L’Équipe de France est venue, elle a vu… et elle a vaincu : victoire monumentale face à Team USA, tellement mérité, tellement jouissif

Le 11 sept. 2019 à 09:28 par Giovanni Marriette

Ils l’ont fait ! Certains y croyaient dur comme fer, d’autres beaucoup moins, alors que la plupart préféraient jouer l’impertinence en annonçant une victoire des Bleus tout en… remplissant leur couche, mais au terme de quarante minutes monumentales les Bleus de Vincent Collet ont donc réussi l’exploit de sortir Team USA pour rallier les demi-finales… et les JO 2020. Cocorico, bordel.

Il en fallait du courage, et il aura également fallu d’énormes paires de testicouilles. Pas grand monde ne voyait ces Bleus capables de taper “l’invincible” Team USA, et pourtant… Et pourtant, nos douze irréductibles Gaulois avaient donc ce petit supplément d’âme, cet indéfinissable charme, cette petite flamme. Ella elle l’a, et nos Bleus l’avaient donc aussi, et c’est aujourd’hui tout un peuple qui célèbre ses héros. Le film du match ? Évidemment incroyable, car on ne tape pas Team USA sans lâcher l’un des plus beaux matchs de l’histoire du basket français…

19h à Dongguan, 13h heure française, et le monde de la balle orange s’arrête. Andrew Albicy peut-il stopper Kemba Walker ? Nando De Colo est-il un joueur plus all-around que Khris Middleton ? Vincent Poirier sera-t-il le meilleur joueur des Celtics la saison prochaine ? On a désormais quelques réponses. Car dès l’entame de match les Français prennent les amerloques à la gorge comme un pit vous chique au coup. Frank Ntilikina confirme son rang de starter le plus saignant de cette Coupe du Monde avec deux gros triples d’entrée de jeu, Myles Turner offre un beau poster à Rudy Gobert mais c’est surtout… Nicolas Batum qui sort sa pancarte suivez-moi et qui porte les Français vers un premier quart parfait. 26-19 France, messieurs les Américains sont prévenus. Juste assez d’ailleurs pour nous coller un bon gros 8-0 des campagnes dès le début du deuxième quart, comment dit-on ça va pas être de la tarte en américain. Fort heureusement Evan Fournier sort de sa boîte, malheureusement… Joe Harris aussi, zut de zut, et comme dans un rêve ce quart de finale se transforme alors en un foutu concours de tir. C’est plus du basket c’est du tennis de table, on compte plus de 532 changements de leader avant la mi-temps mais l’essentiel est là : la France y croit.

La deuxième mi-temps ? Allô Martin Scorsese, on a un scénario à te proposer. Rudy Gobert prend rapidement sa troisième faute, Gregg Popovich est… ejecté car il ne supporte pas qu’on ne laisse pas Jaylen Brown faire quatre pas pour aller au cercle, mais ce fait de jeu a pour conséquence de titiller Team USA qui prend alors sept points d’avance pour s’offrir leur plus gros écart du match. Le moment choisi par… Evan Fournier pour démarrer son festival. Floater au dessus de Mason Plumlee, bucket, stepback sur Jaylen Brown, bucket, tire-mon-doigt stop and go sur Marcus Smart, bucket plus la faute. Evan 9, Team USA 0, temps-mort Oncle Sam, la France est devant et c’est tout à fait logique. 73-71 et dix minutes à jouer, et Auchan annonce sur Twitter une rupture de stock de ses défibrillateurs. Ce match va faire des victimes c’est écrit, mais c’est le prix à payer pour faire taire Kurt Helin, Marc Stein et tous les Américains moyens. Les premières possessions du money time sont brouillonnes, Andrew Albicy ne lâche pas Kembaba d’une semelle et se permet même d’aller scorer en contre-attaque après lui avoir piqué le ballon et sa meuf, la France qu’on aime. A 88 partout et moins de trente secondes à jouer c’est à présent l’heure de rentrer dans l’histoire, et c’est donc… Brook Lopez Rudy Gobert qui va s’en charger. Crêpe énorme sur le pivot des Bucks, deux lancers filochés suite à une faute de ce même Lopez vingt secondes plus tard et voilà les Français à +2. Temps-mort USA, remise en jeu devant la table, huit secondes à jouer, et les Cainris… qui ne sont pas foutus de remettre la balle en jeu. Coup de sifflet, possession France, faute États-Unis, lancers Vavane, vous connaissez la suite, et les Français s’imposent donc 94-90 au bout du suspense, laissant un pays en pleine explosion et espérant ainsi que la mère Lapix en touche un mot ce soir au Journal de 20h.

Les Français en étaient capables, les Français l’ont fait, et ils iront donc défier l’Argentine de Léo Messi en demi-finale d’un Mondial. Des années de frustration effacées en l’espace de quarante minutes, l’arrogance à la française qui l’emporte sur l’arrogance yankee, l’histoire est belle et sera à n’en pas douter contée à nos enfants, nos petits-enfants et leurs enfants. Allons enfants de nos enfants, le jour de gloire est arrivé.

Réveil, sueur, oh merde, tout n’était donc qu’un rêve. Rendez-vous à 13h pour un choc de titans, et si jamais la France s’en prend une méga grosse dans les dents, on pourra toujours dire qu’on a gagné ce match pendant la sieste.