Preview des Finales : la bataille du banc, avantage Heat en expérience ou Spurs en profondeur ?
Le 02 juin 2014 à 11:32 par Bastien Fontanieu
C’est peut-être ce qui fera basculer cette Finale entre San Antonio et Miami. Le banc, ce groupe de 7 joueurs qui aura pour mission de garder voir d’élever l’intensité dans le jeu tout en permettant aux stars de se reposer : qui a l’avantage sur cette série ?
Les cadres de chaque côté
Miami : Le même banc que l’an passé, avec un an de plus dans les genoux et une alchimie encore plus impressionnante. En tête de file, le trio Norris Cole, Chris Andersen et Ray Allen. Le premier pourrait pourrir les Finales de Tony Parker ou Patty Mills quand on voit sa solidité défensive. Il peut également frapper en pénétration et ne se retient pas pour artiller à distance. Son duo avec le second, Birdman, est des plus étonnants mais marche terriblement bien sur attaque placée. Le tatoué compulsif défend aussi bien que son pote, pose des écrans HD pour les ailiers du Heat, et vient se battre au rebond offensif. Le troisième… plus besoin de le présenter, si ? Jesus est responsable pour la dépression de nombreux fans des Spurs l’été dernier, et il a réalisé de très belles sorties sur ces PlayOffs. Ce trio est fondamental pour le Heat, mais attention à ne pas oublier les Shane Battier ou Udonis Haslem en fonction de ce que voudra faire Erik Spoelstra, comme Rashard Lewis ou James Jones qui pourrait reprendre le rôle de Mike Miller en Finale.
San Antonio : Les Spurs fileront toutes leurs munitions à Manu Ginobili, en espérant que ses affreuses Finales 2013 lui permettront de réaliser un chef d’oeuvre cette fois-ci. Trop fatigué l’an passé, El Manu est un des meilleurs texans sur ces PlayOffs et il a parfaitement géré l’absence de Parker face au Thunder. En mission face au Heat, le futur Hall of Famer sera très attendu. Il pourra aussi compter sur un trio de sales gosses explosifs, en Patty Mills, Marco Belinelli et Boris Diaw si Popovich décide de faire comme l’an passé en commençant avec Tiago Splitter dans le cinq. L’australien devra reprendre le rôle de Gary Neal l’an passé en proposant un ou deux matchs bouillants sur l’extérieur, le français sera beaucoup utilisé pour sa polyvalence offensive comme défensive, et l’italien s’est complètement foiré face à OKC donc il doit passer la vitesse supérieure en Finale. Peu de chances de voir Matt Bonner et Aron Baynes obtenir de grosses minutes, tout comme Cory Joseph qui a fait du très bon boulot mais qui ne jouera pas de meneur explosif à contenir en défense.
Que peut-on retenir des Finales 2013 ?
Si la planète basket se souviendra pour toujours du tir de Ray Allen afin d’égaliser dans le Game 6 et sauver la peau du Heat, il ne faut pas oublier les apports importants fournis par les autres membres du banc floridien qui ont largement contribué au succès de leur franchise. Battier avait justement régalé au Game 7 en plantant 6 tirs à distance, il sera probablement conservé dans ce rôle de lieutenant du second groupe capable d’apporter en défense et en espacement du terrain. Cole et Andersen seront eux aussi dans le même siège même si le géant n’avait pas eu beaucoup de temps de jeu, et hormis quelques secondes accordées à Oden ou Jones on ne voit pas de grand changement à Miami par rapport à l’an passé. Côté Spurs, la grande énigme tournera bien évidemment autour de Manu Ginobili, qui a touché le fond de la piscine en 2013 et devra retrouver les étoiles sur les prochaines rencontres. Il faudra également voir ce que donnera Patty Mills avec Marco Belinelli, le premier n’avait pas joué des Finales et le second ne faisait pas encore partie de la troupe texane. Mais la vraie question qu’on peut se poser aujourd’hui des deux côtés, c’est la suivante : Mike Miller et Gary Neal partis, qui prendra véritablement le relai ? Dans le rôle de Neal, lui qui avait fait péter la baraque lors des matchs 2, 3 et 4, c’est justement la paire australo-italienne qui devra assurer l’intérim. Les intérieurs du Heat ont souvent eu du mal à sortir derrière les écrans, il faudra donc surveiller cet aspect défensif primordial. Et qui pour reprendre le fusil de Miller ? On apprécie les progrès de Norris Cole, il faut simplement attendre avant de voir si Spoelstra sortira la carte James Jones dont le profil est identique à celui du désormais Grizzly.
