La défense des Rockets : 100% carton, garantie sans rotation !

Dans les deux premiers matches de leur série contre les Clippers, les Rockets nous ont montré qu’ils étaient en difficulté dès qu’Harden est un peu moins bien et qu’il se met à perdre trop de ballons notamment. Mais ces deux rencontres ont surtout mis en évidence le pitoyable faible niveau défensif des hommes de Kevin McHale, ce qui pourrait bien devenir un gros problème pour eux puisqu’ils nourrissent de grandes ambitions en Playoffs après leur deuxième place de l’Ouest en saison régulière. 

Sur le premier tour – remporté 4-1 contre les Mavericks – les pensionnaires du Toyota Center ont encaissé 550 points soit 110 points par match ! Il est vrai que Dallas attaque plutôt bien mais quand même, c’est beaucoup trop ! Sur les deux premiers opus de ces demi-finales de conférence contre la bande à Griffin, les Texans en sont déjà à 226 points dans la musette soit 113 par rencontre, à domicile s’il vous plait et rappelons que Chris Paul n’a pas joué… Mais qu’est-il arrivé à cette défense qui a été honnête – même sans Dwight Howard – tout au long de la saison ? Déjà, on le savait, l’absence de Patrick Beverley allait se faire sentir en termes d’intensité défensive et de pression sur l’homme. C’est bien normal car l’ami “Pat Barbelés” n’a que peu d’équivalents quand il s’agit de jouer les sangsues agressives sur un meneur ou un arrière. Ensuite, et on le savait aussi, les Rockets aiment jouer vite. Ils aiment courir, shooter rapidement et cela laisse plus de possessions et plus de contre-attaques aux adversaires qui ont donc la possibilité de se faire plaisir au scoring.

A qui la faute ?

Il n’en reste pas moins que ces stats défensives présentées par les Rockets depuis le début de la post-season sont tout bonnement scandaleuses. D’autant plus que si Beverley n’est pas là, le roster texan comporte toujours des gars comme Dwight Howard, Josh Smith, Trevor Ariza, Corey Brewer ou encore Pablo Prigioni, des joueurs tout à fait capables en défense ! Bien évidemment, la première chose qui nous vient à l’esprit est le coaching de Kevin McHale ou plutôt son non-coaching… L’ex ailier-fort fabuleux des Celtics est tout sauf un grand entraîneur, ce n’est pas nouveau mais là, il repousse encore un peu plus certaines limites. Ses temps-morts sont rarement bien pris alors qu’il pourrait parfois casser le rythme et recadrer ses joueurs lorsque Blake Griffin vient de marquer 3 ou 4 jumpers ouverts de suite l’équipe adverse semble prendre l’ascendant par exemple. On sent que son discours est beaucoup trop relax dès qu’il s’agit de défense et pour couronner le tout, on a la sensation que le mot “rotation” est un terme dont l’ami McHale n’a pas bien saisi le sens.

Mon cher Kevin, au basket, le terme rotation est utilisé dans deux cas de figure. Les rotations de joueurs, c’est-à-dire les changements et les choix tactiques qui en découlent. Sinon, on parle de rotation défensive, autrement dit le fait que les joueurs doivent se déplacer et se positionner de telle manière que si jamais un de leurs camarades se fait déborder – ce qui peut arriver quand on joue face à Monta Ellis, Jamal Crawford ou encore Blake Griffin – un autre peut intervenir en se mettant sur le chemin de l’attaquant ou en essayant de contester un tir, voire de contrer une tentative de lay-up. Bref, en défendant quoi ! Malheureusement, les rotations mises en place par McHale sont mal senties et ne peuvent donc pas gommer le côté mou et freestyle de son discours… Résultat : les Mavs ont scoré à gogo contre les Rockets sans que cela ait de réelles conséquences mais le fait de laisser une équipe comme les Clippers s’éclater autant en attaque pourrait en avoir de bien plus graves.

Muscler son jeu !

Néanmoins, le style très “portes ouvertes” des Rockets ne peut pas être imputé uniquement à leur entraîneur. Après tout, ce n’est pas lui qui est sur le parquet, il ne peut pas défendre à la place de ses joueurs. En fait, seulement deux texans sont à la hauteur de l’événement en défense depuis le début des Playoffs : Dwight Howard et Josh Smith. Le pivot fait ce qu’il sait faire : il aide, il se sert de sa mobilité hallucinante pour sa taille afin de gêner les pick-and-roll et il contre à foison (3,4 de moyenne) tout en récoltant des moissons de rebonds (13,6 prises par match). Son compère J-Smoove donne lui aussi plutôt satisfaction. Il a défendu assez correctement Dirk Nowitzki et semble être la meilleure arme dont dispose les Rockets pour contenir au mieux le rouquin monstrueux des Clippers. Car le titulaire du poste 4 à Houston, Terrence Jones, n’est qu’une parodie de défenseur étant donné ses aptitudes physiques ! La nuit dernière, McHale n’a d’ailleurs fait jouer Smith que 17 minutes assez inexplicablement. En attaque, T-Jones présente de belles qualités mais, de l’autre côté du terrain, il doit absolument se faire violence.

Pablo Prigioni fait de son mieux mais, physiquement, ce bon vieux renard ne peut pas tenir face aux jambes de Jamal Crawford, de J.J. Redick ou d’Austin Rivers. Corey Brewer et Trevor Ariza sont eux bien-en dessous de ce qu’il sont capables de produire défensivement. Souvent en retard sur les rotations, pas assez concentrés sur les back-door et peu concernés par le repli en cas de perte de balle, les deux extérieurs texans nous offrent, pour le moment, des prestations défensives de niveau All-Star Game. Logiquement, ils devraient tout faire pour masquer les errances de leur leader dans ce domaine mais ce n’est pas le cas.

Les Rockets doivent absolument se ressaisir et prendre conscience de ce qui est en jeu car, en défendant de la sorte, ils auront bien du mal à passer l’obstacle Clippers alors qu’il en ont les moyens et surtout si l’on prend en considération le fait qu’un certain Chris Paul va bientôt être déclaré bon pour le service. McHale doit muscler son discours et ses joueurs doivent muscler leur jeu. En sont-ils capables ? Début de réponse lors des deux prochains matches qui auront lieu au Staples Center…

Source image : Montage TrashTalk