensivement permettant au rookie Myles Turner de véritablement peser sur la rencontre en plus de ses blocks intimidateurs pour réveiller un peu l’assemblée. Mais le chantier effectué par le Lituanien à Toronto a porté ses fruits et Indiana s’est trop souvent retrouvé tiraillé entre laisser JV prendre possession de la raquette ou ne pas venir en aide sur les pénétrations des extérieurs adverses. Un casse-tête pour les Pacers qui n’ont toujours pas choisi leur poison et sont en train de payer leur manque de viande sous le cercle. La marge de manœuvre est très faible et le champs d’action limité pour Indy qui doit malgré tout tenter de réduire au maximum les secondes chances des Raptors encore trop nombreuses pour un match de Playoffs lors de ce Game 3. Car Paul George trouvera toujours le moyen d’impacter la rencontre d’une façon ou d’une autre mais les protégés de Larry Bird ne peuvent plus se permettre de prendre 26 tirs de moins que leurs adversaires sur 48 minutes.
Les Raptors semblent avoir franchi un cap lors de ce Game 3 lors duquel ils n’ont pas baissé les bras malgré une adresse parfois en berne. À l’image de Kyle Lowry qui s’est jeté au sol par deux fois pour tenter de sauver un ballon a priori perdu, cette équipe a montré hier qu’elle avait une âme et elle récupère de fait sa position de grand favori de la série avant la rencontre de samedi prochain.
Source image : Michael Conroy – AP