L’Équipe de France sur le podium du Mondial : à tête reposée, c’est quand même une phrase qui fait plaisir

Le 16 sept. 2019 à 16:27 par Nicolas Meichel

Source image : Cuatro

Au cours des derniers jours de la Coupe du Monde, les fans français sont passés par beaucoup d’émotions en suivant les Bleus. Beaucoup d’émotions, beaucoup de réactions à chaud, basculant parfois d’un extrême à un autre. Aujourd’hui, on a un tout petit peu plus de recul et c’est donc l’occasion de faire un premier bilan à tête reposée de la campagne des hommes de Vincent Collet. 

Depuis mercredi dernier et le quart de finale entre l’Équipe de France et Team USA, c’était un peu les montagnes russes dans la tête des supporters des Bleus. Il y a d’abord eu cette joie et cette fierté immenses après le magnifique succès des Bleus contre les Stazunis. Jarter les Américains d’un Mondial, peu importe la gueule de leur effectif, c’est le genre de moment qu’on n’oublie pas. Et puis surtout, c’est le genre de moment qui donne un énorme espoir concernant la suite de la compétition car quand on bat les States, on sent qu’on peut battre n’importe qui. Sauf que derrière, les Frenchies sont tombés de haut, de très haut face à l’Argentine en demi-finale, et les supporters également. Un non-match, une claque derrière la tête, et évidemment une déception indescriptible. Le genre de déception qui fait vraiment mal car c’était l’occasion parfaite pour réaliser quelque chose d’unique dans l’histoire du basket français. Et puis deux jours après ce terrible revers, il y a eu cette rencontre face à l’Australie pour la troisième place de la Coupe du Monde. Une partie remportée avec les tripes par nos Bleus, leur permettant ainsi de monter sur le podium de la compétition. Après ce match, les émotions étaient évidemment partagées, que ce soit du côté des joueurs ou des fans tricolores. Malgré la belle réaction contre les Boomers, certains avaient toujours en travers de la gorge la défaite contre l’Argentine. Le meilleur exemple, c’est évidemment Evan Fournier, “qui voulait tellement plus” et qui n’avait pas vraiment le cœur à sourire après la victoire. D’autres ont quand même trouvé l’énergie pour savourer ce succès contre les kangourous, synonyme de médaille, la deuxième après le bronze décroché en 2014.

Chacun réagit différemment, et on ne peut pas critiquer Fournier pour son choix d’enlever directement sa médaille, ni critiquer ceux qui ont mordu la médaille avec joie. Tout dépend comment on voit les choses, tout simplement. Est-ce qu’on reste focalisé sur la fin de la compétition, avec cette défaite terrible contre l’Argentine aux portes de la grande finale ? Est-ce qu’on regarde le résultat de la France sur ce Mondial d’une façon plus globale ? Comme souvent, la vérité se situe entre les deux. Quand vous atteignez le dernier carré d’une compétition, surtout après avoir sorti Team USA, évidemment que vous voulez aller au bout et tout autre résultat est une grosse déception. Cette déception, elle était encore présente dans l’ensemble du groupe France même après la victoire contre l’Australie. C’est juste que chez certains, la satisfaction de bien terminer et de finir sur le podium a plus pris le dessus que chez d’autres. Parce qu’une troisième place au Mondial, ça reste une très belle performance, peu importe le scénario. Le contexte dans lequel cette médaille de bronze a été remportée fait forcément perdre de la valeur à cette dernière, un peu comme en 2014 quand les Français étaient tombés au même stade contre la Serbie suite au magnifique exploit contre l’Espagne. Sauf que finir sur le podium d’une Coupe du Monde, ce n’est jamais anodin, surtout deux fois de suite. La France est la seule nation à avoir terminé à deux reprises dans le Top 3 mondial lors des deux dernières éditions. Ça, c’est quelque chose sur quoi les Bleus peuvent construire. Alors oui, on aurait pris une médaille d’or à la place de deux médailles de bronze mais ce n’est pas pour autant qu’il faut cracher dessus, au contraire. Il ne faut pas oublier que les Bleus n’ont pas pesé bien lourd lors des Jeux Olympiques 2016 et l’Euro 2017, deux compétitions qui ont marqué la fin de la génération Tony Parker – Boris Diaw.

Après le premier match de préparation, perdu contre la Turquie à Pau, on sentait que l’Équipe de France avait pas mal de boulot à accomplir pour espérer vraiment rivaliser avec les meilleures nations de la planète basket. Six semaines plus tard, les Bleus sont troisièmes du Mondial derrière l’Espagne et l’Argentine, le tout avec une qualification aux Jeux Olympiques 2020 dans la poche arrière, et une victoire historique contre Team USA en prime. Honnêtement, la grande majorité aurait probablement signé pour un tel bilan. Parce qu’outre la médaille, il fallait quand même aller la chercher cette qualif aux JO. Avec la Serbie et l’Espagne, pour ne citer qu’elles, c’était loin d’être gagné étant donné qu’il n’y avait que deux places qualificatives pour les nations européennes. C’est toujours une bonne chose de pouvoir éviter un tournoi de qualification olympique qui peut être potentiellement casse-gueule. Donc en fin de compte, malgré la grosse déception de l’Argentine, on peut être fiers de cette Équipe de France, et ce n’est pas notre TP national qui va dire le contraire. Le basket français a grandi un peu plus durant cette quinzaine chinoise, et on ne peut que s’en réjouir. Les Bleus ont donné des moments magiques à leurs supporters, des moments tragiques aussi, mais ils ont surtout très bien représenté le drapeau tricolore. Alors messieurs, merci pour tout, et on se revoit dans un an à Tokyo pour refaire le plein d’émotions fortes lors des Jeux Olympiques.

Le bilan global des Bleus sur ce Mondial, il est forcément positif. Ça ne veut pas dire qu’ils doivent se contenter des troisièmes places, c’est juste qu’il ne faut pas non plus prendre ça pour acquis. Deux podiums lors des deux dernières Coupes du Monde, ce n’est pas rien.