Les 5 observations de Bibi : Isaac Okoro en feu, le Heat est clutch, et dites bonjour à Jeremy Sochan

Le 13 févr. 2023 à 18:24 par Bastien Fontanieu

Observations NBA
Source image : montage nba league pass

À force de regarder des matchs et à force d’enchaîner les rencontres, on trouve forcément des détails et des éléments dont on a envie de parler en profondeur. Bienvenue dans les 5 observations de Bibi ! La chronique dans laquelle on fait le tour de la NBA… dans ses petits recoins. De l’action qui fait plaisir à un détail qui a déplu, en passant par les programmes à venir, les salaires, le jeu, les rotations ou quelques déclarations, c’est par ici que ça se passe.

Si vous connaissez “Lowe’s 10 things“, ceci est une inspiration voire un hommage. Et si vous ne connaissez pas, le concept est simple : ci-dessous, retrouvez un partage des notes récemment prises par Bibi qui concernent tous les joueurs et toutes les équipes de NBA. Le tout basé sur un seul élément fondamental : regarder les matchs chaque nuit.

# Isaac Okoro, la rédemption à trois-points ?

Isaac Okoro est arrivé en NBA en 2020 avec une étiquette de pitbull défensif, en attendant de voir ce qu’il allait donner offensivement.

Le but était de lui donner du temps, et espérer qu’il prenne la trajectoire d’un Jimmy Butler, d’un Paul George ou idéalement d’un Kawhi Leonard pendant qu’on y est.

Well, disons que les débuts d’Okoro ont été assez chaotiques, et qu’on a vite soufflé en voyant shooter le produit formé à Auburn.

Entre manque de confiance en lui, rotations indécises et des défenseurs adverses qui le laissent totalement ouvert, Okoro a vu un large plafond se dessiner au-dessus de sa tête alors que le potentiel semblait excitant. Titulaire sur ses deux premières saisons NBA (134 matchs joués, 128 dans le cinq majeur des Cavs), Isaac a été prié d’aller sur le banc en octobre dernier et on posait justement la question pendant les 30 Previews en 30 jours : est-ce que l’ailier allait se retrouver expulsé de la rotation de son équipe (coucou Matisse Thybulle à Philly) s’il n’arrivait pas à développer ce foutu tir à trois-points ?

Des miracles peuvent arriver n’importe quel jour, et un est en train de se produire pour Okoro.

De retour dans le 5 majeur de JB Bickerstaff depuis le 4 janvier dernier, Isaac Okoro tourne à 47% de réussite à trois-points en prenant 3 tirs de loin par soir.

Et le niveau de confiance qui va avec cette réussite est indéniable sur les parquets.

Okoro’s been a different man as of late. Difficult to deny the value he’s bringing to the table.

The new form is finally paying off, as he’s now shooting the ball with confidence. Opens up everything else in his game and in turn boosting his confidence all-around. pic.twitter.com/xFyMzhEZFi

— Brayden Todd (@BraydenBallin) February 6, 2023

Isaac Okoro has been playing great basketball lately

Discount his short stint in the Brooklyn game and he’s averaging 11 points on 57% shooting since mid-December pic.twitter.com/2cGjo9p2NB

— Tony Pesta (@Tony_Pesta) December 30, 2022

Une révolution pour Okoro et pour son équipe, puisque les questions autour de la trade deadline se sont même effritées au sujet des ailes et l’avenir semble prometteur pour Okoro à Cleveland. Certes, l’échantillon est faible. Mais plus qu’une histoire de réussite, c’est dans le développement de cette nouvelle mécanique de tir plus ferme / rigide que les efforts sont notables. Même quand Isaac loupe, la répétition du geste se voit. Il y a du Donovan Mitchell qui est passé par là, ainsi que les assistants des Cavs au shoot.

Si Cleveland veut tutoyer les sommets de la NBA, il faudra un 5 majeur sans faille, sans joueur que l’adversaire peut laisser tout seul à l’aise.

Le développement d’Okoro est à surveiller, car cela ouvre le reste de son jeu sur pénétration et pourrait régler bien des sueurs froides dans le bureau de Koby Altman…

# Jaren Jackson Jr et les matchs en antenne nationale, ça fait 13.

Actuellement leader dans la course au Défenseur de l’année, Jaren Jackson Jr a peut-être une phobie.

Les matchs en antenne nationale lui filent-ils la trouille ?

Nommé All-Star récemment, auteur d’une très solide saison et fan numéro 1 des threads éclatés sur Reddit, Jaren Jackson Jr est la tour de contrôle des Grizzlies. Si l’efficacité défensive de Memphis est le fruit d’un travail collectif avant tout, avec Dillon Brooks qui fait également une saison remarquable sur l’homme, il faut avouer que le retour de JJJ à la compétition et à 100% a rappelé le plafond étoilé de cette jeune équipe.

