La Loterie NBA et ses théories conspirationnistes

Le 16 mai 2023 à 09:54 par Nicolas Meichel

Source image : YouTube

La Loterie NBA, c’est le tirage au sort qui détermine chaque année l’ordre de sélection de la Draft NBA qui suit. Du pur hasard… à moins que ? Depuis la mise en place du système de loterie au milieu des années 1980, plusieurs théories conspirationnistes ont vu le jour, certaines plus crédibles que d’autres. Alors qu’on attend tous avec impatience le tirage de ce soir pour savoir où va jouer Victor Wembanyama, on a voulu revenir sur ces épisodes un peu (ou très) suspects qui alimentent aujourd’hui encore les spéculations. 

Loterie 1985 : le coup de l’enveloppe plissée

En 1985, la NBA met en place pour la première fois un système de Loterie. Il n’y a pas encore de balles de ping-pong pour déterminer le premier pick, et toutes les équipes concernées par la Loterie ont les mêmes chances d’obtenir le gros lot. Ce dernier est déterminé par un tirage au sort effectué par le commissionnaire lui-même, aka David Stern, qui choisit l’une des sept enveloppes placées dans une bulle géante.

L’enjeu est de taille : l’équipe qui récupérera le premier choix aura le loisir de sélectionner le pivot Patrick Ewing, considéré comme une future superstar NBA. Parmi les franchises en course pour gagner la Loterie, les New York Knicks. Ces derniers restent sur une saison à seulement 24 victoires et ont besoin d’un nouveau pilier pour se reconstruire. Mais ça n’arrangerait pas uniquement les Knicks de gagner, ça arrangerait aussi la… NBA. Une future star dans un immense marché comme New York, c’est très bon pour les affaires, surtout à une époque où la Ligue est en phase ascendante et en pleine négociation de ses droits TV.

Vous ne devinerez jamais ce qu’il va se passer derrière : les New York Knicks remportent la Loterie, David Stern tirant l’enveloppe contenant le logo de la franchise new-yorkaise. Une enveloppe qui, quand on regarde bien, possède le coin plissé. Ah, c’est louche ça ! De plus, pour permettre au commissionnaire de la NBA de repérer facilement la bonne enveloppe, cette dernière aurait également été réfrigérée en amont. Dernier élément très suspect : l’homme qui a déposé les enveloppes dans la bulle géante, un certain Jack Wagner, est un expert-comptable du cabinet Ernst & Whinney, qui gère notamment les affaires de Gulf and Western Industries, alors propriétaire majoritaire des… Knicks.

On vous laisse tirer vos propres conclusions.

___

Loterie 1993 : remporter le gros lot deux fois de suite, Magic !

Nous sommes au début des années 1990. Le Magic d’Orlando ne possède que quelques années d’existence et en tant que franchise d’expansion, il connaît logiquement trois premières saisons difficiles dans la Grande Ligue. Mais cela permet à l’équipe floridienne de récupérer le phénomène Shaquille O’Neal avec le premier choix de la Draft 1992. Ça y est, le Magic possède sa pièce maîtresse pour amorcer la construction d’une équipe compétitive. Dès la première saison du Shaq, Orlando remporte vingt matchs de plus et devient une équipe excitante à suivre. Il ne manque qu’un lieutenant à O’Neal pour transformer la jeune franchise du Magic en une franchise phare de la Ligue, tout ça au pays de Mickey.

Bingo. Lors de la Loterie 1993, malgré un bilan à l’équilibre et seulement une chance sur 66, c’est encore une fois Orlando qui remporte le gros lot, ce qui permettra à la franchise floridienne de récupérer Penny Hardaway suite à un transfert avec les Warriors (contre Chris Webber et trois futurs choix de premier tour) qui possèdent le troisième choix cette année-là. Sous l’impulsion du duo O’Neal – Penny, le Magic va ensuite devenir l’une des équipes les plus hype de la NBA (avec notamment une qualification pour les Finales 1995), pour le plus grand bonheur de David Stern…

___

Loterie 2008 : les Bulls obtiennent l’enfant du pays Derrick Rose

En 2008, les Bulls restent sur une saison à 33 victoires pour 49 défaites. Un bilan décevant, mais bien meilleur que les pires équipes de la NBA. Cette saison-là, pas moins de huit franchises terminent sous la barre des 33 victoires, dont six à 23 ou moins (dont le Miami Heat à seulement 15 succès). Résultat : Chicago n’a que 1,7% de chances de terminer avec le first pick.

