Les “Sorciers” de retour en Playoffs ?

Le 16 sept. 2013 à 18:20 par Leo

En manque d’élixir miracle pour sortir du marasme dans lequel ils sont plongés depuis 2009, les Wizards de Washington n’égayaient qu’à petite dose l’attention de plus en plus exigeante et sophistiquée de la nouvelle génération de fans, si bien que le Verizon Center, un soir de match, prenait des allures de lieu de rendez-vous nocturnes pour les alcooliques anonymes et les hommes battus. Cependant, la donne pourrait changer dès cette saison et ainsi retrouver le fluide subversif de la décennie passée, où Gilbert Arenas, déguisé en l’ “Agent Zero”, et DeShawn Stevenson, copain comme cochon avec le Lebron des Cavs à l’époque, illuminaient les nuits de la capitale américaine à coups de “trashtalking” effréné, jouant d’une audace et d’une insolence à toute épreuve…

Homogénéité et potentiel comme base de l’équation

Avec une conférence Est qui commence à s’étoffer de plus en plus au regard de l’émergence subite des Brooklyn Nets par exemple, mieux vaut être bien armé et couvert si l’on souhaite s’aventurer sur la route sinueuse et parsemée d’embûches des Playoffs NBA. Or, après plusieurs signaux de détresse sans réponse et un JaVale McGee plus tard, les aficionados des “Sorciers” peuvent se réjouir et vanter les mérites de leur patience, du fait qu’ils ont retrouvé un groupe cohérent sur lequel les architectes de la franchise vont pouvoir composer et trouver cette fameuse formule magique.

En bénéficiant d’un choix de Draft prometteur en la personne du jeune Otto Porter, la première goutte d’espoir en est jetée, en accord presque simultané avec le retour au premier plan de John Wall, qui ne saurait déjà cacher son ambition de grandeur. Tout autour de cette impétuosité et cette envie propres à la jeunesse, il existe ce parfum positif qui a ponctué une fin de saison plus qu’honorable des hommes de Randy Wittman. Un moment minutieusement choisi par le néo-sophomore, Bradley Beal, pour faire son nid aux côtés de Wall, tous deux devenus les pierres angulaires de la ligne arrière des Wizards. Ajouter à cela une pointe de sagesse et d’expérience: pas des moindres, Leandru Barbosa et Nene, amis et coéquipiers avec la Seleçao, de même que Trevor Ariza, champion avec les Lakers en 2009, ou encore le mercenaire insatiable, Al Arrington qui effectuera sa quinzième rentrée des classes fin octobre. Fermant la marche, Eric Maynor, ayant fait ses preuves dans l’ombre de Russell Westbrook à OKC, secondera un John Wall déterminé; Martel Webster tentera, en provenance du banc, de retrouver, pour le bien de tous, un peu de sa superbe comme lors de son passage à Portland, à savoir son habilité à prendre feu en enchaînant les tirs en série. Enfin, après plusieurs RTT prolongés, notre Kevin Séraphin national restera un poids non négligeable dans la balance intérieure de l’équipe, derrière le Brésilien Nene et le plus Nigérien des Américains, le vétéran Emeka Okafor.

Dès lors, l’un des premiers éléments de réponse à la curiosité de déterminer si Washington pourrait s’imposer comme une escouade qualifiable en Playoffs, serait la faculté à pouvoir concilier savoir-faire et abnégation. En priant d’éviter un cercle trop vicieux de blessures à répétition comme cela a été le cas l’année précédente, les Wizards disposent désormais d’une qualité brute accolée à un potentiel exhaustif qu’il faudra rythmer et séquencer, d’où tout le travail structurant à accomplir et insérer aux qualités instinctives du franchise player, le meneur John Wall désigné comme tête d’affiche de cette renaissance annoncée. Par ailleurs, ce terme “renaissance” caractérise assez justement la teneur de cette année 2013-2014 pour Washington, où l’éveil des cadres à l’image d’Ariza, Okafor ou Nene se veut être confirmée. Entre promesses et ambitions, l’heure semble venue pour les soldats de la Maison Blanche de proposer un jeu alerte qui fait corps avec le mouvement, qui use de l’empirisme de chacun de ses membres tout en surfant sur les notes sérieuses, teintées de quelques taches de rigueur des derniers mois écoulés.

Rigueur défensive et application : deux composantes à affiner

Si l’optimisme concernant l’aspect offensif se fait de plus en plus sentir, l’aspect défensif, quant à lui, laisse toujours autant à désirer car, jusqu’à preuve du contraire, il en devient même inquiétant avec l’image récurrente de la porte blindée des Playoffs qui se referme sèchement chaque année à la même date. En terme de constance et de répétition de bonnes performances, les Wizards se trouvent souvent parmi les derniers, comme impuissants devant ce travail sur soi-même qui doit être la définition première d’une équipe soudée et ambitieuse. Pour s’octroyer une chance de ne pas partir en vacances mi-avril, ceux-ci n’auront d’autre alternative que de peaufiner leur cohésion défensive d’une façon méthodique, afin qu’ils redonnent confiance à leur secteur intérieur, encore en berne il y a peu car miné par les absences de leurs cadres (Nene/Okafor/Séraphin), qu’ils donnent de l’élan à leur “second unit” (Maynor/Barbosa/Webster/Harrington) et qu’ils tirent le maximum, soir après soir, de leurs jeunes pousses pour lesquels le poids éreintant du futur de la franchise pèse déjà lourdement sur leurs épaules (Wall/Beal/Porter/Glen Rice).

En définitive, le mot “outsiders” demeure encore un peu fort quant à l’évocation précoce d’un éventuel parcours en PO de Wizards revigorés, s’acquittant d’un mercato décemment équilibré qui ouvre le champ des possibles au cœur de leur lutte à mener dans la Conférence Est. Avec plus de consistance et une volonté commune dans la complémentarité défensive, tout en s’appuyant sur la mise en lumière progressive de leurs stars montantes, les hommes de Randy Wittman ont les moyens, dès cette saison, de décrocher leur ticket pour les Playoffs, ainsi de finir l’exercice 2013-2014 sur un bilan positif, naviguant sur les bases encourageantes des 25 victoires et 25 défaites engrangées sur leurs 50 dernières rencontres. La balle est bel et bien dans leur camp afin de refaire vibrer pleinement leurs fans pour le basket-ball et d’aller semer la panique juste avant le début du printemps, tout comme le firent leurs aïeux aux prémisses des années 2000.