Cependant, après un nouveau match étrange contre Boston, je suis allé checker les matchs en antenne nationale de Jaren Jackson Jr.

Et il faut avouer qu’il y a une tendance assez étrange :

  • 20 décembre contre Denver – 5 fautes, 22 minutes de jeu
  • 25 décembre à Golden State –  5 fautes, 20 minutes de jeu
  • 15 janvier chez les Lakers – 5 fautes, 33 minutes de jeu
  • 25 janvier à Golden State – 6 fautes, 28 minutes de jeu
  • 12 février à Boston – 6 fautes, 20 minutes de jeu

Heureusement, il y a eu des éclaircies notamment face aux Suns à deux reprises, mais ces rencontres devant l’Amérique entière n’aident pas le dossier de Jaren Jackson Jr. Un joueur tentaculaire, capable de dominer toute une rencontre dans sa raquette ou switché sur l’extérieur, qui a encore des preuves à fournir et des bouches à fermer.

Draymond laughing after Jaren Jackson Jr. fouled out 😂 pic.twitter.com/REIHgPIU4S

— Warriors on NBCS (@NBCSWarriors) January 26, 2023

La bonne nouvelle, c’est qu’avec le nombre de caméras et micros pointés vers Memphis en ce moment il aura plus d’une occasion de se rattraper, mais attention à ce que ces vilaines habitudes de fautes ne viennent pas le hanter à nouveau en Playoffs. La pression sera maximale, et les tentatives d’interceptions à 10 mètres du panier (coucou Derrick White) ne serviront à rien… si ce n’est alimenter le moulin des détracteurs.

Aussi forts que soient les Ja Morant, Desmond Bane et compagnie, Memphis ira nulle part sans un JJJ plus régulier dans sa gestion des fautes. Ce qu’il a fait, mais doit continuer.

À surveiller.

# Le Heat ne joue que des matchs serrés… et en gagne beaucoup !

Être fan du Heat permet-il d’obtenir des soins gratuitement ?

On peut poser la question, tant la franchise de Miami a offert des scénarios stressants à ses supporters cette saison.

Actuellement 6èmes de l’Est et avec un oeil rivé sur les Nets 5èmes, les hommes d’Erik Spoelstra ne semblent pas capables de jouer autre chose que des matchs serrés.

31 de leurs 57 matchs se sont joués avec un écart de 5 points ou moins cette saison.

La bonne nouvelle, c’est que Jimmy Butler et ses potes ont tendance à savoir finir le boulot, eux qui ont remporté 20 matchs clutch jusqu’ici.

La mauvaise nouvelle, c’est que cette équipe semble incapable de creuser des gros écarts ou se rassurer en gardant le lead. Même des matchs qui ne devraient pas en être tant l’écart d’expérience est immense (Houston, Orlando ce weekend, OKC, Indiana) se transforment en des thrillers irrespirables. Comme dirait Spo, c’est plutôt sympa pour les gens qui payent leurs places car ils sont sûrs d’en avoir pour leur argent, mais attention à ne pas se faire croquer au printemps quand il faudra tuer la bête en face…

Pour la petite anecdote, le record all-time sur une saison pour une équipe c’est 41 matchs clutch (Denver 1978-79).

Miami est à 20 victoires clutch cette saison, record de franchise à 22 donc ça devrait tomber dans la semaine…

# Un séisme inévitable à Golden State ?

Impossible de rester de marbre en voyant le semblant de mur que peut se prendre Golden State cet été.

Alors oui, certes, on est encore dans la douceur du titre gagné en juin dernier, et cette équipe “peut” faire un run en fin de saison.

Mais comme souvent quand je vois un mur, j’essaye de l’éviter. Ou alors je hurle. Un truc du genre : ATTENTION CAR IL Y A UN MUR.

Même en ayant transféré James Wiseman et récupéré Gary Payton II la semaine dernière, je ne peux m’empêcher de voir le séisme qui devrait toucher bientôt San Francisco.