Devinez quoi ? Les Bulls remportent le gros lot en 2008, et ont ainsi la possibilité de drafter le phénomène de… Chicago Derrick Rose. Comme dirait Thierry Henry : bizarre ! Originaire de la Windy et doté de qualités athlétiques exceptionnelles, D-Rose est alors considéré comme le meilleur prospect de sa classe de draft. Les Bulls se jettent sur l’occasion pour drafter l’enfant du pays, qui deviendra rapidement le nouveau visage de la mythique franchise de Chicago, ainsi qu’un All-Star et un MVP. Le hasard fait parfois bien les choses… si tant est que c’est du hasard.

___

Loterie 2012 : un first pick comme cadeau de bienvenue pour le proprio des Hornets

Au début des années 2010, les Hornets sont gérés par la NBA, qui a récupéré la franchise des mains du controversé propriétaire George Shinn. C’est sous la direction du commissionnaire David Stern que l’équipe de la Nouvelle-Orléans a notamment transféré la star Chris Paul aux Lakers Clippers, CP3 voulant clairement quitter la franchise. Difficile dans ces conditions de trouver un nouveau proprio… à moins qu’un talent générationnel ne débarque du côté de NOLA.

Faites entrer Anthony Davis. Le phénoménal intérieur formé à Kentucky est le grand favori pour être le premier choix de la Draft 2012, et possède les épaules pour devenir un vrai franchise player. N’importe quelle équipe en reconstruction aimerait obtenir un tel prospect, surtout lorsqu’elle est à la recherche d’un investisseur.

Juste avant la Draft cette année-là, les Hornets sont vendus à un certain Tom Benson, qui détient aussi la franchise NFL de la ville, les New Orleans Saints. On vous laisse imaginer la suite des événements : la Nouvelle-Orléans, malgré seulement le quatrième pire bilan de la Ligue en 2011-12, récupère le premier choix à la Loterie et donc l’opportunité de sélectionner Anthony Davis. Comme par hasard…

___

Loterie 2014 : les Cavaliers gagnent pour la troisième fois en quatre ans

Il faut toujours une part de chance pour gagner la Loterie NBA. Mais quand vous l’emportez trois fois en quatre ans, ça commence à devenir très suspect. Pourtant, c’est ce qui arrive aux Cavaliers durant la première moitié des années 2010, quand Cleveland est en mode reconstruction après le départ du King LeBron James à Miami. En 2011, les Cavs récupèrent Kyrie Irving avec le premier choix (et Tristan Thompson avec le quatrième). En 2013, ils remportent une seconde fois le gros lot pour prendre… Anthony Bennett. Et surtout, en 2014, ils terminent encore avec le first pick dans les mains, ce qui facilitera le retour d’un certain LeBron à Cleveland.

En effet, les Cavaliers sélectionnent le top prospect Andrew Wiggins cette année-là, avant de le transférer à Minnesota pour récupérer Kevin Love et former un nouveau Big Three LeBron – Kyrie – Love. Deux années plus tard, et 13 ans après avoir été sélectionné en numéro 1 par la franchise de son État natal (ça aussi c’est un peu louche…), le King remportera le titre NBA chez lui à Cleveland, dans ce qui reste comme l’un des titres les plus marquants de l’histoire de la NBA.

Il est beau l’alignement de planètes. Peut-être même un peu trop…

___

Loterie 2016 : Dikembe Mutombo spoile les résultats

Après avoir sorti l’une des pires saisons de l’histoire de la NBA (10 victoires – 72 défaites) en 2015-16, les Sixers possèdent le plus de chances d’obtenir le first pick et finissent par remporter la Loterie. Jusqu’ici, rien de bien suspect. Sauf si on prend en compte le tweet d’un certain Dikembe Mutombo, ancien joueur de la franchise, quelques heures avant les résultats du tirage au sort.

“Félicitations aux Sixers pour avoir remporté le premier choix à la Draft”. Hein ? Quoi ? Dikembe connaissait donc le résultat de la Loterie avant même que le tirage au sort ne soit effectué ?!? Forcément, ce tweet – bien que rapidement supprimé – crée tout de suite la polémique. L’explication de Mutombo, c’est la suivante : en tant qu’ambassadeur des Sixers, il aurait reçu un e-mail de la franchise lui demandant s’il pouvait préparer un message sur Twitter en cas de victoire des Sixers à la Loterie. L’e-mail contenait plusieurs modèles de tweets, et il en a repris un sur son propre compte prématurément, en le postant quelques heures avant la Draft.

Vous le croyez ou pas ?