Les Warriors n’y arrivent pas : 50 points pour Stephen Curry, 8ème défaite de suite à l’extérieur, 130-119 à Phoenix…

Le 17 nov. 2022 à 07:03 par Bastien Fontanieu

Stephen Curry
Source image : nba league pass

C’est un refrain que l’on commence à bien connaître… Grosse performance de Stephen Curry, défense de merde des Warriors, et défaite du champion en titre en déplacement. Vous le connaissez, ce refrain ? Et bien chauffez la voix, car Golden State nous a offert la même chanson, cette nuit à Phoenix. Victoire à l’aise des Suns, 130 à 119.

Disons que ça commence à devenir vraiment chiant, à force.

Que faut-il faire de plus, que faut-il dire de plus, quand on voit une performance individuelle et une performance collective comme ce qu’on a vu cette nuit ? Avant toute chose, rendons à César ce qui lui appartient, donc à Phoenix ses applaudissements. Devant leur public, pourtant sans Chris Paul ni Cam Johnson, les hommes de Monty Williams ont joué un basket sérieux et collectif, reposant sur les apports de tout le monde pour se défaire de Draymond Green et ses potes. Torrey Craig impeccable en première mi-temps, Jock Landale somptueux en deuxième, Damion Lee pour sanctionner à distance, tout ce beau monde en sortie de banc accompagnait un trio de rêve : Cam Payne en feu (29 points, 7 passes), Mikal Bridges partout (23-9-9) et Devin Booker solide (27 points).

Même si d’autres joueurs (hello Deandre Ayton) auraient pu profiter de leur matchup pour faire un meilleur match, difficile d’aller chercher la petite bête quand vous battez encore une fois Golden State chez vous, devant votre public. En ce sens, les Suns ont mérité leur victoire et ils ont appuyé précisément là où ça fait mal : sur cette défense absolument affreuse proposée par les Warriors. Classée parmi les 7 pires murailles de NBA cette saison, la défense de Golden State a encore une fois explosé, chacun y allant de son effort tout mou et de son doigt pointé vers l’autre qui n’a pas fait sa rotation. Et alors autant ce jeu-là face aux petites équipes tu peux t’en sortir, autant face à des Suns motivés et à domicile, ça ne passe pas.

Et pourtant, et pourtant.

Et pourtant, ce n’est pas comme si Golden State avait eu droit à une contre-performance de son meilleur joueur.

Tonight is Stephen Curry’s sixth career 50-point game after turning 30 years old, tying Michael Jordan for 2nd-most all-time. Only Wilt Chamberlain has more (7). pic.twitter.com/ZBIfAViRRU

— ESPN Stats & Info (@ESPNStatsInfo) November 17, 2022

Que faut-il demander de plus à Stephen Curry ? On pose vraiment la question.

Dans ses oeuvres tout aussi géniales que spectaculaires, le Chef a encore fait d’immenses dégâts en étant dans son état de grâce actuel : 50 points à 17/28 au tir dont 7/11 à trois points ? Allô ? Normalement, ce genre de perf c’est dans une victoire de Golden State, avec des têtes secouées partout sur Terre en regardant ses highlights. Au lieu de ça, on se retrouve une fois de plus dans cette ruelle bien sombre et bien moche, qui consiste à voir Steph faire ses acrobaties pendant que le reste du groupe applaudit gaiement.

Jordan Poole, 2 points en 27 minutes.

Klay Thompson, 6/17 au tir, peu de défense, des choix bizarres.

Andrew Wiggins, des fautes parfois bien stupides alors qu’on compte sur lui.

On peut descendre à Draymond Green, à JaMychal Green, à Donte DiVincenzo et même le Pape si vous voulez, tournez autour du pot autant que vous voulez, la réalité reste la même chez ces Warriors : il y a quelque chose qui bloque et Steve Kerr ne trouve pas de solution. Encore, si Golden State déboitait ses adversaires à domicile, on pourrait se marrer de ce qui se passe à l’extérieur. Sauf que le jeu est globalement moyen, avec un jeu offensif moins léché, des sacrifices collectifs moins nombreux, et une défense qui devrait rendre fou Andre Iguodala sur le banc californien. Golden State n’a montré quasiment aucun fighting spirit dans la rencontre, donnant la sensation (1) de limite passer prendre son chèque et (2) que la saison régulière c’est du Cacolac.

Alors ok, on veut bien que ces gars ont joué – pour la plupart des cadres – de grandes aventures donc novembre peut leur paraître chiant. Mais là, c’est même pas ça : c’est que Stephen Curry est en plein coeur de son prime, qu’il est à un niveau extraordinaire, mais qu’il fait toutes ses merveilles en étant entouré de lampadaires. Des lampadaires qui ont montré ce dont ils étaient capables précédemment, mais qui ont subitement décidé de changer de sport alors que le patron est au sommet du sien. D’où ce contraste affreux, et ponctué cette nuit par cette perf globale : Curry qui en met 50, les Warriors qui perdent de près de 15 points chez des Suns orphelins de deux titulaires. On est où là ? Et bien apparemment, on est à Golden State, et c’est la nouvelle norme.

Les jours s’enchaînent, les rencontres aussi, et le modèle ne bouge pas d’un poil de barbe de Kevon Looney. Golden State ne défend pas, Golden State ne joue pas bien collectivement, et Golden State fait tout ça au milieu d’un génie du basket qui fait ses dingueries dans de sales défaites. Que Steve Kerr se démerde pour trouver une solution, car d’ici le prochain match à l’extérieur on connaît déjà la chanson.