Flashback 1989 : quand Michael Jordan anéantissait les Cavs avec “The Shot”

Le 07 mai 2015 à 19:30 par Nicolas Meichel

Parmi les nombreux exploits de Michael Jordan au cours de sa carrière, “The Shot” restera incontestablement comme l’un de ses plus grands moments. C’était il y a 26 ans jour pour jour et Chicago jouait déjà contre Cleveland en Playoffs, comme aujourd’hui. A l’époque, les Bulls et les Cavs se rencontraient au premier tour et les deux équipes étaient à égalité 2-2 dans la série avant de se disputer la rencontre décisive dans l’Ohio. La suite ? C’est MJ – ou presque – qui la raconte…

“Nous sommes donc le 7 mai 1989. Ça remonte dis donc. Mais je m’en rappelle comme si c’était hier. Ce jour-là, c’est l’un des plus grands souvenirs de ma carrière. Pour vous rappeler un peu le contexte du match, nous avions fini la saison à la sixième place de la Conférence et personne ne nous voyait vraiment battre les Cavaliers au premier tour, d’autant plus qu’ils nous avaient sweepés durant la saison régulière. Mais personnellement, je n’en avais pas grand chose à cirer et je savais que nous pouvions les taper chez eux lors du Game 5, surtout après avoir laissé bêtement filer le Game 4 à domicile.

L’ambiance était folle, et Cleveland avait bien débuté la rencontre. Je commençais à voir du doute dans les yeux de mes coéquipiers alors je tentais tout pour garder mon équipe dans le match. J’attaquais sans cesse, je voulais inspirer mes teammates et montrer à l’adversaire que nous ne lâcherons pas l’affaire. Au fur et à mesure de la rencontre, j’étais de plus en plus à l’aise et les Cavaliers n’arrivaient pas à me stopper. Menés une grand partie du match, nous avions enfin réussi à prendre l’avantage dans les dernières minutes mais Cleveland était poussé par son public. Je me souviens de Craig Ehlo qui nous avait planté un trois points à un peu moins d’une minute de la fin pour donner l’avantage aux siens 98-97. C’était très chaud mais j’étais prêt pour ce défi. Il n’y a rien de mieux que de pouvoir fermer la bouche à plus de 20 000 personnes. Il restait alors 15 secondes à jouer et Scottie (Pippen) me passe la balle près de la ligne à trois points. Je me retrouve face à Ehlo, je le passe en un-contre-un malgré son flop et prend un tir à mi-distance. Là, je vois Larry Nance qui débarque et je suis obligé de m’élever au maximum sur mon jump shot pour éviter le contre. Le tir paraît un peu long mais finalement il rentre. J’étais excité mais en même temps conscient qu’il restait encore six secondes avant le buzzer. Cleveland prend alors un temps mort et derrière Craig marque un lay-up sur une possession où nous avions défendu de la pire des manières possibles. Je demande un time-out immédiat et je vois qu’il nous reste plus que trois secondes pour faire basculer le match de notre côté. A ce moment-là, les joueurs de Cleveland et leurs fans jubilaient, pensant que tout est déjà terminé. Mais dans ma tête, je me disais ‘Eh les gars, je ne suis pas encore prêt de vous laisser passer’.

C’était le moment parfait pour moi. Je voulais le ballon, je voulais les assassiner. Au moment de la remise en jeu, je me retrouve entre Ehlo et Nance. J’arrive à me défaire et je reçois la balle avec qu’une seule chose en tête, rentrer un dernier panier. Je parviens à aller jusqu’en tête de raquette et je m’élève le plus haut possible pour éviter le contre d’Ehlo. Pendant que j’étais en l’air, je retenais mon souffle et je voyais ce bon vieux Craig déjà redescendre au sol. Derrière, j’ai pris mon tir et j’avais l’impression que le temps s’était arrêté. Je me souviens exactement de ce moment. C’était comme si tout avait ralenti d’un coup. Quand j’ai vu la balle retomber, beaucoup de choses me sont passées par la tête. Et quand elle est rentrée, j’ai tout simplement explosé. Toutes les émotions qui étaient en moi durant le match sont sorties d’un seul coup. J’étais en transe ! J’ai rarement ressenti autant d’adrénaline que lors de ce moment-là.”

– TrashTalk, dans la tête de Michael Jordan

Source image : photos.cleveland.com


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