Les Wolves, spécialistes des fails les plus loufoques ? C’est ce que l’histoire nous montre
Le 11 avr. 2023 à 19:09 par Auguste Amar
Personne n’est passé à côté de ça dimanche soir, Rudy Gobert a sorti sa plus belle droite contre son coéquipier Kyle Anderson, tandis que Jaden McDaniels s’est pété la main en frappant un mur. Des scènes complètement WTF, qui s’ajoutent aux nombreuses boulettes caractérisant l’histoire de la franchise de Minnesota.
Joe Smith et les contrats illégaux
Les petites histoires croustillantes autour des Wolves commencent à la fin des années 90 avec Joe Smith. Ce joueur est le first pick de la Draft 1995 et démarre chez les Warriors. Après le lock-out de 1999, il signe chez les Wolves pour 1,75 million de dollars. Une somme ridiculement basse non ? Surtout quand Golden State lui en propose 80 pour prolonger. À cette époque, Joe Smith a 23 ans, performe à un bon niveau entre le role player et le lieutenant. Donc ce contrat d’à peine deux millions ne fait aucun sens. La NBA enquête elle-même sur le sujet et apprend la fraude qui se déroule. De manière totalement illégale, les Wolves et Joe Smith signent successivement trois petits contrats d’un an à faible coût et qui contiennent également les Bird Rights du joueur. Cela permet aux Loups de prolonger Smith tout en dépassant le cap. Kevin McHale, GM de l’époque, lui promet un contrat après les trois ans de 86 millions de dollars.
La NBA et David Stern apprennent ça et sanctionnent lourdement la franchise. En plus de suspendre pendant un an le General Manager, la Ligue inflige à Minny une amende de 3,5 millions de dollars. Mais la sanction la plus lourde reste malgré tout la suppression de leur cinq futurs picks de draft du premier tour (de 2001 à 2005) bien qu’au final, la NBA soit revenue sur sa décision pour passer de cinq à trois. Les picks 2001, 2002 et 2004 sont ainsi retirés aux Wolves. La draft manquée en 2001 fait vraiment mal car leur pick se serait sans doute transformé en Tony Parker ou Zach Randolph ou Gerald Wallace ou Gilbert Arenas. Des noms qui auraient fait du bien à Kevin Garnett, qui galérait seul à tirer les Wolves vers le haut.
Sam Cassell et la Big Balls Dance
Nous sommes en 2004 et les Wolves sont au sommet de la Conférence Ouest. Premier au classement, Kevin Garnett est MVP de régulière, ne reste plus qu’à aller chercher ce premier titre de franchise pour réaliser une saison magistrale. Durant les Playoffs, Minnesota affronte Sacramento en demi-finale. Durant le Game 2, Sam Cassell, lieutenant de KG et All-Star cette saison, rentre un shoot à mi-distance très clutch à 24 secondes de la fin pour donner un avantage de trois points à son équipe. Il célèbre son accomplissement avec une “Big Balls Dance“, mimant que ses parties intimes sont énormes et qu’il n’a peur de rien. Seulement, l’ironie du sort fera qu’après ça, Cassell se fracture la hanche. Certainement une des blessures les plus idiotes de l’histoire de la NBA. Les Wolves se qualifient après un Game 7 en finale de conf’ avant de… perdre contre les Lakers, en étant privés de leur deuxième meilleur joueur. “Nous avons perdu un titre de champion NBA à cause de cette danse” dira plus tard l’ancien coach des Wolves Flip Saunders.
Happy Birthday to 3 x NBA Champion Sam Cassell!
Here's Sam, Kobe and a few other players doing the "big ball dance" which leads to a $15K fine.
— Ballislife.com (@Ballislife) November 18, 2020
Latrell Sprewell, le millionnaire qui peine à nourrir sa famille
Au même moment que l’incident “Big Balls Dance”, Latrell Sprewell fait aussi des siennes. Signé à l’été 2003 par les Wolves, l’ancien des Knicks complète le Big 3 avec Garnett et Cassell, et aide Minnesota à atteindre les premières Finales de Conférence de son histoire. Durant l’intersaison, les Wolves lui offrent une prolongation de 21 millions sur trois ans, offre jugée insuffisante par Latrell. Et c’est là que tout vrille avec une phrase qui reste culte : “j’ai une famille à nourrir.” Une citation qui fera couler beaucoup d’encre car en plus elle est suivie par la pire saison de la carrière de Sprewell. Depuis, il n’a plus jamais refoulé un parquet de NBA, ni de basket, mais est plus habitué aux histoires d’escroquerie. Il y a peu, il était l’homme qui devait le plus d’argent au fisc du Wisconsin avec pas moins de trois millions de dollars de dettes.
