NBA Flashback 2018-19 #37 : ce jour où les Pelicans ont dû apprendre à vivre sans Anthony Davis, spoiler, c’était pas si mal

Le 06 août 2019 à 10:07 par Alexandre Taupin

anthony davis pelicans
Source image : NBA League Pass

La saison 2018-19 est à peine écoulée qu’elle nous manque déjà. Comme chaque été, TrashTalk vous propose donc de revenir sur ces événements qui nous ont fait vibrer, sursauter, rire ou pleurer, histoire aussi de garder notre belle NBA en tête H24 et douze mois sur douze. Allez, coup d’œil dans le rétro histoire de se rapprocher tranquillement… de la reprise. Comment ça on se repose l’été ? Comment ça on est des geeks ? 

Lamartine écrivait : un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Une phrase qui a dû prendre un certain sens dans l’esprit d’Alvin Gentry lorsqu’il a compris qu’Anthony Davis n’avait plus la tête aux Pelicans, appâté qu’il était par les Lakers et LeBron James. Une mise à l’écart synonyme de descente aux enfers pour un groupe qui n’arrivait pas à chercher la huitième place avec sa superstar, alors qu’espérer en l’absence de celle-ci ? Un sursaut d’orgueil pardi, celui d’une équipe qui se fait jeter comme une malpropre en milieu de saison par une énième star capricieuse, pas foutu d’attendre la fin de saison pour afficher ses états d’âmes. Sursaut il devait y avoir et sursaut il y eut, même si les puristes des stats nous contrediront. 

Pour comprendre le dilemme Anthony Davis, il faut remonter au 18 janvier 2019. Ce jour là, les Pelicans défient les Blazers au Moda Center de Portland et AD est évidemment en tenue. Fort d’un début d’année en boulet de canon (34 points/26 rebonds contre les Nets, 46 points/16 rebonds contre les Clippers notamment), l’ailier super fort espère enchaîner les wins pour mettre son équipe en Playoffs mais rien n’y fait, New Orleans s’incline dans l’Oregon et AD se blesse, une fois de plus. Une défaite des Pelicans, une blessure de Davis, rien de bien nouveau dans le monde de la NBA nous direz-vous et pourtant c’est mal connaître les plans du joueur et de son agent, le célèbre Rich Paul. Alors qu’il est encore blessé, il annonce dix jours plus tard à ses dirigeants, son refus de prolonger et sa volonté d’être transféré dans une équipe plus compétitive. WOJ BOMB ! Certes, les propos de LeBron James quelques semaines plus tôt avaient enflammé la toile et les Pelicans s’étaient agacés du tampering non dissimulé de la star des Lakers, mais qui aurait pu imaginer que Unibrow se mettrait au garde à vous si rapidement devant le King ? La question qui reste est de savoir si Davis réussira à se faire transférer avant la deadline ou s’il devra attendre l’été pour avoir ce qu’il souhaite. Dell Demps ne craque pas et laisse passer la limite des trades sans sourciller (elle était facile), mettant vent sur vent à Magic Johnson. Le voilà avec une superstar qui n’a aucune envie d’être là et une demi-saison à faire. Quelle stratégie mettre en place sachant que la NBA scrute de près toute envie de mettre Anthony Davis au placard pendant six mois. Davis est “restreint”, il joue les matchs mais ne dépasse pas les vingt-cinq minutes. On atteint le sommet du ridicule entre un joueur qui est en état de jouer et de peser malgré ses envies de départ et une équipe qui, trop effrayée par les amendes de la ligue, va enchaîner les subterfuges pour laisser AD au loin. Problème de dos, poignets, cheville, load management, tout y passe. Il faut dire qu’un Anthony Davis en forme ça coûte plus cher en pépites et en pick.

Et le terrain alors ? Comme prévu, l’équipe coule à pic en l’absence de sa star. De là à imaginer six mois de perdus ? Loin de là. Oui, l’équipe perd beaucoup de matchs (24 des 36 matchs disputés depuis Portland) mais l’absence et/ou la limitation de Davis ouvre la porte à d’autres joueurs moins en vue qui vont saisir leur chance. Elfrid Payton, enfin remis de ses blessures, cumule les triple-doubles (cinq à la suite), Julius Randle sort sa meilleure saison en carrière avec quelques cartons offensifs bien sentis (45/11/6 contre Portland notamment). Et que dire de Jahlil Okafor ? Considéré par beaucoup comme perdu pour la NBA, l’ancien Sixer ressuscite au meilleur des moments. Titularisé suite à la blessure de… Davis, il affiche 18 points, 10 rebonds entre le 20 janvier et la trade deadline et déçoit rarement quand il est titularisé. Bien sûr, nous garderons le meilleur pour la fin et aux Pelicans le meilleur s’appelle Jrue. On l’imaginait tradé rapidement, dans un registre similaire à la fin du duo Conley-Gasol aux Grizzlies, mais le grand frère de la fratrie Holiday n’a pas suivi les envies de départ de son camarade volant. Bombardé leader de franchise du jour au lendemain, JH n’a pas démérité bien au contraire. Le meneur a tout simplement joué comme un franchise leader et c’était ce qui lui était demandé. Toujours étouffant défensivement, le All-Star (c’était en 2013) a rappelé à tout le monde pourquoi il est considéré comme l’un des meneurs les plus complets de la ligue. Capable de superbes cartons offensifs, Jrue n’a pas eu peur de prendre ses responsabilités en attaque : contre OKC mais aussi à Utah ou Denver, le meneur a su mener son équipe à la victoire. Une emprise sur l’équipe malheureusement (ou heureusement pour la Draft) coupée par une blessure musculaire, l’obligeant à finir sa saison en mars.

La demande de trade d’Anthony Davis a détruit toutes les ambitions des Pelicans l’an dernier mais limiter la saison de New Orleans au A-Drama serait bien injuste pour les joueurs qui ont profité de l’absence de la star pour sortir de l’ombre. Julius Randle est allé chercher son contrat à coup de 30/10, Elfrid Payton et Jahlil Okafor ont rappelé qu’ils étaient de bons basketteurs et Jrue Holiday a customisé le fauteuil de franchise leader à sa taille pour la saison à venir. A moins qu’un autre phénomène ne vienne lui griller la politesse bien entendu.