Joel Embiid, une campagne all-time à la fin frustrante : entre bobos, manque de réussite et élimination prématurée, Jojo a le masque

Le 13 mai 2022 à 08:23 par Nicolas Meichel

Source image : NBA League Pass

La vie est un éternel recommencement. Surtout pour Joel Embiid. Déjà éliminé la saison dernière au stade des demi-finales de Conférence Est alors qu’il jouait avec un ménisque déchiré, le pivot des Sixers rentre une nouvelle fois chez lui avant le dernier carré malgré sa volonté de jouer à travers les bobos. Une fin frustrante pour celui qui a tout donné cette année.

Loin d’être assez impactant dans le Game 5 à Miami pour que son équipe de Philly espère quoi que ce soit en Floride, Joel Embiid avait assuré qu’il serait plus agressif dans la sixième manche de cette nuit. Il a tenu parole, mais le résultat est le même. Jouant 44 minutes au total et shootant deux fois plus que lors de la rencontre précédente (24 tentatives dans le Game 6, 12 seulement il y a deux jours), Embiid a d’abord tenté de porter les siens à travers son activité, avant de plonger avec l’ensemble de son équipe en deuxième mi-temps. Comment lui en vouloir ? Quand vous devez faire avec une blessure au pouce et une orbite fracturée, c’est déjà un miracle d’être sur le terrain. Alors oui, il n’a pas été ce monstre qui a l’habitude de dominer les raquettes mais rien que sa présence était une source d’inspiration. Il s’est démené (20 points, 12 rebonds à 7/24 au tir dont 2/8 du parking), on l’a vu plusieurs fois traîner au sol, il a donné tout ce qu’il avait, cela n’a juste pas suffi contre une équipe de Miami solide collectivement et défensivement, et qui a su notamment profiter d’un James Harden totalement invisible en seconde période. C’était trop pour Embiid, dont le retour a au moins eu le mérite de mettre un peu de suspense dans la série après deux premières rencontres à sens unique. Alors s’il y a bien un joueur des Sixers aujourd’hui qui possède encore la cote aux yeux des fans toujours très exigeants de Philly, c’est lui. Jojo a montré à quel point il tenait à son équipe, à quel point gagner en Playoffs compte pour lui, à quel point il est prêt à jouer avec de gros pépins physiques pour maximiser les chances de sa team. Et tout ça, dans la ville de Rocky, ça compte beaucoup.

“Ce soir, j’ai essayé de rester sur le terrain pendant tout le match, je ne voulais pas sortir. La saison était en jeu, je voulais faire tout mon possible pour ne rien regretter.”

– Joel Embiid après le match

Si les Sixers n’ont toujours pas réussi à franchir le cap des demi de conf’ dans l’ère Process et si le dénouement de cette saison est forcément décevant, la campagne individuelle d’Embiid restera une vraie masterclass. Meilleur marqueur NBA cette année, premier pivot à terminer top scoreur depuis Shaquille O’Neal (2000) et à tourner à plus de 30 pions de moyenne depuis Moses Malone (1982), Jojo a enchaîné les dingueries à un rythme record, emmenant les Sixers dans le Top 4 de l’Est avec 51 victoires malgré l’interminable saga Ben Simmons ainsi que les hauts et les bas accompagnant l’arrivée de James Harden. Pour certains, c’est à lui qu’aurait dû revenir le trophée de MVP et même si on n’a pas envie de rentrer dans ce débat-là maintenant, il est clair que sa saison était suffisante pour décrocher le plus prestigieux des trophées individuels. Alors on n’a qu’une seule chose à dire à Jojo malgré l’élimination des Sixers, c’est respect. Respect pour la greatness, respect pour avoir tout donné malgré les gros bobos, respect pour avoir toujours tenté de guider Philly sur le droit chemin malgré l’atmosphère parfois chaotique qui a régné en Pennsylvanie lors de l’affaire Simmons. On en connaît peu qui auraient supporté tout ça.

La priorité pour Joel Embiid désormais, c’est de se soigner pour revenir à fond l’an prochain avec l’Équipe de France. Une opération au pouce est sans doute prévue, celle au visage devrait pouvoir être évitée, et beaucoup de repos est conseillé. Allez Jojo, souffle un gros coup, c’est largement mérité.