La Draft 2009 et l’échec Jonny Flynn
Après s’être séparés de leur immense star, Kevin Garnett en 2007, les Wolves doivent (encore) reconstruire. Et quoi de mieux que la Draft pour faire cela, surtout quand les picks 5 et 6 sont dans la poche ? Pas grand-chose. David Kahn, GM à ce moment-là, arrive donc à la cérémonie de la Draft 2009 avec l’intention de renforcer son backcourt. C’est pourquoi sa franchise sélectionne en n°5 Ricky Rubio, jeune phénomène d’Espagne. Pour le choix suivant, Minny a la possibilité de choisir un joueur un peu plus grand pour son frontcourt, ou un arrière si l’objectif est vraiment d’avoir des lignes de guards solides. Mais ce n’est pas ce qu’il va se passer. Un autre meneur est choisi, Jonny Flynn. À l’instant T, le choix du joueur est contesté car il joue également au poste 1 comme Rubio. Ses qualités intrinsèques ne sont pas remises en cause, car il réalise de bonnes saisons en NCAA avec Syracuse. Ce n’est que deux ans plus tard qu’on se rendra compte du bust.
Mais surtout, le plus terrible, c’est la liste de meneurs présents dans cette cuvée de Draft qui dégoûte encore aujourd’hui la Wolves Nation :
- Brandon Jennings
- Ty Lawson
- Jrue Holiday
- Jeff Teague
- Darren Collison
- Rodrigue Beaubois
- Sergio Llull
- Patrick Beverley
- Nando de Colo
- Patty Mills
Et bien sûr, Stephen Curry.
Certainement le joueur qui doit le plus hanter les bureaux dans le Minnesota car le Chef aurait pu faire partie des Wolves, lui qui a fini par être drafté en numéro 7 par vous savez qui. La suite, on la connaît.
Jimmy Butler, l’enfant terrible
En 2018, Jimmy Butler vit sa dernière année chez les Wolves. Il forme un trio avec Karl-Anthony Towns et Andrew Wiggins, deux first pick de draft. Pendant l’été, il demande son trade, ce que les Wolves refusent. Mais au fil du temps, le propriétaire de la franchise Glen Taylor accepte et cherche une nouvelle franchise pour Butler. Dans le même temps, Tim Thibodeau, coach et président des opérations basket envoie un message à l’opposé. Lui souhaite conserver Jimmy Buckets. Miami est contacté, mais les affaires prenant trop de temps, Pat Riley décide d’annuler tout transfert avec Minnesota. La saison démarre et Butler est encore un joueur des Wolves. Mais à l’entraînement, c’est un énorme bazar, avec Jimmy qui maltraite Wiggins et Towns en plein scrimmage. “Vous avez besoin de moi put*n, vous ne pouvez pas gagner sans moi” balance notamment Butler à ses dirigeants après avoir donné la leçon à Wigs et KAT en jouant avec… les remplaçants. Après ça, un transfert sera inévitable. Le 12 novembre 2018, les Sixers récupèrent Butler avec Justin Patton contre Jerryd Bayless, Robert Covington et Dario Saric…
Breaking: The 76ers have agreed to acquire Jimmy Butler in a trade with the Timberwolves, sources tell @wojespn and @ZachLowe_NBA. pic.twitter.com/RhbR09fP9J
— SportsCenter (@SportsCenter) November 10, 2018
Voilà les histoires qui ont décrédibilisé les Minnesota Timberwolves ces 24 dernières années. Actuellement, la franchise reprend du poil de la bête avec une qualification en Playoffs en 2022, puis une participation au play-in cette saison. Mais tout peut partir très vite en vrille ou en coup de poing.