Les éléments sont bien trop nombreux pour ne pas le voir venir :

  • Bob Myers qui n’a toujours pas été prolongé, et dont le linge sale interne est récemment sorti sur The Athletic
  • Draymond Green agent-libre cet été, devant une payroll de plus de 200 millions de dollars (!)
  • Steve Kerr dont le contrat ne dure que jusqu’en 2023-24…
  • … sachant que Kenny Atkinson a été prolongé in-extremis alors qu’il devait aller à Charlotte
  • Klay Thompson qui sera lui agent-libre à l’été 2024…
  • … sachant que les jeunes Jordan Poole et Andrew Wiggins ont eux été prolongés jusqu’en 2027
  • Andre Iguodala qui prendra sa retraite cet été, sous la tunique des Warriors

L’idée ici n’est pas d’affirmer que tout va exploser, on pourrait le faire à la va-vite en ressortant la vidéo du fight entre Draymond et Poole en octobre dernier.

L’idée, c’est de regarder les choses froidement et se dire : vers où allons-nous ?

Golden State a installé une dynastie extraordinaire dans la NBA moderne, en remportant 4 titres et en faisant rêver toute une génération de jeunes comme de moins jeunes. Boston a connu ça avec ses Celtics dans les années 80, les Lakers ont connu pareil, les Bulls des années 90 ont connu pareil. Et comme chaque histoire, il y a un début ainsi qu’une fin.

Comment sera celle des Warriors ? On en sait rien. Mais les signaux sont nombreux, trop nombreux pour rester dans une sorte de rêve éveillé. Et les fins ne sont pas toutes belles, comme l’a souvent répété Steve Kerr.

Je vous laisse justement méditer sur cette citation, qui vient de l’intéressé lui-même :

C’est ma 9ème année en tant que coach ici. Et si vous regardez le noyau dur, avec Steph, Klay, Draymond et Andre, ces gars-là sont ensemble depuis quasiment une décennie. Cela n’arrive pas dans le sport. Cela ne peut pas durer éternellement. On sait tous que cette aventure ne sera pas éternelle. C’est peut-être la dernière année, ou peut-être que la prochaine sera la dernière année. Mais on est clairement dans les derniers pas, et on le sait. On veut en tirer le maximum.”

C’était le 16 novembre dernier.

N’attendons pas la fin d’une belle aventure pour en savourer ses couleurs. Faisons-le pendant qu’il en est encore temps.

# Dites bonjour à Jeremy Sochan

Le All-Star Break, c’est la pause pour les vieux.

Mais le All-Star Break, c’est aussi un excellent baromètre pour les jeunes.

Lorsque vous êtes rookie et vous avez du mal à lancer votre carrière, il faut prendre le temps nécessaire et se dire que votre opportunité viendra. Si vous êtes prêts, elle se transformera en rayon de soleil, et tout changera du jour au lendemain. Pour Jeremy Sochan, les hésitations des débuts laissent place à des matchs récents qui confirment – à eux seuls – sa sélection lors de la dernière Draft en 9ème place.

Jeremy Sochan puts up a career-high against the Suns!

30 points
8 rebounds
5 assists

🔥 pic.twitter.com/Z3AxgrWAwc

— NBA UK (@NBAUK) January 29, 2023

🇵🇱 43. porażka Spurs w sezonie, ale Jeremy Sochan zaliczył naprawdę udany powrót: 18 punktów (7-15 FG), 9 zbiórek oraz 5 asyst. Tutaj każda jego akcja, dobra i zła, przeciwko Hawks. #nbapl #plkpl #koszkadra

🇺🇸 Full highlights of @JeremySochan‘s performance vs Hawks: pic.twitter.com/ustBcNiF7y

— Tomek Kordylewski (@Timi_093) February 12, 2023

On ne sait pas encore dans quelle case mettre Sochan, car c’est un peu un OVNI du basket.

Au-delà de ses cheveux colorés et ses lancers-francs à une main, Jeremy est en effet un… joueur de basket, qu’on ne peut limiter à un seul profil. Il y a du Aaron Gordon, mais il y a aussi du Kevin Knox. Il y a du Shawn Marion, mais aussi du Adreian Payne. Il y a du Draymond Green… et du Jan Vesely ? Bonjour les extrêmes, bonjour l’extra-terrestre.

Une chose est sûre, en ce moment dans le wagon des défaites conduit par Gregg Popovich, l’évolution soir après soir de Sochan est à regarder de très près. Le joueur polyvalent mais réservé de Baylor laisse place à un joueur plus conscient de ses capacités, plus culotté, qui aime tenter des choses et utiliser le terrain pour développer ses skills. Et vu que c’est la seule chose positive que San Antonio peut proposer cette saison, autant y aller à fond.

Du coup, si vous hésitez à mater les Spurs en ce moment, on vous comprend mais passez un oeil ici ou là.

On est sur 16 points, 6 rebonds, 3 passes et 5 highlights de moyenne par match depuis la mi-janvier, quand même.

Et pour les geeks qui aiment les chaînes marrantes comme moi, y’en a une dédiée à Jeremy Sochan.