Kawhi Leonard a toujours voulu ressembler à Michael Jordan : témoignages de ses coéquipiers NCAA

Le 04 juin 2019 à 10:52 par Bastien Fontanieu

Kawhi Leonard
Source image : NBA League Pass

S’il est aujourd’hui en Finales NBA avec les Raptors, après avoir réussi des Playoffs 2019 de niveau all-time, ce n’est pas pour rien. Kawhi Leonard a eu un modèle pendant toute son enfance, et c’était un certain numéro 23 de Chicago.

Oui, de Chicago, faut bien qu’on précise car pour certains ce numéro se partage avec un autre garçon assez doué au basket et évoluant à Los Angeles. Avant de devenir le monstre qu’il est en ce moment, Kawhi n’était pas forcément le joueur qu’on attendait comme une des perles du circuit NBA. Preuve étant, sa Draft en 2011, avec une sélection en 15ème place, par des Spurs qui sentaient un certain potentiel chez ce gros bosseur formé en Californie. C’est à San Diego State University, tout près de la frontière mexicaine, qu’un jeune garçon aux mains disproportionnées faisait ses gammes. Deux années passées à bosser son jeu, en étant déjà particulièrement discret dans toute interaction sociale. Muet, le Kawhi ? Pas vraiment, mais sacrément discret, ça oui. Préférant bosser son jeu et se donner à 200% dans le basket plutôt qu’autre chose, le gamin et ses longues tresses était avant tout un défenseur robuste, un rebondeur hors-normes, qui se défonçait sur le terrain pour la victoire et rien d’autre. Impossible de penser, à l’époque, qu’on aurait un des joueurs offensifs les plus développés de toute la planète basket. Cependant, comme The Athletic l’a partagé dans un superbe papier, les bases étaient posées pour une trajectoire exceptionnelle. En effet, en récupérant les témoignages de différents membres de son entourage, coéquipiers, coachs et autre, on peut voir que Leonard avait un objectif en tête. Ressembler le plus possible… à Michael Jordan, le GOAT pour bon nombre d’observateurs. Un exemple à suivre et utilisé par des milliers de basketteurs, qui semble quasiment intouchable au fur et à mesure que les années passent. En ce moment, avec ses performances, son style de jeu et cette capacité à pouvoir dominer des deux côtés du terrain, Kawhi provoque le débat sur les talk-shows américains : est-ce qu’on n’aurait pas là une des versions les plus proches de Jojo, après l’illustre Kobe qui a rayonné sur les parquets pendant deux décennies ? Quand on voit ce que l’ailier faisait pendant des heures tout au long de son adolescence, on peut comprendre l’intrigue.

John Van Houten (manager) : Il venait chez moi et il regardait des vidéos en boucle sur Michael Jordan . On appellait ça les “Soirées Mike”… Parfois, cela durait 4 à 5 heures de vidéos de suite.

Coach Velasquez: On terminait une rencontre et immédiatement après, il regardait des vidéos de Jordan sur YouTube. Immédiatement. Il n’envoyait pas de textos, il regardait des vidéos de Jordan sur YouTube. Il les regardait chaque jour, en permanence.

Tim Shelton (coéquipier) : Vous voyiez bien qu’il regardait toutes ces vidéos, mais il n’en parlait jamais à qui que ce soit.

Coach Velasquez: Coach Fisher avait une politique précise au sein de l’équipe, notamment le fait de ne pas utiliser son téléphone pendant les repas en équipe. Sauf que Kawhi avait quand même son téléphone posé sur ses jambes, avec des vidéos de Jordan. Il observait le moindre de ses mouvements.

LaBradford Franklin (coéquipier) : Sur son téléphone, le fond d’écran c’était Michael Jordan. Il disait toujours, “Je suis Mike. T’aimes bien LeBron ? T’aimes bien Kobe ? Ouais, ils sont bons, mais moi je suis Mike. Je veux être fort, je veux être le meilleur.” Et vu la façon dont il abordait les choses, on savait que c’était quelque chose de sérieux pour lui.

Jordan, Jordan, Jordan. Des heures, des journées, des semaines entières à se bouffer des highlights dans tous les sens, afin de dupliquer chaque mouvement. Pas la même méthode que Kobe, notamment dans les mimiques puisque le Mamba s’est rapproché de Sa Majesté dans l’attitude et le caractère, mais des résultats stupéfiants lorsqu’on parle purement et simplement du jeu. Cette grâce dans les airs, cette précision dans le jeu à mi-distance, ce culot et cette détermination, Kawhi force les discussions quand on le voit jouer à son niveau actuel. La Conférence Est n’a d’ailleurs pas pu tenir face à ce monstre des parquets, une première épopée en Playoffs et tout le monde s’est mis à genoux devant The Klaw. Il y a certes une domination offensive qui ne semble pas aussi poussée que celle qu’un Jordan a eu sur la durée, mais des séquences comme celles contre Milwaukee ou Philadelphie ne peuvent que nous halluciner. S’il faut scorer à outrance en trouvant les bons angles ou en cherchant les lancers, il le fera. S’il faut défendre sur le meilleur joueur adverse et totalement retourner une série, il le fera. Face aux Warriors, la tâche semble compliquée, irréalisable même en voyant notamment Golden State égaliser à 1-1 dans la série. Mais comme de nombreux fans le savent, il y a cette explosion qui est attendue à l’Oracle Arena. Un match à la Jordan justement, avec une domination totale des deux côtés du terrain. Il faudra ça pour reprendre l’avantage du terrain, il faudra ça pour tenter de faire chuter la dynastie de Steve Kerr et compagnie. Touché à la jambe, Leonard n’est clairement pas à 100%. Mais s’il suit le modèle de Jordan et parvient à dépasser ses limites physiques, personne ne sera surpris de voir Kawhi offrir un match à couper le souffle. Le script est prêt, les comparaisons lancées, à lui de nous éblouir cette semaine.

Jordanesques, voilà comment sont traduites certaines des récentes performances de Kawhi Leonard sur ces Playoffs 2019. Au départ, le garçon rêvait juste de ressembler à Jordan, aujourd’hui les comparaisons sont faites sans véritablement blasphémer. Pas mal, cette destinée.

Source : The Athletic