Le Heat arrache un Game 5 fabuleux : remballez les confettis et les hommages tout préparés, on aura du basket dimanche !

Le 10 oct. 2020 à 07:15 par Giovanni Marriette

La frange dure de la communauté basket s’était réunie cette nuit afin d’assister au 17ème titre des Lakers à un Game 5 à la vie à la mort pour le Heat. No spoil pour ceux qui vivront le match uniquement grâce à cet article, c’est possible hein, mais disons que ce Game 5 fut aussi délicieux qu’un plat à base de fromage en pleine nuit, aussi indécis que Joey Potter concernant ses sentiments pour Dawson, et aussi… WTF qu’une compilation de blooopers de J.R. Smith. Allez, envoyez le récap, après une bonne douche car la température fut élevée cette nuit.

Ils ne lâcheront décidément jamais. Si petite mort il doit y avoir pour le Heat ? Elle aura lieu les armes à la main, non sans avoir tout donné jusqu’à la dernière seconde. Un constat différent de celui du lendemain du Game 2 lorsque les Lakers avaient une main et demi sur le trophée, lorsque Goran Dragic et Bam Adebayo étaient sur le flanc, lorsque Jimmy Butler jouait sur une cheville, mais un constat aujourd’hui partagé par tous ceux qui ont assisté à ce Game 5, clairement le plus dingue de la série et peut-être même l’un des plus beaux matchs que l’on ai vu depuis un bail. Un match entamé sérieusement par le Heat avec un 4/4 initial qui met sur les bons rails, avant que ces mêmes rails soient arpentés par le TGV LeBron qui se mettait en action pour remettre les Lakers dans le game. Miami ne met plus rien dedans, première grosse série pour les Lakers, Dwight Howard et Jimmy Butler se paient un chifoumi un peu viril, mais premier fait de match important… Anthony Davis s’écroule en toute fin de premier quart en se tenant le talon. Les sales images de la saison passée nous reviennent automatiquement, en Finales c’est devenu une habitude, mais quelques minutes plus tard le roc trottine de nouveau et nous on souffle, parce que 20 minutes de plus de Markieff Morris auraient sans doute été la goutte d’eau qui nous aurait fait zapper sur National Geographic.

En parlant d’animaux ? Deux espèces de Diplodocus vont entamer un festival sensationnel au deuxième quart-temps. Jimmy Butler d’un côté, LeBron James de l’autre, le temps des darons a sonné. Jim dans le périmètre, Leb de loin (6/9 du parking au final), personne n’appelle LeBron “Leb”, mais chacun des ballons joués par les deux leaders se transforme en ficelles trouées et l’écart reste aussi infime que la différence entre le QI basket de Greg Monroe et le chiffre compris entre 2 et 4.  La bonne nouvelle pour le Heat ? Duncan Robinson et, plus surprenant, Kendrick Nunn, mettent dedans et maintiennent Miami en vie. La mauvaise ? Le combo petite forme / AD en face plonge Bam Adebayo dans une sauce incroyable. Shoort ratés de près, défense valeureuse mais insuffisante, et Bam Edrice qui mesure encore une fois le chemin entre son niveau de All-Star et celui d’extraterrestre d’un homme encore phénoménal ce soir bien que mis dans l’ombre par les perfs de Goku James et Cell Butler à ses côtés.

Mi-temps 60-56 South Beach, we have a game comme dirait le consultant à la tâche de sauce tomate sur la manche.

La deuxième mi-temps ? Une double-mixtape LeBron/Buckets qui continue, et un match aux airs d’accordéon entre les runs des uns et des autres. Personne ne lâche le steak, le Heat résiste à sept quand les Lakers peuvent compter en deuxième mi-temps sur quelques loubards du supporting cast (Kentavious Caldwell-Pope notamment, encore très bon cette nuit) et sur des remplaçants utiles sur de courtes séquences (Rondo, Caruso) mais aussi sur un Kyle Kuzma… envoyé spécial et spacial du Heat ce soir tant son envie de voir les Lakers perdre se voyait comme le nez au milieu de la figure de LaMarcus Aldridge. Un Heat qui prend d’ailleurs une avance intéressante en début de quatrième quart, une avance qui plafonnera à onze points avant de voir revenir, une fois de plus, les Lakers au forceps. Forceps means LeBron hein, LeBron qui prend les choses en main et qui ramène ses gars, alors qu’en face ça collectionne les 3+1, habile manière de scorer beaucoup d’un coup. Le money time se rapproche, JB et LBJ se rapprochent pour leur part du 40/15/15 à 400% au tir, et alors que les Lakers semblent avoir repris le momentum… oh bah le Heat recolle, Duncan Robinson plante de loin et laisse finalement les dernières danses de la soirée à nos deux héros, what else. Deux points LeBron, deux points Jimmy, lancers LeBron, lancers Jimmy, ah tiens le Heat mène d’un point et il reste 20 secondes.

Quand soudain, un crime contre le basket dont Christophe Hondelatte a déjà acheté les droits

109-108 Miami, ballon LeBron évidemment, le mec est à 40/13/7/3 et a donc la balle du titre dans les mains, ça ressemble quand même pas mal au titre d’un bouquin. Le King attaque le panier, toute la Floride vient en aide sur la bête, et intelligemment LeBron ressort le ballon sur un Danny Green forcément libéré de tout marquage. Sauf que le 3 and D préféré de ton 3 and D préféré du milieu des années 2010 n’est plus vraiment celui qu’il était et envoie une croûte beaucoup trop courte. Rebond… Lakers, rebond Markieff Morris, plus de temps-mort, et la légende de Harvard (non) va alors nous offrir le “moment Gérard” des ces Finales. Cinq secondes à jouer, donc le temps de faire une sieste et de réfléchir à la suite, mais Kiff se précipite et semble vouloir shooter sur la tete de Jae Crowder, ou plutôt donner la gonfle à Anthony Davis dessous (bien défendu par Bam Adebayo), ou plutôt shooter, ou plutôt faire la passe, et puis merde faisons donc un passetir, avec un peu de chance ça va passer. Sauf qu’évidemment ça ne passe pas, sauf que le ballon est perdu, sauf que c’est donc le Heat qui s’en tirera à l’issue de cette nuit de folie, de cette nuit magique, de cette nuit tout ce que vous voulez. Tyler Herro paraphe le tout sur la ligne et ça fait 111-108 et direction le Game 6 dimanche soir, pour le dénouement – ou pas – d’une série qui nous enjaille finalement plutôt deux fois qu’une.

Un duel exceptionnel entre deux mâles alpha incroyables, un Anthony Davis impérial, un Duncan Robinson aux petits oignons et, globalement, une rencontre incroyable entre deux équipes qui n ‘ont pas volé leur place en Finales. Et dire qu’on n’en a plus que pour deux matchs maximum, c’est terriblement… terrible.

stats Lakers Heat 10 octobre 2020