Preview Clippers – Rockets : donne-moi un L, donne-moi un O, donne-moi un L et vivement ce soir

Difficile de dire si ce sera le plus beau match de la nuit, mais impossible par contre de nier que cela risque d’être le plus drôle. Un savant mélange d’un match de basket entre deux équipes de Playoffs et le Jamel Comedy Club, un beau compromis entre du basket champagne et du basket piquette. Allez un peu de patience, le show est pour dans quelques heures.

Le souvenir des derniers Playoffs

Vous n’êtes pas sans vous rappeler que Clippers et Rockets nous avaient offerts en mai dernier l’une des séries les plus épiques de ces dernières années en Playoffs. Un combat finalement remporté en sept manches par les Texans, lesquels avaient pourtant été menés 2-3 et de vingt points au milieu du troisième quart-temps du Game 5. Une belle façon de résumer la série la plus déjantée de la postseason 2014/15, une suite de matchs rythmée par un combat de chefs sur le banc, surtout lorsqu’il s’agit de hacker son adversaire ou de lancer au hasard un Corey Brewer ou un Austin Rivers fou. Du grand n’importe quoi qui nous avait tous fait pleurer de rire à l’époque, au moins autant que la concurrence finalement offerte par les Rockets aux Warriors au tour suivant. Du grand nawak qui avait également donné du grain à moudre aux détracteurs des Clippers, ces derniers ayant profité de la blague pour insister encore un peu plus sur la capacité de Chris Paul et ses gars à se saborder au plus mauvais moment de l’année, tels de vulgaires français à Roland-Garros…

Le plus grand cabaret du monde version NBA

Faisons rapidement pour commencer un petit tour de ce qui nous attend ce soir au Toyota Center… D’un côté ? Un coach mythique prénommé Jean-Baptiste. Un franchise player qui ne défend pas et dont l’évolution de la franchise semble visiblement passer après ses choix de fringues (patience amateurs de barbe, on va peut-être dire plus bas qu’il est un bon joueur de basket), un nouveau venu du nom de Mike Beasley qui vise sans doute un record de tirs pris en un temps restreint, des pivots qui peinent à rentrer trois lancers sur dix, un J-Smoove reconverti maçon, un Corey Brewer communément surnommé Didier, un Trevor qui s’est gourré d’épice pour être MVP, un meneur de jeu anciennement candidat au DPOY et devenu un simple roquet inoffensif. On prend sa respiration. C’est bon ? Allez on repart puisque côté Clippers let me introduce : un coach COY… selon ses estimations, un pivot charpentier de métier, une Trousse usée, un camerounais à lunettes déformantes, un franchise player qui n’en est pas vraiment un et qui préfère boxer les collègues, un fils de coach qui prend des gorgettes et un Jeff Ayres qui arrive en sauveur. On pourrait continuer durant des heures, vous parler du hack qui pourrait faire finir ce match aux alentours de demain midi, des cracheurs de feu, acrobates et autres clowns tristes qui squatteront le parquet à l’entre-deux, vous aurez en tout cas compris que ce choc présente des milliers de raisons de s’y pencher, et vous serez sévèrement puni si vous n’êtes pas devant votre TV ou votre PC ce soir…

Un véritable enjeu tout de même

Malgré tout et pour revenir un petit peu à des considérations légèrement plus sérieuses, il y aura bien un vrai match de basket ce soir à Houston. Ou du moins un vrai enjeu car si les hommes de Bickerstaff sont toujours à la lutte pour accrocher une place en Playoffs, ceux de Doc Rivers ont pour ambition de dégager OKC du podium à l’Ouest, si l’on considère que les Grizzlies galèreront sans doute à aller chercher la quatrième place avec leur roster boiteux. Vooilà qui nous donne donc une confrontation importantissime en vue des ranks de fin de saison, à une période où les calculs commencent mine de rien à faire leurs apparitions. On avait parlé il y a peu du très compliqué mois de mars des Clippers, voilà sans contestation un match qui fait partie du très dur chemin qui mènera les Voiliers jusqu’au 15 avril. Et même si le classement nous mène à penser que Houston aura toutes les peines du monde à se défaire du quatrième de l’Ouest ce soir, nul doute que James Harden et ses sbires vendront chèrement leurs poils de barbe…

Deux vrais stars malgré tout

On peut bien dire tout ce qu’on veut sur Chris Paul et James Harden, insister sur le côté loser de l’un et sur le penchant individualiste de l’autre, il n’en demeure pas moins que nous aurons droit ce soir à la rencontre entre deux des tous meilleurs joueurs de la Ligue. Le dauphin de Stephen Curry l’an passé d’un côté, l’un des trois meilleurs meneurs de NBA de l’autre. Des qualités différentes – on parle par exemple plus de leadership, d’expérience et de justesse pour CP3 alors que c’est plus le génie offensif et l’agressivité silencieuse de James Harden qui prédomine – mais un pouvoir illimité sur leur franchise respective. Pas de Rockets sans James Harden et encore moins de Clippers sans Chris Paul, la preuve d’ailleurs pour ce dernier avec le bilan plus que favorable de son équipe depuis l’uppercut de Blake Griffin dans le nez d’un équipementier. Le franchise player des Clippers mesure bien 1m85 et gère plus que jamais la pluie et le beau temps en Californie, tout en posant pépère ses 20 points et 10 passes de moyenne depuis maintenant de nombreuses années. Une expérience que n’a pas encore James Harden du fait de son explosion plus tardive mais qui ne saurait tarder puisque la star des Rockets a tout pour gratter la barre des trente points pendant encore six ou huit bonnes saisons, bien aidé par un talent offensif que peu de joueurs NBA peuvent se targuer d’avoir en 2016, même pas Ryan Kelly. Bref un affrontement entre deux superstars  qui méritent ce statut pour différentes raisons mais qui le méritent tout de même.

Rendez-vous donc à 2h30 pour le grand show de la nuit, entre dressage de pivot sur la ligne des lancers et combat de coqs entre Chris Paul et James Harden. Le genre de match dans lequel Austin Rivers peut faire péter son triple-double, le genre de soirée dans laquelle les Rockets peuvent être menés de trente points à la mi-temps et gagner le match. Vous en voulez encore ? Rendez-vous cette nuit.

Source image de couverture : montage Trashtalk