Le Thunder donne la leçon au Heat : Kevin Durant confirme qui est MVP cette saison !
Le 30 janv. 2014 à 04:41 par Bastien Fontanieu
On attendait ce match avec impatience, c’est peu dire si on n’a pas été déçus. Concentrés dès l’entre-deux et conscients de l’enjeu de cette rencontre, les deux stars nous ont livré un match référence. Enfin, surtout du côté du Thunder, impressionnant du début à la fin.
Pourtant, le match commençait comme on l’avait annoncé lors de la preview réalisée sur SportDub : pensant que le champion en titre taperait du poing sur la table en antenne nationale face au leader de la Conférence Ouest, histoire de bien rappeler à tout le monde qui est le boss de la colline, le Heat sort du vestiaire avec la motivation d’un Game 7 et inflige un énorme 20 à 4 d’entrée, dans la gueule du jeune Thunder qui traine les pattes. Le reste, car on ne va pas vous faire le fil du match en détail, c’est une partition comme rarement on en a vu. Non seulement dans l’histoire d’OKC, mais surtout dans celle de l’American Airlines Arena. Un récital offensif comme défensif, une démonstration de collectif et d’expérience, à tel point qu’on s’est demandé en cours de match qui était le champion en titre et qui était le challenger.
Porté par un banc exceptionnel, notamment grâce à l’adresse du duo Derek Fisher – Jeremy Lamb, le premier se croyant face aux Spurs pendant que le second agressait la défense devenue soporifique de Miami, la troupe de Scott Brooks propose alors un basket d’une rare qualité dans le second quart, comme pour prouver à beaucoup de gens que, Westbrook ou pas, il faudra compter sur eux en Avril prochain. On vous parle là de défense agressive et solidaire, de communication et d’intensité à chaque instant, de respect du plan de jeu en courant le plus possible afin d’éviter le repli défensif des hôtes. Et le tout avec régularité, comme le troisième quart-temps le confirmera. Bref : Brooks qui confirme son statut nettement mérité de coach de l’Ouest pour le All Star Game en réalisant des paris gagnants tout au long du match. Perry Jones en défense sur LeBron ? Sefolosha en électron-libre pour rendre fous les dribbleurs du Heat ? Donner davantage de temps de jeu pour Fisher ? Une leçon de coaching qui aura tué Erik Spoelstra sur place, alors que le manager des Heatles faisait son maximum de son côté, prenant temps-morts sur temps-morts et faisant jouer ses stars encore plus que d’habitude. Il n’y avait rien à faire face à OKC hier soir, il fallait simplement se poser et apprécier une telle symphonie, une qui nous a particulièrement étonné quand on connait la tendance un peu trop désordonnée de cette équipe jeune, funky, mais si souvent bordélique. Sauf depuis le mois de Janvier, Kevin Durant montrant une évolution qu’on attendait depuis longtemps.
L’extra-terrestre du Thunder nous a encore régalé avec des décisions de plus en plus réfléchies et appliquées, comme s’il jouait dans la Ligue depuis 15 saisons. Déjà que le garçon est proprement génial au niveau du scoring, le voir réaliser les bonnes passes au bon moment et garder son équipe psychologiquement dans le match après ce terrible 20 à 4 encaissé, montrant l’exemple et défendant LeBron avec pas mal de réussite, tout ça nous a donné le sourire. Un sourire XXL, aussi imposant que sa paire de cou***** dans cette fin de troisième quart durant lequel le King tentera une charge afin de réveiller ses troupes et son public, sans réussite. Durant plantera un trois points en première intention avec un clin d’oeil, puis un jumper, puis des lancers, comme pour lui répondre systématiquement qu’il lui tenait enfin tête, cette fois-ci. Une performance exceptionnelle quand on sait que le garçon a été en grande partie défendue par LBJ, et qu’il est rarissime de maintenir un avantage à Miami. Le maintenir justement, c’est déjà un exploit. Mais alors le doubler ? Calmement, à la limite de l’insolence, Kevin gonflera le score et déposera par la même occasion ce qui ressemblera probablement à sa plus belle pièce dans quelques mois lorsque le débat sur le MVP de la saison aura lieu. Existe-t-il seulement encore…
Au final, que penser de ce Heat-Thunder ? Si LeBron a été malheureusement abandonné par certains de ses coéquipiers, un peu trop mous, peu adroits et pas assez concernés par la rencontre, il ne faut en rien enlever du crédit à ces jeunes membres du Thunder, jeunes loups toujours aussi fous, toujours aussi imprévisibles, mais nettement mieux menés. Non seulement par un Scott Brooks qui connait parfaitement son équipe, mais surtout par un Kevin Durant déjà au sommet de son art. Que Russell Westbrook prenne son temps : des matchs comme celui qu’on a vécu hier soir, on veut en voir tous les soirs de la part de ce Thunder qui, sous de nombreux regards, ressemble étrangement à celui de 2012, finaliste face au Heat. On dit ça, on dit rien hein…