Les rencontres de la saison : qui a dominé ?
Une victoire partout, chaque équipe ayant remporté sa rencontre devant son public. Cependant, on notera plusieurs choses à vérifier par la suite tout au long de la série concernant les bancs respectifs.
– Le 26 Janvier 2014, Miami l’emporte dans un match assez bizarre, puisque Kawhi Leonard est blessé et Dwyane Wade joue en sortie de banc après avoir souffert des genoux (pour changer). Peut-on alors prendre en compte le bon match de Belinelli, qui intègre le cinq majeur et inscrit 12 points ? On retiendra tout le même les nouvelles galères vécues par Manu (3 points à 1/7), et les 34 points inscrits par le banc texan. Cependant, en ayant fait jouer Jeff Ayres, Matt Bonner, Aron Baynes et même Nando De Colo qui était encore chez les Spurs, difficile de prendre au sérieux cette partition. Chez les troupes de Miami, Beasley et Oden jouent 31 minutes et Vidéo Gag remplit son stock. Le trio tant attendu avec Allen, Cole et Andersen fait le boulot en compilant 29 points / 13 rebonds et 5 passes, les Spurs ne trouvent pas de solution face à un Heat inspiré devant son public.
– Le 6 Mars 2014, les deux équipes sont au complet, et San Antonio s’impose à la maison. Shane Battier est dans le cinq du Heat, et Beasley continue à recevoir du temps de jeu : un signe pour ces prochaines Finales ? La paire Norris Cole-Ray Allen passe totalement à côté de son match (6 points à 2/9 au tir dont 1/4 de loin + 4 balles perdues) et Spoelstra file un temps de jeu conséquent à son cinq majeur : le banc rencontre quelques difficultés face à des Spurs rapides et agressifs vers le panier. Oden pourra peut-être recevoir du temps de jeu s’il faut protéger le cercle dans certaines situations ? Pendant ce temps-là, en face, c’est l’explosion. Les statistiques ne sont pas folles mais le niveau de jeu est au top, avec 30 points pour le quatuor Splitter-Ginobili-Belinelli-Mills à 50% de réussite. Boris est finalement dans le cinq majeur et nous fait un camembert Président en pivot : 16 points, 8 rebonds et 5 passes à 100% de réussite au tir. Tranquille.
Un véritable vainqueur sur ce duel ?
Trop difficile de se prononcer actuellement, mais on sait déjà que toute l’attention sera portée sur Manu Ginobili qui doit se rattraper pour sa franchise, comme Norris Cole qui devra répondre présent à chaque rencontre. Le propriétaire de la plus belle coupe de cheveux de la Ligue pourrait devenir le meneur titulaire du Heat l’an prochain si Chalmers n’est pas retenu, il faudra montrer son meilleur niveau au meilleur moment afin de mériter ce job. Au final, ce duel des bancs pourrait être décidé par un seul membre capable de prendre feu : Belinelli ou Mills d’un côté, Allen ou Jones de l’autre.
Pile ou face complet pour cette match-up, demain rendez-vous dans la raquette avec l’analyse du duel des pivots ! Chris Bosh contre Tiago Splitter ou Boris Diaw ?
Source image : LeFigaro