La Brocante de TrashTalk, épisode 4 : dans les coulisses de la Drew League, un passage incontournable pendant l’été

Le 24 juil. 2019 à 17:03 par Julien Dubois

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Source image : drewleague.com

C’est officiel, la canicule est passée par là et l’été est déjà bien entamé alors en attendant que la NBA reprenne ses droits dans notre quotidien, on recharge les batteries comme on peut. Entre deux matchs de Summer League pour survivre, on a même le temps d’enlever ses oeillières pour porter un regard différent sur notre sport préféré. Alors sortez vos lunettes de soleil et votre appareil à pression, TrashTalk vous accompagne en cette saison estivale avec des thèmes variés sur le monde de la grosse balle orange pour se changer un peu les idées. Allez, après une session Netflix and Chill, un passage au playground et un petit docu, nouveau détour par la Brocante.

40, c’est le nombre de jours depuis le dernier match en NBA. 90, c’est le nombre de jours avant le prochain match en NBA. Comment le sait-on ? On compte sur nos murs avec une craie, comme les prisonniers. Alors oui, il y avait la Summer League, oui le Mondial arrive, et oui si on s’ennuie on peut toujours regarder le Tour de France mais rien de tout ça ne peut sécher les larmes d’un fan de NBA en manque. On limite comme on peut la casse et justement, est organisée depuis 1973 la Drew League, une sorte de championnat d’été qui réunit des joueurs de baskets de tous les horizons. Comme on a rien à faire et qu’il fait 150 degrés dehors (si, si, au moins), on se laisse tenter, c’est parti pour un quatrième épisode.

Petit point historique d’abord, afin de savoir d’où vient ce qui nous occupe. C’est donc en 1973, que Alvin Wills rassemble six équipes du coin où il vivait. Sportifs universitaires, simples passionnés ou abonnés du playground, tous se retrouvent et se mélangent pour une chose : kiffer la balle orange ensemble. À l’époque, il souligne l’importance du basket dans les quartiers : pas de bowling, pas de théâtre ou de cinéma, pas de centres commerciaux, juste un arceau et une grosse balle. De ces racines, naît une identité : la Ligue n’a pas pour objectif de se professionnaliser et de remplir des stades de 20 000 personnes, on aime le basket alors tout le monde doit pouvoir jouer.

“Peu importe si vous étiez connu ou pas. Lorsque vous deviez jouer, il fallait montrer que vous aviez du jeu.” – Alvin Wills.

Dino Smiley, aujourd’hui Commissionner de la Ligue (l’équivalent d’Adam Silver donc), est une figure emblématique de la Drew et illustre parfaitement la mentalité de la chose. Engagé depuis ses 13 ans, il va coacher une équipe, d’adultes, à quinze ans et gagner deux titres en 1976 et 1978. Le dernier personnage important de cette ligue est Bill Crawford, le premier homme au micro qui mettait l’ambiance pendant les matchs. D’inspiration streetballistique, le speaker fait partie du jeu et l’énergie qu’il dégage galvanise les joueurs. Aujourd’hui encore, pendant les matchs, les joueurs sont désignés par leurs prénoms et non leur nom de famille, même quand ce sont des stars, histoire de respecter les origines quoi. La Ligue a pris du galon et a gagné en couverture médiatique lorsque Nike s’est investi dans le projet en 2013. La marque est devenue le sponsor principal et organisateur de l’événement.

Place au jeu maintenant, la Ligue s’est étendu jusqu’à vingt-quatre équipes aujourd’hui, placées dans deux divisions. Durant neuf week-ends une sorte de saison régulière a lieu pour choisir les équipes qui vont en Playoffs. Niveau organisation, le gymnase n’est pas très grand, un peu ambiance “college basketball” et des spectateurs sont debout sur le bord du terrain pour s’exciter à la moindre action. Ah oui on allait oublier, trois gars font offices d’arbitres. En réalité, ils jouent à pile ou face avec leur sifflet. De toute façon, vu comment ça défend, on pourrait se passer d’eux et annoncer ses fautes comme au playground. D’une manière générale, les matchs ne deviennent compétitif que dans les dernières minutes et sont plus un moyen de proposer du spectacle, de se faire kiffer.

Outre les petits jeunes venus se montrer au public et les vétérans en mode baroud d’honneur, des stars de NBA ont foulé les parquets de la Drew League, par attachement à l’événement, pour donner de la visibilité à cette compétition estampillée Nike ou pour venir se dégourdir les pâtes entre deux sessions bronzette à Venice Beach. DeMar DeRozan par exemple, est un habitué de la Ligue depuis 2005 ! Il passe donc chaque année faire un petit coucou et montrer qu’un joueur NBA, même les mains dans les poches, ne fait pas partie du même monde qu’un gars du terrain d’à côté. On ne va pas faire une liste exhaustive car ce serait trop long mais Kobe, LeBron, Durant, Harden, PG13 et CP3 ont tous foulé les parquets de la Drew. C’est donc une occasion de voir ces gars là kiffer, sans pression, leur passion. Petite mention également pour The Game qui est passé l’année dernière et qui jouait le rôle du gars à la gestuelle bizarre qui prend feu derrière l’arc et rentre tous ses tirs.

Last but not least, comme ils disent outre-Atlantique, la Drew League possède sa fondation depuis 2009. Son objectif ? Ouvrir des pistes de développement pour des enfants des quartiers de Los Angeles en utilisant le sport, notamment. En offrant un cadre le plus sain possible, la Drew League Fondation tente de se battre pour l’égalité des chances et surtout le pour trouver le meilleur en chacun des enfants qu’elle encadre. Les revenus des billets vendus pour assister aux matchs sont utilisés comme fonds pour la fondation et on ne doute pas que Nike travaille dans ce sens là aussi. « Giving young people a chance to succeed », voilà leur slogan et on ne peut que souligner la beauté du combat.

Voilà pour cette petite review de ce qu’est la Drew League. Au-delà de nous offrir une dose de basket durant l’été, la compétition porte dans ses gènes ce pour quoi on aime le sport : rassemblement, compétition et kiff. En plus, l’argent généré par l’événement sert pour la bonne cause. On sait pas ce que vous en pensez mais nous on a trouvé une raison pour avoir des cernes et se lever la nuit, même cet été.

 

 

 

Source texte : drewleague.com


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