Retour sur la Free Agency 2016 : de Chandler Parsons à Timofey Mozgov, l’argent n’a jamais coûté aussi peu cher en NBA

Le 30 juin 2022 à 17:56 par Nicolas Vrignaud

billets 13 août 2021 Free Agency 2023
Source image : CNBC

On en a connu, des Free Agencies qui se sont distinguées par leurs scénarios rocambolesques à base de grosses signatures chamboulant toute la NBA. Ce qu’on a aussi pu voir de nos yeux, ce sont des étés où beaucoup d’argent a été donné à des joueurs qui n’ont jamais prouvé par la suite qu’ils méritaient de telles sommes. En mémoire ? Le summer 2016, lorsque le salary cap a explosé après la signature d’un nouveau contrat TV. Y’avait beaucoup d’argent à dépenser, et certains en ont vraiment profité. Ouvrez vos fenêtres, parce qu’on va y balancer un bon paquet de billets. 

Alors évidemment, c’est facile de tailler certains contrats plusieurs années après qu’ils aient été signés hein. Des fois, le joueur s’est blessé et n’a pas pu jouer comme il l’aurait voulu tandis que d’autres, c’est tout simplement qu’il n’a pas su répondre aux attentes sportives placées en lui. Bon, pour certains cas, il se pourrait aussi que les franchises concernées par ces deals bien toxiques n’aient tout simplement pas assez bossé leur sujet. Vous voulez qu’on commence ? Allez, c’est parti.

# Luol Deng – Los Angeles Lakers (4 ans, 72 millions de dollars)

Alors ça, c’est le flair de l’année. Demandez au bonhomme qui a signé ça de distinguer un plat de Paul Bocuse et le premier menu sorti du fast food local, il ne saura pas distinguer lequel est lequel. Dans un contexte de fin de carrière de Kobe, les Lakers choisissent de signer l’ex All-Star Luol Deng pour un montant qui régalerait n’importe quel banquier. Problème de communication ? Personne au bout du tuyau ? Sans doute, car dans le même temps l’équipe de recrutement choisit de sélectionner Brandon Ingram en deuxième position de la Draft 2016. Eh, c’est qui la tête d’ampoule qui s’est dit “Ah bah tiens, on vient de filer 72 millions à un gars qui joue sur le poste de notre rookie” ? Conséquence, Luol a été payé une belle blinde pour un mec qui perdra sa place au profit de BI, et qui sera finalement éjecté en 2018 après n’avoir pu jouer qu’une seule rencontre lors de la saison précédente. Sauf qu’il faut payer, et l’accord de rachat du contrat conclu par les Lakers s’est achevé… il y a deux mois, en avril 2022. La classe.

# Timofey Mozgov – Los Angeles Lakers (4 ans, 64 millions de dollars)

Quelqu’un a décidément mérité de voir sa tête dans le cadre de l’employé du mois chez les Lakers. Après Luol Deng, c’est à Timofey Mozgov que sont distribuées des liasses de dineros à ne plus savoir quoi en faire. Pour la petite histoire, Tim’ sortait juste cette saison-là d’un titre de champion avec les Cavaliers. “Quoi de mieux que de lui filer un gros bifton alors ? S’il a été champion à Cleveland, il pourra nous montrer comment faire à Los Angeles !“. Hélas Pépito, ça ne marche pas comme ça. Intérieur de l’ombre capable d’être au rendez-vous pour faire le boulot, il n’a cependant jamais eu dans sa carrière le niveau pour mériter un tel contrat. Tiens, Mozgov touchait d’ailleurs plus de sous en 2016-17 qu’un certain DeMarcus Cousins, alors pivot le plus en vue de la NBA.

# Nicolas Batum – Charlotte Hornets (5 ans, 120 millions de dollars)

Quand Nico Batum débarque à Charlotte en provenance de Portland en 2015, il est clairement prêt à prendre un nouveau départ. Il est directement intégré au cinq majeur des Hornets et propose des prestations solides qui séduisent la franchise. Pour le récompenser, c’est tout naturellement que le management lui propose de construire autour de lui. Que pourrait-il arriver de toute façon ? Le mec est bon, c’est de l’argent bien investi ! Oups. Sa première saison post signature – 2016-17 – est certes dans la lignée des précédentes (15 points – 6 rebonds – 6 passes), mais les trois qui suivront auront l’ambiance sonore et olfactive d’un train fantôme dans une fête foraine de bas étage. La production chute dans un premier temps, puis Nico ne rentre carrément plus dans les plans de l’équipe une fois l’arrivée de James Borrego sur le banc à la place de Steve Clifford. Hé, il y a un problème là non ? En 2020, la situation est intenable et Charlotte décide de le couper. En renaissance chez les Clippers, Batman continuera de toucher des versements venus de Caroline du Nord jusqu’à l’année prochaine.

# Bismack Biyombo – Orlando Magic (4 ans, 72 millions de dollars)

Un nom qui ressemble à Mutombo, une série de Playoffs contre les Cavaliers très séduisante au printemps 2016… et le fameux gimmick signature de Dikembe effectué à plusieurs reprises… Voici ce qu’il fallait pour toucher 72 millions de pièces d’or du côté d’Orlando. Certes, Biyombo a montré qu’il pouvait être important dans le jeu, mais sur quelques matchs seulement. Avec 4,6 points en 399 matchs de carrière au moment de signer son contrat, Bismack n’affichait pas du tout un CV de top joueur. En plus, ça tirait péniblement à 56% aux lancers. Bref, vous comprenez qu’il n’était vraiment pas judicieux de s’engager là-dedans. Résultat ? Deux ans, rien ou presque d’accompli, et un échange en 2018 avec les Hornets.

# Chandler Parsons – Memphis Grizzlies (4 ans, 96 millions de dollars)

Difficile pour cette dernière fiche de paie bien sale d’en tenir entièrement rigueur à Memphis. Avant 2016, Chandler Parsons était un pur joueur de basket. Ailier de grand talent, il guide en partie l’attaque des Mavericks grâce à une adresse correcte et une belle capacité de percussion. Il connaît certes quelques bobos chez les Mavs mais les Grizzlies voient en lui une excellente recrue. Souci, après une première déchirure du ménisque du genou droit à Dallas, il connaît une rupture partielle du ménisque du genou gauche en mars 2017. Saison 2016-17 terminée dans la foulée, et en tout 151 matchs manqués en trois saisons à Memphis. Vu la gueule du contrat, ça commence à faire cher la minute quand même. Jouant de malheur avec des rechutes continuelles, Chandler sera finalement échangé aux Hawks en 2020 avant de devoir mettre fin à sa carrière après avoir été renversé par un conducteur alcoolisé. La poisse.

2016 Free Agency was absolutely WILD

Nic Batum: 5 yr/$120M (Hornets)

Timofey Mozgov: 4 yr/$64M (Lakers)

Bismack Biyombo: 4 yr/$72M (Magic)

Luol Deng: 4yr/$72M (Lakers)

Chandler Parsons: 4yr/$94M (Grizzlies)

Ryan Anderson: 4yr/$80M (Rockets)

Joakim Noah: 4yr/$72M (Knicks) pic.twitter.com/4H2l9Q9uQm

— The Lead (@TheLeadSM) June 30, 2022

Bon, ça en fait du contrat pourri, du contrat qui sent la criée du port en fin de matinée. Conseil pour les franchises à compter de ce soir : merci de ne pas s’inspirer de ce genre de deals avant de demander à un joueur de signer en bas de la page. Quoique, ça nous fera deux trois blagues à raconter dans quelques années.