Les Blazers ont enfin lancé leur saison : un départ à la Christophe Lemaître mais une huitième place bien au chaud pour Noël

Le 22 déc. 2019 à 07:25 par Giovanni Marriette

Christophe Lemaître
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On respire enfin en Oregon. Deux mois tout pile depuis le début de saison et les Blazers sont enfin à leur place (probablement se disent-ils qu’ils peuvent faire encore mieux), après un début d’exercice assez catastrophique. Les cadres sont revenus à leur niveau, les victoires reviennent bizarrement au même moment, et les Blazers vont donc pouvoir aborder 2020 avec une dose de pression en moins. Tout rentre dans l’ordre, enfin.

24 novembre 2019, les Blazers s’inclinent à Cleveland et pointent à un bilan peu (beaucoup moins) reluisant (que le crâne d’Anthony Tolliver) de cinq victoires et douze défaites. Englués dans les profondeurs de l’Ouest avec… les Spurs, alors que les Wolves, les Suns ou le Thunder offrent un regain d’intérêt à la Conférence. Ce n’est alors pourtant pas faute d’avoir essayé de tirer la couverture à eux, car Terry Stotts a quand même récupéré un certain… Carmelo Anthony dix jours plus tôt, mais passé l’effet d’annonce le constat est toujours le même : Portland patine. Le duo Lillard / McCollum a-t-il fait on temps ? Et d’ailleurs Lillard, est-il vraiment un leader ? Et Hassan Whiteside, c’est vrai qu’il ne sait pas écrire son nom sans faire de faute ? Ah, la culture de l’instant… Les questions les plus folles sont donc posées à Rip City, les messages d’amour et de mélancolie sont envoyées aux Aminu, Harkless, Leonard ou Curry partis l’été précédent, bref rien ne va à Portland et ce ne sont pas les hectolitres de pluie s’abattant comme chaque année en novembre qui redonnent le sourire au public d’un Moda Center encore sous le choc des Playoffs 2019 et qui n’a, lui non plus, pas encore embrayé sur la saison suivante.

Mais une saison NBA… bah c’est long, et un mois plus tard ça va donc beaucoup mieux à l’extrême nord-ouest des États-Unis, sur le 11 de la pendule si vous préférez. Cette nuit ? Une quatrième victoire de suite, face à de bien faibles Wolves mais une quatrième victoire de suite tout de même, petit exploit jusqu’alors jamais réalisé cette saison par Damian Lillard et ses coéquipiers. Deux fois d’ailleurs les gonzes avaient fait la passe de quatre mais dans l’autre sens, preuve que cette fois-ci le vent semble avoir tourné en la faveur des Blazers. Suns, Warriors, Magic, Wolves, on a connu des viandes un peu plus dires à mâcher mais Portland avait l’occasion de faire le plein et ne s’est pas fait prier, et on parle quand même d’une équipe qui avait quand même abandonné des victoires face à Cleveland, New Orleans ou Golden State cette saison. L’occasion de mentionner, tiens, que le calendrier des Blazous sur le début de saison n’était quand même pas cadeau-cadeau, et que c’est finalement – peut-être – en toute logique que les noirs et rouges sont de retour aujourd’hui à une place correspondant un peu plus à leur standing. Ah , la culture de l’instant…

Mais si aujourd’hui Terry Stotts et ses lutins vont pouvoir passer les fêtes au chaud, ce n’est pas uniquement dû au fait de la bonté ou non du calendrier. Clairement les Blazers se sont mis à jouer au basket depuis un mois, et la différence est visible à l’oeil nu. Damian Lillard joue de niveau comme un incendiaire compulsif, C.J. McCollum a retrouvé son toucher aussi soyeux que la barbe du Père-Noël (mais pas celui d’Auchan Le Puy en Velay, mon dieu quelle horreur), Hassan Whiteside joue comme un All-Star même s’il continue de flex comme un boubourse au moindre rebond arraché, Melo s’est fait un léger bobo avant-hier mais s’est fondu dans le groupe à défaut d’avoir fondu tout court, Skal Labissiere, Kent Bazemore ou Anthony Tolliver font le taf discrètement, Anfernee Simons s’est remis dans son rôle de sophomore et n’a plus besoin de jouer les héros depuis que Dame s’est sorti les doigts de la prise, bref tout le monde a trouvé sa vraie gâche et ça tourne quand même beaucoup mieux. Seule ombre au tableau la blessure de Rodney Hood qui ne facilite pas la tâche de Stotts, mais l’émergence attendue de jeunes foufous comme Trent ou Little viendra peut-être mettre un peu de mercurochrome sur la plaie, à moins que ce ne soit l’arrivée d’un petit nouveau, le nom de… Kevin Love ayant parfois été évoqué dans la région.

Des victoires qui reviennent, une place toute logique dans les huit retrouvée, Jusuf Nurkic qui reviendra dans deux mois et, peut-être, un vent de fraîcheur avant la trade deadline, voilà qu’on respire de nouveau à Portland. Ah, la culture de l’instant… ça donne presque envie de vous donner rendez-vous dans un mois, quand Portland aura perdu onze de ses seize prochains matchs et que Terry Stotts sera sur un siège éjectable car les Blazers seront dixièmes. C’est fou cette NBA, parfois on a l’impression qu’on n’y comprend rien.