Plus qu’un lancer franc par passage sur la ligne ? La NBA ne veut plus voir Dwight Howard balancer des briques
Le 03 oct. 2014 à 08:54 par David Carroz
13 septembre 2014, Palais des Sports de Madrid. France-Lituanie, finale pour la 3ème place du Mondial de basket. Les Bleus mènent 86-80, il reste une minute à jouer. La minute la plus longue ou presque de l’histoire du sport. 60 secondes pendant lesquelles Français et Lituaniens enverront leurs adversaires sur la ligne des lancers francs aussi vite que possible. C’est long, très long, trop long.
Certes, l’exemple est en basket FIBA, mais la NBA ne souhaite plus voir des fins de matchs de ce genre, qui s’éternisent. Le temps, c’est de l’argent, et vous connaissez tous la position de la ligue en ce qui concerne l’aspect financier des problèmes. C’est pour cela que depuis le dernier All Star Weekend, les responsables des opérations basket de la ligue ont commencé à se pencher sur la question de réduire l’impact des passages par la ligne des lancers francs sur la durée du match.
L’idée qui en ressort ? Se contenter d’un seul lancer franc à tirer au lieu de deux ou trois actuellement pour diminuer les temps morts causés par les fautes et les lancers francs qui en découlent selon ESPN HoopsIdea. Ce n’est encore qu’à l’état de discussion et le changement n’est pas pour maintenant – n’en déplaise à François Hollande – mais le premier pas serait de tester cette évolution potentielle en D-League pour commencer.
La nouvelle règle donnerait la valeur d’un panier à chaque lancer-franc. Si la faute a eu lieu sur un shoot à deux points, le lancer, s’il est inscrit, vaudra deux points. S’il s’agissait d’une faute à 3-points, le lancer réussi vaudra 3 points. Si le lancer est accordé parce l’équipe était dans la pénalité, il vaudra deux points. Et cela peu importe le moment du match, cela ne serait pas réservé aux dernières minutes des rencontres serrées.
Pourtant, les premiers avis n’étaient pas forcément favorables à cette évolution dans la ligue de développement. Chris Alpert, le vice-président des opérations basket de la NBA D-League y voyait quelques lacunes.
C’est un concept intéressant. Mais en en discutant plus longtemps avec les gars du basket, nous avons juste ressenti que cela compromettrait l’intégrité du jeu et les statistiques des joueurs. Nous ne voulions pas fausser le pourcentage des joueurs au lancer franc et nous ne voulions pas compromettre la pureté du jeu.
Concernant les stats, les chiffres lui donnent raison car les joueurs réussissent mieux la seconde de leur deux tentative au lancer franc lors d’une voyage sur la ligne : 71,1% pour le premier tir contre 76,3 pour le second en D-League, 73,2 contre 77,7 en NBA. Mais ce n’est pas une raison suffisante pour ne pas creuser l’idée, puisqu’au final, cette baisse potentielle affectera l’ensemble des joueurs et des équipes. Et puis les mecs n’ont qu’à rentrer leurs lancers francs, sans déconner.
Avec un tel changement, la moyenne de lancers tentés pourrait passer de 47 par rencontre à 26. Cela réduirait donc la durée des matchs même s’il n’y a pas eu d’étude menée pour savoir de combien de temps. ESPN estime cela à environ 5 minutes (45 secondes entre le coup de sifflet et le second lancer, une trentaine de seconde entre le moment où la faute est signalée et la première tentative, 45-30=15 secondes par faute. 15*(47-26) = 315 secondes au total, soit 5 minutes et 15 secondes, le compte est bon). Des arrêts de jeu donc moins long. Pour plus de spectacle ? C’est ce que pense Daryl Morey :
Nous sommes un produit de divertissement et plus il y a de jeu, mieux c’est. Tous les sondages vont dans ce sens. Le basket est bien meilleur quand les joueurs jouent au basket. Les arrêts de jeu signifient moins de basket, ce qui est ennuyeux. C’est un sport magnifique et si vous pouvez avoir deux équipes bien préparées qui font des aller-retours sans interruption ou sans intervention des coachs, mieux c’est.
Sans intervention des coachs oui, mais là ce sont les arbitres qui appliquent les règles en sifflant. Bien sûr que ces fins de matchs interminables peuvent devenir pénibles. Mais combien de temps perdons-nous toutes les nuits à comater devant les pubs du league pass durant les temps morts ? Contrairement au lancer franc – bien qu’action arrêtée – ce n’est même pas du basket auquel nous assistons. Loin de nous l’idée de critiquer une évolution possible. Juste constater qu’un même problème – l’absence de jeu – n’est pas traité de la même façon dans les deux cas. Car un rapporte de l’argent, l’autre non.
Source : ESPN
Source image de couverture : Scott Halleran – Getty Images via Bleacher Report