L’Argentine a pris une Roja de plein fouet… mais elle n’a pas à rougir : espléndida Copa Del Mundo, gracias soldados

Le 15 sept. 2019 à 17:50 par Giovanni Marriette

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Source image : FIBA

On attendait l’Espagne, Team USA et la Serbie tout en haut de la hiérarchie mondiale 2019. On attendait la France, l’Australie ou la Grèce pour venir jouer les trouble-fêtes. Puis on retrouvait un troisième chapeau, dans lequel la Lituanie, le Brésil ou… l’Argentine pouvaient éventuellement tirer leur épingle du jeu, selon les match-ups et la force du vent. Poke le destin, sept des huit nations sus-citées repartent donc de Chine en se disant… qu’elles auraient aimé être à la place de l’Argentine aujourd’hui.

On en parlait peu de ces Argentins. Tout juste croisés à Villeurbanne quelques jours avant le début de ce Mondial, mais pas plus que ça à vrai dire. La communauté NBA connaissait quelques noms, des noms qui n’avaient pas forcément réussi à s’imposer Outre-Atlantique, et elle connaissait à vrai dire surtout… Luis Scola, véritable momie du basket FIBA et que l’on imaginait un peu cramé après deux années à déplacer sa vieille carcasse dans le championnat chinois. Puis cette Albiceleste s’est tranquillement mise en route, bénéficiant il est vrai d’une première dizaine de jours tranquilles. Russie, Nigéria, Corée, Pologne et Venezuela, on a vu plus indigeste comme tapas. Le premier vrai test arrivera finalement en quarts de finale, et quel test, face à une équipe de Serbie fabuleuse de facilité jusque-là… une équipe de Serbie balayée d’un revers de la main par le groupe de Sergio Hernandez. On découvre alors que Facundo Campazzo est un magnifique torrero, que les Brussino, Laprovittola ou autres Garino sont de sacrés snipers, que Marcos Delia, Mulet Gallizzi et Gabriel Deck sont de féroces bestioles, et que Luis Scola en avait carrément gardé sous la semelle malgré un premier tour déjà quasi-parfait. Le dilettantisme serbe sera fessé par la furia argentine, parfait, on part donc sur un Pavardico en demi-finale. Plutôt une bonne faire se dit-on côté français, l’ogre américain ayant été vaincu et la route semblant un peu plus dégagée. Sauf que la France, comme la Serbie et pire encore, tombera elle-aussi dans le piège de ces suceurs de sang. Quarante minutes de larmes et de sueurs pour les Bleus, quarante minutes de sueur mais au bout la joie pour les bleus et blancs, direction une finale inespérée pour un paquet de gens dix jours auparavant, à part peut-être pour… tous les Argentins.

Au final l’Espagne sera une fois de plus au dessus du game mais qu’importe, cette équipe d’Argentine nous aura prouvé, à nous plus qu’à d’autres d’ailleurs, qu’une bonne dose d’adrénaline bien gérée valait bien toutes les expériences NBA du monde. Luis Scola aura beau avoir été cadenassé et renvoyé à son état de vieillard par la Roja, il aura finalement prouvé qu’il est de la trempe des Tony, des Pau, des Oscar ou des Melo, mais si, vous savez, tous ces mecs qui illuminent le basket internationale depuis que le monde est monde. Une bande de fous malades qui vous sautent à la gorge tout en multipliant les actions de Top 5, une défense soudée et une attaque léchée, un coaching gagnant et une légende sur la fin mais loin d’être morte, voilà donc ce qu’était le parfait mélange pour réaliser une Coupe du Monde quasi-parfaite. Huit matchs, sept victoires et une finale tout simplement trop dure à jouer face à l’adversaire parfait, et le peuple argentin pourra donc fêter ses héros comme de vrais vainqueurs. Parce que la médaille n’est peut-être pas en or, mais elle en a presque l’odeur.

Des envies de féliciter cette bande de badass, des envies de leur faire des câlins même si les chances de voir nos os se briser sont assez élevées. On est comme ça nous, c’est la fin de la Coupe du Monde, de quinze jours passés à geeker douze heures par jour devant des matchs… parfois étranges, alors on a juste envie de dire bravo à ceux qui nous ont plu. Comme quoi ça arrive, de dire du bien de temps de temps en temps, et certains devraient essayer parce qu’on vous jure qu’on se sent mieux après.