Les Clippers au paradis après un Game 6 fabuleux : remontada incroyable, scénario incroyable, victoire incroyable

Le 19 juin 2021 à 07:41 par Nicolas Meichel

Reggie Jackson 19 juin 2021
Source image : NBA League Pass

Ceux qui étaient devant le Game 6 entre les Clippers et le Jazz cette nuit s’en souviendront longtemps, très très longtemps. Car on a vécu un scénario tout simplement exceptionnel dans un Staples Center qui n’a sans doute jamais été aussi bruyant pour un match des Clippers. Menés de 25 points dans le troisième quart, les hommes de Tyronn Lue ont réussi une remontada infernale sous l’impulsion d’un… Terance Mann qui vient tout juste de sortir le match de sa vie. 

La box score maison de ce match all-time, c’est par ici

Incroyable, épique, fabuleux, monumental… On n’a pas assez de mots pour qualifier ce qu’on vient de vivre. Alors que la folie s’est emparée du monde de la NBA ces derniers jours, ce Game 6 entre les Clippers et le Jazz représente sans doute le summum tellement son scénario sort tout droit d’un film hollywoodien. Encore une fois privés de Kawhi Leonard pendant que le Jazz possédait son backcourt titulaire avec Mike Conley et Donovan Mitchell, les Angelinos ont validé l’exploit du Game 5 en réalisant un autre exploit peut-être encore plus retentissant cette nuit. Prenant le contrôle des opérations en première mi-temps derrière un très grand Mitchell dans le premier quart et un Jordan Clarkson exceptionnel dans le second, le Jazz pensait avoir fait le plus dur. Et nous, on pensait qu’on allait avoir droit à un troisième Game 7 dans ces demi-finales de Conférence après l’égalisation des Sixers à Atlanta. Probablement tout le monde à l’intérieur d’un Staples Center rempli pour la première fois depuis mars 2020 pensait que la série allait se terminer dimanche sur le parquet de la Vivint Smart Home Arena. Tout le monde, sauf 15 mecs portant le maillot des Clippers. 15 mecs qui – le temps d’une soirée mémorable – ont réussi à faire oublier les chokes, les déceptions et la lose qu’on associe habituellement à la franchise californienne.

Alors que le score indique 75-50 au début du troisième quart-temps, on rentre officiellement dans un univers parallèle. Un univers dans lequel Terance Mann est le meilleur joueur du monde, où Reggie Jackson se transforme en Kyrie Irving et où le Jazz se transforme en… Clippers 2020 pour sortir son plus gros choke au pire moment possible. Tellement adroits en première mi-temps (12/19 à 3-points) et hyper sérieux en défense, les Mormons remettent d’abord leur adversaire en selle à travers de grosses maladresses offensives ainsi que des fautes qui offrent des points faciles aux Californiens, notamment en transition. On se dit que c’est anecdotique vu l’écart au score, mais c’est spécifiquement à ce moment-là que le match commence à tourner. Terance Mann, déjà au taquet dès les premières minutes de la rencontre, chauffe sérieusement et va littéralement porter toute l’équipe de Los Angeles sur ses épaules. Oui, Terance Mann. Pas Kawhi Leonard, pas Paul George, mais Terance Mann ! À lui tout seul, le sophomore plante 20 points rien que dans le troisième quart et fait la totale au Jazz, qui voit son avance se réduire à vue d’œil. Réputé pour l’énergie qu’il apporte des deux côtés du terrain, Mann prouve qu’il a aussi beaucoup de basket dans les mains et surtout un cœur gros comme ça. Et quand vous ajoutez à ses côtés un Reggie Jackson sur un nuage et une équipe du Jazz qui cale face la défense des Clippers, vous vous retrouvez avec un troisième quart qui termine sur le score de 41-22 en faveur des Angelinos. En onze minutes, on passe de 75-50 Utah à 94-91 pour le Jazz.

Cette avalanche va définitivement emporter les Montagnards dans l’ultime période. Les Clippers sont en feu et l’inévitable arrive. Ils prennent rapidement le lead après un tir primé de Nicolas Batum et un lay-up de Reggie Jackson. Le Jazz va ensuite tenter de survivre, mais en vain. Car tout sourit aux hommes de Tyronn Lue. Paul George enclenche le mode Playoffs P, le small ball des Clippers fait un mal fou au Jazz et à Rudy Gobert, eux qui accordent un nombre incalculable de 3-points dans le corner car incapables de stopper la moindre pénétration. PG, Reggie Jackson, Nico Batum, Terance Mann et même Patrick Beverley enchaînent les ficelles. En face, Donovan Mitchell tente tout malgré une cheville qui grince fortement, Bojan Bogdanovic plante deux tirs du parking pour essayer de mettre fin à l’hémorragie, mais cette soirée improbable appartient aux Clippers. Les banderilles des Californiens font très très mal et le Jazz a la tête sous l’eau, dominé dans les différents compartiments du jeu et surtout dans l’intensité. Quand vous avez Pat Bev qui vous tue derrière l’arc, vous savez qu’il n’y a plus rien à faire. Les Clippers remportent le dernier quart 40-25, ce qui donne un score de… 81-47 sur l’ensemble de la deuxième mi-temps, pour une victoire finale 131-119 synonyme de qualification pour les Finales de Conférence. Une grande première pour l’autre franchise de Los Angeles. Après avoir vu ça, on peut dire que ça valait le coup d’attendre.

Le Jazz possédait le contrôle des opérations, avant de craquer complètement des deux côtés du terrain contre une équipe des Clippers qui ne connaît pas le mot “abandonner”. Terance Mann, Reggie Jackson, Paul George et les autres viennent d’écrire sans doute la plus belle page de l’histoire de la franchise californienne, tandis qu’Utah voit sa saison de rêve se terminer par le pire des cauchemars. WHAT A NIGHT !