Les Kings sont à nouveau dans la place : à chier quand on les attend, bien meilleurs dès qu’on les critique, et nous on n’y comprend plus rien

Le 20 nov. 2019 à 10:35 par Giovanni Marriette

Luke Walton Vlade Divac Kings
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Coucou, ils sont de retour, pour vous jouer un mauvais tour pais vous connaissez sans doute la chanson. On ne parlera néanmoins pas de la Team Rocket aujourd’hui mais bien de la Team King, des Kings pour ceux qui ne suivent pas dans le fond, car ces Kings sont décidément… étranges. Victoire validée cette nuit face aux Suns grâce à un Grichka Bogdanovic en feu et revoilà la franchise de Sacramento à une place un peu plus cohérente : à la porte des Playoffs. Et beh, si on nous avait dit ça il y a une vingtaine de jours…

Car il y a une vingtaine de jours, le 31 octobre exactement, le quatuor magique P.J. Washington – Terry Rozier – Malik Monk – Devonte’ Graham validait le très bon début de saison des Hornets mais saisissait surtout la tête des Kings à pleines mains avant de la foutre sous l’eau. Une cinquième défaite en cinq matchs pour les Californiens, dont on avait alors de la peine pour eux, très clairement, après un été à rêver d’un objectif enfin autre que de ne pas finir seizièmes sur quinze. Mais quelque chose n’allait pas dans cette équipe. Etait-ce, déjà, le statut d’un Luke Walton fragilisé par des soucis judiciaires et clairement pas validé par la street de Sacto à son arrivée ? Etait-ce de la faute de… Buddy Hield, lequel avait trusté les chaines d’infos locales en courant plus après un nouveau contrat qu’après un ballon durant les trente jours précédents ? Ou alors peut-être était-ce… de notre faute à nous, trop enthousiasmés par la saison passée pour se rendre compte que, finalement, si les Kings étaient sans doute sur la bonne voie, il faudrait plus qu’une simple année pour se sortir de la torpeur ambiante présente depuis bientôt quinze ans ? Beaucoup de questions nous taraudaient alors mais une seule réponse nous était proposée : les Kings sont nuls. Les Kings sont redevenus nuls et même le destin semble s’en mêler puisque Marvin Bagley III et De’Aaron Fox partaient travailler leur relation sur pick and roll… à la pharmacie, bah voyons.

Puis tout d’un coup… le déclic.

Les Kings sont nuls à chier au moment où l’on commence à se hyper après tant d’années de galère ? Pourquoi finalement ne pas décider de redevenir bons lorsque tout le monde se remet à nous cracher à la gueule. Comportement étrange emprunt de masochisme mais pas de souci, à Sacramento on a l’habitude de souffrir et même quand on prend des coups de coude dans la gueule, la faute est pour notre pomme. Et les Kings vont donc se réveiller, mettre la machine en route, allumer le four, jaillir des starting-blocks dans lesquels ils s’étaient pris les lacets. Six victoires en huit matchs depuis, les deux défaites ayant été subies à Toronto et au Staples Center face aux Lakers, et un jeu qui s’est enfin déployé au fil des matchs. En premier lieu ? Des hommes se sont élevés devant l’adversité et ont prouvé qu’ils étaient de vrais soldats, candidats à l’aventure de cette saison 2019/20. On peut par exemple citer Richaun Holmes, responsabilisé au détriment d’un Dewayne Dedmon qui n’a pas vraiment l’air d’adorer la ville, mais également Cory Joseph, auteur hier de son record en carrière à la passe et qui avait jusque-là décidé de faire jouer son frère à sa place, celui qui joue en Pologne là. Richaun et Cory, Buddy Hield et Harrison Barnes qui font évidemment le taf mais aussi mais surtout la connexion serbo-serbe de Sacto, j’ai nommé Bogdan Bjelica et Nemanja Bogdanovic, ou le contraire, enfin bref. Les deux snipers faux-lents (ok, Bjelica est un vrai lent) avaient attaqué la saison en mode Coupe du Monde, aussi talentueux qu’insupportables car en dilettante puissance mille, et ils ont depuis nettement redressé la barre, les résultats suivant comme par enchantement.

Une première victoire face au Jazz, deux autres essentielles contre les Hawks et les Knicks, puis trois wins de plus face aux Blazers, aux Suns et surtout contre Boston dimanche, et voilà comment les Kings se retrouvent aujourd’hui à une demi-victoire seulement de la huitième place, là où on les voyait finalement il y a un mois, mais là où on ne les voyait absolument plus il y a deux semaines. La suite des évènements ? Un road-trip loin du soleil de Californie avec quatre matchs face à Boston de nouveau, Brooklyn, Washington et Philadelphie, avec l’ambition devenue légitime d’aller chercher deux victoires et plus si affinités. Du côté de l’infirmerie il faudra encore attendre quelques semaines avant de revoir le duo de poupons Bagley / Fox ensemble sur un parquet (comme cadeau de Noël ce serait bieng) et tout le défi sera donc de garder les Kings en vie suffisamment longtemps pour pouvoir ambitionner quelque chose à leur retour. Mais on les connait les zozos, alors on va tranquillement partir sur une fin de mois de novembre cata histoire de bien les tacler dans dix jours, le moment qu’il choisiront probablement pour taper une série de victoires. parce que c’est comme ça les Kings, tu les aimes ou tu les aimes pas, mais dans tous les cas t’y comprend rien.

Une nouvelle saison qui démarre et l’espoir de ne plus se prendre les pieds trop violemment dans le tapis, voilà pour l’ambition à court-terme des soldats de Luke Walton. On refait le point dans quelques temps et, spoiler, on aura encore beaucoup de choses à dire. Allez, la bise à Kobe.