Quel bilan pour les rookies à la Summer League de Vegas ? Gros cartons, belles promesses ou débuts retardés, on fait le point

Le 18 juil. 2022 à 15:43 par Alexandre Taupin

Rookies Summer League Vegas
Source image : montage TrashTalk

La Summer League de Las Vegas s’est terminée la nuit dernière avec le titre des Blazers de Trendon Watford. Qui dit fin de compétition dit aussi bilan des performances des uns et des autres et on pense tout particulièrement aux rookies de la Draft 2022. Alors, qui a montré les skills sur la dernière dizaine ? 

Le Top 5 au rendez-vous

On va pas tourner autour du pot bien longtemps, la Summer League c’est quand même et surtout l’occasion de voir les premiers pas des principaux prospects de la dernière cuvée. Honneur au first pick et Paolo Banchero n’a pas déçu avec le Magic (20 points, 5 rebonds, 6 passes, 2,5 interceptions mais aussi 5 turnovers). Seulement deux matchs pour l’ancien Dukie mais le talent, la domination et le leadership sont déjà au rendez-vous. De quoi rassurer l’encadrement floridien qui a rapidement mis au placard sa pépite pour tester d’autres joueurs qui avaient tout à prouver. La fanbase de Mickey risque de se mettre bien cette saison. On peut en dire de même pour les fans du Thunder après avoir vu leur nouvelle licorne en action. Malgré le buzz avec Kenneth Lofton Jr., Chet Holmgren a prouvé qu’il pouvait dominer des deux côtés du terrain (12 points, 7,7 rebonds, 2,3 interceptions et 2 contres) et il devrait vite prendre une place centrale dans l’équipe d’OKC.

Recalé de dernière minute à la première place, Jabari Smith Jr. s’est aussi montré à son avantage à Vegas. Défensivement c’est fort, c’est propre dans le jeu, il y a un vrai gros potentiel au shoot même s’il s’est montré un peu timide offensivement (14,4 points, 9,4 rebonds, 1,6 interception, 1,4 contre). Place à Keegan Murray et Sacramento peut avoir le smile devant les prestations de son pick numéro 4. (23,3 points, 7,3 rebonds en 50/40/81). Déjà très solide avec un shoot prêt et même quelques flashs défensifs, l’ancien d’Iowa a tout pour aider les Kings cette saison, reste à voir le rôle qui lui sera donné. On finit avec celui qui nous a peut-être le plus hypé mais c’est aussi notre plus grande déception également. Impressionnant de facilité, Jaden Ivey était bien parti pour rouler sur cette Summer League. Malheureusement, la cheville a tourné dès le début du second match et la direction des Pistons a pris zéro risque avec le nouvel acolyte de Cade Cunningham. On va beaucoup cliquer sur Detroit avec le League Pass cette saison.

Qui d’autre s’est montré au premier tour ? 

À force de ne penser qu’au haut du panier, on en oublierait que le reste n’a pas forcément déçu durant ces quelques jours dans la ville du jeu. Alors qu’il avait (maladroitement) mis au défi LeBron James au moment de sa Draft, Bennedict Mathurin a montré son meilleur visage sur le parquet (19,3 points, 4 rebonds, 1,3 interception, 49% au tir et plus de 38% de loin). Beau à voir jouer, déjà très fort, prêt à prendre ses responsabilités, l’arrière sorti d’Arizona est prêt pour la suite. Son duo avec Tyrese Haliburton promet du lourd à Indiana. Dans un registre totalement différent, impossible de ne pas glisser un mot sur Tari Eason. Sélectionné en dix-septième position, l’ailier fort a validé le choix des Rockets (17,2 points, 10,4 rebonds). Précieux des deux côtés du terrain et spectaculaire, celui dont le profil rappelle un peu John Collins pourrait vite s’inscrire dans la catégorie bonne surprise de la cuvée.

