L’arbitrage maison : analyse de deux situations controversées à Miami en fin de match
Le 24 déc. 2013 à 12:25 par Bastien Fontanieu
On le sait, en NBA, les équipes qui jouent à domicile obtiennent souvent des coups de sifflets en leur faveur. C’est respecté partout, et c’est encore plus le cas pour certaines stars qui ont droit à des traitements de faveur. Du coup quand on combine les deux, on peut rapidement s’attendre à voir du grand n’importe quoi.
Un jour, peut-être, il nous sera possible d’ériger un dossier complet, sorte d’anthologie de l’arbitrage en NBA puisque cet aspect du jeu se dégrade de saison en saison. Pourtant, à la base, je suis un des premiers à dire qu’on ne peut pointer du doigt les hommes au sifflet pour déterminer l’issue d’un match. En effet, 48 minutes d’affrontement et de possessions alternées permettent d’avoir largement assez d’opportunités pour s’éviter des coups de sifflets litigieux. Cependant, hier soir, un fait particulièrement dérangeant m’a secoué. En effet, Atlanta se rendait à Miami pour tenter de vaincre le Heat chez eux, et s’offrait une possibilité de remporter le match dans les derniers instants du temps réglementaire, et même en prolongation.
L’idée de ce papier n’est pas de dénoncer point par point les possibles erreurs qui ont eu lieu dans ce match : c’est ridicule, inutile, et on voit ce type d’erreurs tous les soirs dans cette Ligue. L’arbitrage est un job difficile, dans lequel l’erreur est humaine, et dont on ne peut affirmer la moindre position. Cependant, la dernière action du match côté Miami a soulevé un point particulièrement intriguant, et qui force à poser la question suivante : quelle ligne directrice doit prendre l’arbitrage maison, quand il change de décision tous les soirs ?
Précisons : ci-dessous, vous trouverez la première action qui a créé la controverse. Il s’agit de l’affrontement entre Pacers et Heat ce Mercredi, commenté en direct par TrashTalk, et durant lequel un certain Paul George a essayé d’égaliser au score. Totalement conscient que les sifflets ont tendance à rester dans la gorge en fin de match, j’ai moi-même annoncé en direct que s’il y avait une possible faute de LeBron sur George en mettant la main dans le dos de ce dernier, on ne pouvait pas pour autant en faire un élément important puisque comme mentionné à l’instant il est connu que peu de fautes sont sifflées dans les dernières secondes d’un match. Du coup, PG aurait dû sanctionner comme un grand, résultat grosse brique.
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Avance rapide jusqu’hier. Atlanta en déplacement à Miami donc, et les hôtes qui se retrouvent à 3 points de retard à quelques secondes de la fin. Dans son rôle de prédilection, Ray Allen se retrouve bien placé grâce à un système très bien expliqué par Erik Spoelstra, et déclenche son tir dans le corner gauche. Demare Carroll vient contester le tir, et effleure l’avant-bras de Jésus. Par effleurer, je parle bien de la dernière phalange de l’index qui vient caresser le bras d’Allen. Loin de moi viendrait l’idée de contester le fait qu’il y a eu contact : aussi petit fût-il, il y était. L’arbitre décide donc de siffler, trois lancers pour Allen, en respectant les règles du bouquin.
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Seulement voyez-vous, la question est alors évidente : comment peut-on, dans l’espace de quelques jours, changer d’approche du jeu, en fonction de l’équipe que cela arrange ? Si on nous avait dit qu’il y aurait dû avoir faute sur Paul George après cette poussette de LeBron, aucun soucis. On aurait alors totalement compris le fait qu’Allen puisse aller aux lancers, puisque dans les deux cas le contact est pénalisé. Sauf qu’ici, on a une sorte de deux poids deux mesures, qui met encore une fois le Heat dans la controverse avec les questions d’arbitrage. Pourtant, LeBron réalise une énorme fin de match, un dunk monumental sur Paul Millsap, et la pression monte dans ces dernières secondes. Mais est-ce que cela doit justifier pour autant un tel changement de directives de la part des hommes aux sifflets ?
La question est donc lancée, comme un pavé dans la marre. A vous de faire vos propres conclusions : s’agit-il d’un fait banal qui arrive partout en NBA, que ce soit à Los Angeles, Boston, Milwaukee, Phoenix ou Dallas, ou avons-nous là un élément perturbant de favoritisme qui pourrait totalement dénigrer le parcours du Heat en saison régulière comme en PlayOffs ?