Les Hawks ont gagné à San Antonio, 121-120 : ce n’est pas rien, Atlanta n’y était pas arrivé depuis… le 15 février 1997

Le 18 janv. 2020 à 05:39 par Bastien Fontanieu

Hawks huerter young
Source image : NBA League Pass

C’est peut-être un détail pour vous, mais pour eux ça veut dire beaucoup. Les Hawks, qui rendaient visite aux Spurs ce vendredi, ont fini par gagner à San Antonio. Une première depuis 1997 pour la franchise d’Atlanta, rien que ça.

Il s’agit d’une série qui rappelle le niveau de domination de Tim Duncan et des Spurs sous son règne. Avant l’arrivée du monstre de Wake Forest à San Antonio, les Hawks s’étaient parfois imposés en terre texane et n’avaient pas encore fait de ce coin un synonyme d’enfer sur Terre. Sauf qu’une fois Duncan installé chez les Spurs, tout a changé. Atlanta s’est pointé chaque année, avec un effectif différent, des préparations différentes, l’envie de repartir de San Antonio avec une victoire, mais aucun succès. Depuis le 15 février 1997, les Hawks n’avaient jamais réussi à battre Gregg Popovich dans sa propre salle. Cette série a touché à sa fin cette nuit. Tim Duncan, qui allait arriver en NBA à l’époque du début de cette série, était cette fois en costard sur le banc et observait ses joueurs se dégonfler dans le money-time. John Collins, Trae Young, Kevin Huerter et Cam Reddish, des joueurs qui n’étaient même pas nés (!) au lancement de cette streak, retroussaient leurs manches afin de réaliser l’exploit. Oui, on parle d’exploit, car même si les Spurs ont clairement tendu le bâton pour se faire battre, Atlanta a aussi sacrément donné de sa personne pour perdre ce vendredi. D’abord séduisants en première mi-temps, les visiteurs ont ensuite totalement perdu leur rythme en attaque, plus le moindre effort en défense, et donc portes ouvertes pour San Antonio qui effaçait son retard et construisait même une belle avance. So Hawks, pouvait-on penser. Malheureusement pour DeMar DeRozan et compagnie, ce n’était pas le projet cette nuit. Bien conscients de cette série de défaites, les jeunots d’Atlanta se sont accrochés et ont gratté des points comme ils pouvaient, afin de se donner une chance. Fournir un effort mental et physique maximal, quitte à perdre au buzzer mais au moins avoir le sentiment de s’être défoncé pour mettre fin à cette série. Un énorme trois-points de Huerter permettait aux Hawks de définitivement calmer le AT&T Center, DeRozan se chargeant de l’action libératrice en loupant le tir de la victoire ligne de fond. Explosion de joie au moment du buzzer final, Lloyd Pierce exulte, son bras-droit avec Team USA esquissant un petit sourire de compassion sur le banc d’en face.

N’importe quel fan des Spurs pourra attester de la qualité médiocre des joueurs de San Antonio sur ce match, tantôt bousculés en début de rencontre tantôt incapables de tenir des poussins dans le money-time. Après quelques pas faits en avant ces derniers temps, c’est comme si Lonnie Walker et son crew faisaient huit pas en arrière. Tout l’inverse des Hawks, qui eux ont le sentiment d’avoir fait 15 pas en avant ce vendredi. Déjà, pour la série mentionnée plus haut. Ensuite, car il faut gagner à San Antonio dans un money-time serré avec un public hostile, et les gamins de Lloyd Pierce n’ont pas craqué. Mieux, ils n’ont pas abandonné quand l’écart était creusé dans le dernier quart, et ils ont montré qu’ils comprenaient comment rester dans un match. Vintage en première période, Vince Carter avait certes droit à sa vidéo hommage de la part du staff de San Antonio mais son plus chouette cadeau était de voir ces petiots apprendre et exécuter, galérer sur le début de saison puis enfin être récompensés. Les cadres de moins de 22 ans ont eux aussi prouvé ce dont ils étaient capables. Bien défendu sur la dernière possession, Trae Young a lâché la balle en étant pris à deux, ce qui a créé un décalage fatal pour les Spurs. Libéré à trois-points, Kevin Huerter n’a pas hésité une seule seconde avant de dégainer et il a planté le genre de gros shoot qui booste la confiance d’un sniper. Enfin, et c’est probablement lui qui fera tout le talk dans les rues d’Atlanta ce weekend, Cam Reddish a offert une nouvelle performance à la hauteur de son potentiel. Du scoring (22 points), de la défense, des erreurs évidentes mais un nouveau petit plat gourmand après le premier distribué à Brooklyn, cette fois c’est dans la victoire que l’ailier formé à Duke a performé. Un signe de progression pour le rookie et de maturité pour les sophomores qui devra être confirmé en back-to-back, ce samedi, contre Detroit avant de jouer face aux Raptors ce lundi dans le cadre du MLK Day.

Il suffit de ça, parfois, pour redonner espoir à toute une équipe. Torturés depuis le début de saison par des équipes plus expérimentées et appliquées, les Hawks se sont enfin sortis d’un sacré pétrin texan et tenteront de doubler cette belle soirée avec une victoire en back-to-back. Allez, c’est la teuf, on y croit.