Autre belle trouvaille, Jalen Williams. Révélation du Thunder sur cette Summer League, l’ailier pourrait vite donner des maux de tête à Mark Daigneault. Précieux en attaque comme en défense, avec un gros coffre et un côté badass qui devrait plaire aux fans d’OKC, le jeunot n’a pas volé sa 12ème place à la Draft. On reste d’ailleurs chez Sam Presti pour mettre un petit mot sur notre Ousmane Dieng national. Malgré quelques difficultés au shoot, le prospect tricolore a montré de belles choses, en particulier quand il a pu avoir des responsabilités balle en main. Sa blessure au poignet l’a coupé dans son élan mais on est plutôt confiants pour le natif du Lot-et-Garonne. On distribue aussi quelques bons points à des joueurs moins attendus mais qui ont fait grave le taf sur la dernière dizaine. Dalen Terry pourrait bien devenir le nouveau Ayo Dosunmu à Chicago s’il maintient son niveau. Avec LaRavia et Roddy, les Grizzlies ont confirmé que le secteur scouting était toujours aussi fiable dans le Tennessee. Mention spéciale pour MarJon Beauchamp avec les Bucks, agressif, bon shooteur, vrai beau joueur et peut-être bien l’un des meilleurs rookies sur cette Summer League 2022. Pas mal pour un mec seulement pick en 24.

Quelques belles surprises au second tour ? 

Chaque année, c’est un peu le même boxon. Qui va être le steal sorti du second tour ? Qui va être le mec qui fera (peut-être) honneur aux Nikola Jokic, Draymond Green, Khris Middleton de ces dernières années ? En 2021, Herbert Jones et Ayo Dosunmu avaient crevé l’écran avec les Pels et les Bulls, on avait donc hâte de zieuter ces prospects de l’ombre. Évidemment, il ne s’agit que de Summer League mais plusieurs joueurs ont déjà convaincu leur direction de voir un peu plus loin. Jaylin Williams a déjà signé un contrat avec le Thunder, pareil pour JD Davison avec les Celtics ou encore Josh Minott avec les Wolves. Attendu comme un potentiel steal, Jaden Hardy a montré beaucoup d’envie pour Dallas malgré sa maladresse, à suivre.

C’est l’instant cocorico et Ismaël Kamagate a sorti une Summer League solide pour Denver, mais la présence de DeAndre Jordan devrait lui ôter le spot dans les Rocheuses. Pas sûr que les Nuggets aient pris la meilleure décision… Autre compatriote, Moussa Diabaté a soigné ses débuts avec les Clippers, montrant une grosse énergie sur les parquets et une belle efficacité (9,5 points, 7,5 rebonds, 70% au shoot). On a aussi envie de voir ce que le staff de Toronto va faire de Christian Koloko, le fit semble en tout cas impeccable. Kennedy Chandler ne verra peut-être pas beaucoup le terrain l’an prochain mais le meneur a tout pour devenir l’un des chouchous du public des Grizzlies. Un gros volume de shoot, un défenseur plus que sérieux, sans oublier qu’il est quand même le local de l’étape. Né dans le Tennessee, y a fait ses études, a été drafté par Memphis, c’est beau. On finit avec le petit Gui Santos, intéressant lorsqu’on lui a donné des responsabilités, plus discret avec Moody et Kuminga en patrons mais ça va gentiment rejoindre le cocon Warriors et se former en G League. Qui sait, peut-être une belle surprise dans les prochaines années.

Les analyses à remettre à plus tard

Si beaucoup de garçons étaient sur le pont sur cette dizaine de Vegas d’autres ont malheureusement été moins chanceux. Pas vu sur un parquet depuis neuf mois, Shaedon Sharpe n’a pas eu le temps de rassurer les observateurs. Blessé à l’épaule dès son premier match, le pick 7 de la dernière Draft a donc fini sa Summer League au bout de six petites minutes. Le mystère autour de l’ancien de Kentucky demeure. Dans la rubrique blessures, plusieurs rookies vont aussi garnir les rangs de l’hôpital des environs. On pense à Dyson Daniels, qui a lui aussi vu ses débuts partir en vrille à cause d’une blessure à la cheville. Johnny Davis a lui pu aller sur le terrain mais ses performances moyennes seraient justifiées par des douleurs persistantes au dos. On va éviter de tirer sur l’ambulance. A.J. Griffin, pick 16, était blessé avant même le début des hostilités et on espère que c’est une phrase qu’on ne va pas répéter trop souvent le concernant. Jeremy Sochan, positif au COVID, a été sagement laissé de côté par les Spurs mais il a quand même réussi à faire parler de lui en chambrant Russell Westbrook. Enfin, le malheureux E.J. Liddell a sans dit au revoir à sa première saison en pro en se faisant les ligaments croisés

Voilà pour le bilan des rookies à la Summer League de Vegas. On va éviter les conclusions hâtives, on parle de ligue d’été après tout, mais on a déjà pu se faire une petite liste de gars à surveiller d’un œil pour l’année à venir. Vivement octobre !