Kawhi Leonard a été très clair avec les Clippers : Westbrook ou Paul George, donnez-moi PG13 et je signe chez vous

Le 22 juil. 2019 à 10:38 par Bastien Fontanieu

Kawhi Leonard
Source image : NBA League Pass

C’est un des feuilletons les plus dingues de ces dernières années, et on en parlera encore très probablement dans les mois à venir. L’arrivée de Kawhi Leonard chez les Clippers, avec manigances effectuées en coulisses pour récupérer Paul George, il y a du détail à décortiquer.

La folie de cette free agency 2019 est telle qu’on ne sait plus trop où resituer les choses. Kawhi à Los Angeles ? C’était il y a deux semaines ? Et donc le titre il l’a remporté y’a un peu plus d’un mois c’est ça… avec les Raptors ? Drôle d’époque quand on y pense, Paul George et Russell Westbrook évoluant alors sous le même maillot, celui du Thunder. Aujourd’hui, bien des choses ont changé. Et après la bombe du 6 juillet dernier, les caméras suivant le moindre SUV quittant l’aéroport de Toronto, des détails ressortent. On en a vu et entendu des bonnes, qui ont créé toute sorte de débat. On a eu Kawhi, planqué dans la street de Los Angeles, feintant les Lakers à 14h pour finalement prendre rendez-vous avec PG à 15h à la cabine téléphonique. On grossit le trait, mais c’est ce qui a été notamment rapporté, le côté manipulateur de Leonard lorsque tout le monde pensait le voir réfléchir solo dans son coin. L’homme silencieux face aux caméras est en fait un stratège sacrément coriace, qui a profité de la situation pour récupérer un All-Star en plein prime en Paul George. Mais alors comment ça s’est vraiment passé ? Y a-t-il eu de la menace faite d’un côté ou de l’autre ? Doit-on croire la version officielle, qui consiste à dire que PG était trop tenté par un retour à Los Angeles et que rejoindre un Kawhi séduit par ses talents avait trop de sens ? Ou bien y a-t-il autre chose, notamment la réalisation d’un certain plafond à OKC après une nouvelle désillusion au premier tour des Playoffs ? Tout ça, évidemment, on ne l’apprendra pas en deux petites semaines. Dans très peu de temps, Paul George et Kawhi Leonard seront présentés sous leurs nouvelles couleurs et les premières questions piquantes leur seront posées. Peut-être y répondront-ils, peut-être pas. Et certainement, comme pour les Heatles de LeBron, Wade et Bosh, on découvrira l’intégralité des coulisses dans quelques années. Cependant, Shams Charania de The Athletic a discuté récemment avec ses collègues et a révélé une piste qui n’avait pas encore été trop soulignée. Le fait que Russell Westbrook était aussi dans la balance, mais ce n’était clairement pas le souhait de Kawhi…

Lors des derniers jours qui menaient vers la décision de Kawhi Leonard le 6 juillet au matin, j’ai commencé à entendre qu’il avait informé les Clippers qu’il allait signer chez eux, s’ils étaient capables d’acquérir une seconde star. Russell Westbrook et Paul George sont rapidement devenus des cibles, m’a-t-on dit. Sauf que Leonard a identifié George comme étant le joueur à aller chercher. Et une fois que les Clippers ont eu écho du fait que Kawhi allait signer chez eux, ils ont fait tout ce qui était possible pour s’assurer que sa décision ne changerait pas. J’ai également entendu que Kawhi a été très actif dans son recrutement cet été, pas seulement avec Paul George mais aussi avec JaMychal Green, qui retourne chez les Clippers sur un contrat de deux ans avec une année en player option. PG n’était pas un joueur facile à aller chercher, et c’est un vrai signe du joueur qu’est Leonard, la franchise que sont les Clippers et les personnes qui ont participé à cette opération.

Le point important ici est Westbrook. Et pas pour l’isoler puis le pointer du doigt car c’est celui qui n’a pas été choisi. Non, en l’occurrence, Russell est sujet à quelques discussions. Déjà, on savait que Sam Presti avait mis son meneur sur le marché pendant cette folle semaine menant à la décision de Kawhi Leonard, les Raptors étant mentionnés comme une potentielle destination. Mais la piste, révélée initialement dans un tonnerre médiatique, a été vite zappée. Trop de salaires, trop de complications, pas sûr de l’intégration, c’est mort pour lâcher Pascal Siakam, on nexte. Ceci étant dit, ce qui semblait inconcevable il y a encore un mois était devenu réalité dans les plaines de l’Oklahoma : le Thunder pouvait concevoir un transfert de sa figure all-time, l’homme qui a représenté la franchise avec ferveur depuis le premier jour. Ce qu’on ne savait pas forcément, c’est le lien qu’il y avait avec les Clippers. De leur côté, les potes de Steve Ballmer avaient l’air de cibler Westbrook et George, un duo potentiellement séparable compte-tenu de la nouvelle désillusion en Playoffs et la situation financière d’OKC. Et en soit, comment ne pas les comprendre ? Russell et Kawhi, est-ce que ce ne serait pas encore plus atomique, sur le papier ? C’est là que Kawhi est intervenu, selon Charania, pour guider sa nouvelle franchise. Si vous souhaitez vraiment que je vienne, il ne faudra pas aller chercher le meneur… mais plutôt l’ailier du Thunder. Question de compatibilité, question de polyvalence, question de skillset comme ils disent là-bas. Terrifiants des deux côtés du terrain, Leonard et PG apportent déjà une notion de fluidité côte à côte qui fait trembler la Ligue, alors qu’ils n’ont pas joué une seule minute ensemble. Pendant ce temps-là, à Houston ? L’excitation est également palpable, mais le sujet le plus mentionné de ces dix derniers jours est la compatibilité entre le jeu d’Harden et celui de Westbrook. Et ça, apparemment, Kawhi n’en voulait pas dans son bateau. Une belle façon aussi d’appuyer le propos tenu par certains la saison dernière dans les rues d’OKC, le fait que Paul George était bien le meilleur joueur de la franchise au final. Le débat reste ouvert.

Malin, discret, magnifique ? Deux poids deux mesures, sales manigances, machiavélique ? Chacun son avis sur les agissements de Kawhi Leonard cet été, afin de signer chez les Clippers. Une chose semble sûre cependant, et qui ravira les détracteurs de Westbrook : s’il y a bien un joueur du Thunder que le MVP des Finales voulait à ses côtés, ce n’est pas le numéro 0 mais le 13. 

Source : The Athletic