John Havlicek : monstre mythique, un des représentants iconiques de l’âme celte

Le 08 avr. 2016 à 21:02 par Alexandre Martin

John Havlicek

En 1965, les Celtics de Bill Russell, Sam Jones et John Havlicek affrontaient les Sixers de Wilt Chamberlain, Hal Greer et Chet Walker en Finales de Conférence. Précisons qu’à l’époque, les Playoffs ne comptaient que deux tours : des Finales de Conférence donc et des Finales NBA. Toujours est-il que la série en était à 3 – 3, le septième match se déroulait à Boston et le score en était à 110 – 109 pour les Celtes qui venaient d’encaisser un panier de Wilt “The Stilt” et devaient donc remettre en jeu sous leur cercle avec cinq secondes restantes sur l’horloge…

C’est Bill Russell qui se charge de la remise en jeu. La pression des Sixers est intense et l’ami Bill – qui n’est pas non plus le grand technicien qu’ait connu la NBA – va nous gratifier d’une terrible perte de balle en lançant le ballon de telle manière qu’il a touché les câbles qui servaient à maintenir la planche. Sixers Ball. Conscient de l’erreur que venaient de commettre leurs adversaires, les Sixers envoient Hal Greer faire cette nouvelle remise en jeu façon cadeau du ciel. Bill Russell est bien évidemment positionné sur Wilt Chamberlain et, un peu plus loin, John Havlicek tourne le dos à la balle car il est concentré sur Chet Walker qui est capable de dégainer de n’importe où. Greer effectue tout de même sa passe en direction de Walker mais, comme s’il avait un sixième sens, Havlicek se retourne juste à ce moment, saute et intercepte la balle en la déviant vers son pote Sam Jones qui s’empresse de filer, dribbler jusqu’au bout de l’horloge. Le Boston Garden exulte. Les Celtics sont en Finales NBA pour la neuvième fois de suite et John Havlicek s’apprête à remporter sa troisième bague d’affilée. Il en gagnera huit au total et d’ailleurs seuls deux joueurs – coéquipiers de John ce soir-là – son plus bagués que lui en carrière : ces messieurs Bill Russell (11) et Sam Jones (10).

En fait, par rapport à ce qu’il a envoyé sur les parquets NBA et les résultats qu’il y a obtenu, le niveau de reconnaissance de John Havlicek auprès du grand public n’est pas loin du ridicule. Au-delà des titres, “Hondo” a empilé des lignes statistiques très sérieuses du début à la fin de sa carrière. Alors que les Cleveland Browns le voulaient également, Havlicek est arrivé en 1962 chez des Celtics ultra-dominateurs, il y passera ses 16 saisons NBA pour 1270 matchs de regulière au total. D’abord sixième homme, il deviendra titulaire indiscutable assez rapidement et ne ratera finalement que très peu de rencontres, voire très peu de minutes d’ailleurs… Car ce bon John a notamment ébloui les fans, les observateurs et les acteurs de la NBA grâce à sa condition physqiue fabuleuse, symbolisée par une endurance qui paraissait sans limite :

Rien que sur l’endurance, il serait parmi les meilleurs joueurs ayant jamais joué. Et cela aurait été à peu près juste pour ceux qui ont eu à le jouer ou ceux qui ont eu à coacher contre lui s’il n’avait que cette endurance inhumaine. Mais Dieu l’a créé bon scoreur, dribbleur malin et défenseur intelligent avec une belle vitesse d’esprit, de mains et de pieds.  — Red Holzman (Head coach des Knicks de 1967 à 1977, 2 bagues)

Quand on voit qu’entre 1969 et 1974, Havlicek jouait entre 40 et 45 minutes de moyenne par match, on imagine assez bien ce dont Holzman veut parler. Quand on réalise que le mythique numéro 17 des Celtics compte plus de 26 000 points en carrière (15ème scoreur all-time), plus de 8000 rebonds et plus de 6 000 passes décisives, on comprend ce à quoi le seul coach bagué des Knicks fait référence ! Il fait référence à un joueur complet, un leader qui a su faire perdurer l’âge d’or des Celtics des années 60 aux années 70. Sur l’exercice 1973-1974, alors qu’il a 33 ans, l’ami John joue encore un presque 41 minutes par rencontre. Avec Jo Jo White, Dave Cowens ou encore Paul Silas et Don Nelson à ses côtés, il emmènera à nouveau les Celtics sur le toit de la NBA au bout de Playoffs qu’il maîtrisera magnifiquement (27 points, 6 rebonds et 6 caviars de moyenne en 45 minutes par match…). Clairement l’apothéose pour l’ailier Havlicek, clairement la saison la plus aboutie de sa carrière.

Son dernier coup d’éclat, Havlicek le réalisa lors des Finales 1976 au cours desquelles – vieillissant – il ne pouvait plus peser autant mais jouait son rôle à fond. Comme par exemple en rentrant cet incroyable shoot en déséquilibre total et au buzzer au bout de la deuxième prolongation du match cinq de cette série invraisemblable disputée contre les Suns. Un shoot que beaucoup ont cru victorieux mais qui a finalement laissé une seconde aux Suns pour égaliser, ce qu’ils ont fait mais ça, c’est une autre histoire et ça n’empêcha pas John et ses C’s de voler vers une nouvelle bague.

Huit fois bagué donc, 13 fois All-Star, superbe scoreur, complet et infatigable des deux côtés du terrain, Havlicek a vu son jersey au numéro 17 retiré chez les Celtics immédiatemment après la fin de son immense carrière. Carrière qui fut d’ailleurs bien évidemment et sans surprise récompensée d’une intronisation au Hall of Fame en 1984, suivie d’une nommination parmi les 50 meilleurs joueurs de l’histoire en 1997… 

La fameuse interception…


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