Mikal Bridges, allégorie du gentleman silencieux : shooteur fiable et jambes de feu, Denver n’a pas aimé

Le 08 juin 2021 à 08:23 par Arthur Baudin

Mikal Bridges
source image : NBA League Pass

Des mecs comme ça, il en faut. Que vous soyez son frère, son père, son ami, sa copine, son ennemi, sa robe de chambre ou son trône, Mikal Bridges vous sera toujours utile pour terminer ce que vous avez commencé. Dans le jargon du pataud, on appelle ça le gendre idéal. Débrief d’une performance primaire.

Aux States on l’appelle Mikal Bridges, au Brésil c’est Miguel le Pont, en France ce sera Mickaïl le Magnifique. On obtient donc « le Magnifique Bridges le Pont » ou « le magnifique brise le pont », métaphore d’un souffle salvateur qui s’étend sur Phoenix, capitale sauvage de l’Arizona. Briser le pont, c’est éviter un rendez-vous, fausser un meeting et casser une future relation. Mais briser le pont, c’est aussi empêcher la mondialisation et le capitalisme d’atteindre un territoire trop fragile pour subir son emprunte sans lendemain. Ce soir, Mikal Bridges a fait la jointure entre tous les éléments de Phoenix sans pour autant dénaturer le jeu des siens au profit d’une pâle copie d’un schéma étranger. Briser le pont, se couper de l’extérieur pour mieux retrouver ses coéquipiers. C’est donc ça, Mikal ? Por el pueblo, Mikal.

Si vous aussi n’avez rien compris à ce petit texte en italique ci-dessus, c’est tout à fait normal ! Beaucoup d’incohérences et des traits un peu gros, le tout conclu par une maxime latine pour crédibiliser ce merdier. Mais qu’en est-il réellement de cette presta made in Mikal Bridges ? L’ailier des Suns a rendu une bien belle copie avec 23 points, 5 rebonds , 5 assists, 2 interceptions, 1 contre et 1 ballon perdu, à 68% au tir dont 50% from downtown (4/8). Capable de créer son propre tir, il brille davantage à la conclusion d’actions collectives. Ce qu’il préfère ? Les contre-attaques à 300 km/h où l’avant dernière passe vient d’un gars conscient de ce que représente Mikal Bridges lancé pleine bourre (Chris Paul, par exemple). Loin de se limiter au seul rôle de finisseur, le natif de Pennsylvanie a grandement contribué au jeu collectif de son équipe. Sur une séquence offensive arrêtée – par exemple – Mikal reçoit le ballon et envoie un démarrage tonitruant qui vient déséquilibrer la défense de Denver. Les aides sont déclenchées, des reins sont brisés, et Jae Crowder se retrouve ouvert dans le corner : BANG ! Bon défenseur, Mister Bridges est donc en train de s’offrir un début de série royal grâce à sa qualité de triple-menace.

En 2018, Mikal est drafté par Philly avant d’être instantanément valdingué vers Phoenix dans un trade incluant Zhaire Smith. Oui, les Sixers ont dégagé Mikal Bridges moyennant un type allergique au pain à hamburger (véridique). Depuis, c’est une progression constante pour l’ailier arizonien qui s’inscrit dans une politique collective où son apport se veut être celui d’un très bon role player. Ses moyennes cette saison ? 13,5 points, 4,3 rebonds, 2,1 assists, 1,1 interception, 0,9 contre et 0,8 ballon perdu à 54% au tir dont 43% de loin. Grand contributeur de la seconde place de Phoenix en saison régulière, Mikal Bridges n’a que 24 ans et peut déjà frapper un grand coup dans le couteau suisse game en marquant cette série de son empreinte. Oui, continuer d’artiller du parking tout en gardant cette sérénité qui fait de lui un jeune vétéran balle en main, c’est l’idée.

20 and counting 😤@mikal_bridges | @Suns pic.twitter.com/Z9HXUW5uAf

— Villanova MBB (@NovaMBB) June 8, 2021

Ce n’est qu’un premier match dans une série qui s’annonce longue et intense, donc on met directement le calma. Ceci étant, il est agréable de voir Mikal Bridges réussir dans un environnement qui accepte son jeu. « Accepter son jeu », le terme est peut-être un peu tronqué tant c’est son jeu qui s’adapte à l’équipe. 


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