Les Raptors ont crée un foutu monstre défensif à cinq têtes : le Magic en fait encore des cauchemars, de l’air de l’air

Le 20 avr. 2019 à 10:12 par Giovanni Marriette

Raptors
Source image : NBA League Pass

Pour défaire le Magic pour la première fois dans sa salle depuis le… 28 février, Nick Nurse avait tout intérêt à présenter une équipe valeureuse en défense. On connaît la qualité en attaque de Kawhi Leonard, Kyle Lowry et désormais Pascal Siakam, on sait aussi que sur le papier les Dinos n’ont peut-être pas leur pareil pour défendre leur land, mais on sait aussi que pour la défense c’est dans la tête que ça se passe. L’indication de la nuit ? Quand les Raptors ont décidé de verrouiller, l’air vient vite à manquer…

Tout était pourtant réuni pour faire de la vie des Dinos un véritable enfer. Un premier match de Playoffs à l’Amway Center depuis 2012, une invincibilité de quasi deux mois à la maison, Tracy McGrady aux commentaires, Jameer Nelson pour jouer les MC d’avant-match et Nick Anderson probablement envoyé le plus loin possible de la Floride pour conjurer le sort.

Oui mais voilà.

Oui mais voilà, Nick Nurse avait une fois de plus sorti son lineup de la mort et ce dès l’entame. Kyle Lowry à la mène, dîtes bonjour à l’un des tous meilleurs défenseurs de la Ligue au poste 1, devancé uniquement – peut-être – par Jrue Holiday. A l’arrière ? Danny Green, aka le meilleur arrière contreur de la Ligue depuis une bonne demi-douzaine d’années, intraitable également sur l’homme et diplômé de la grande école de QI Gregg Popovich. Sur les ailes ? Lol. Kawhi Leonard est double DPOY et Pascal Siakam est en train de devenir son clone camerounais. On termine avec le poste de pivot, tiens tiens encore un DPOY, avec un Marc Gasol qui se cure tranquillement le nez depuis février en attendant les Playoffs. On pourrait rajouter des Fred VanVleet ou des Norman Powell pas manches en ce qui concerne l’aspect défensif et surtout un Serge Ibaka depuis longtemps identifié pour un spécialiste de la crêpe (quoique salement dominé cette nuit par Vucevic), on pourrait même penser à un autre spécialiste – OG Anunoby – pour l’instant absent, mais c’est véritablement à la vue du supplice infligé aux starters d’Orlando par ceux de Toronto qu’il était d’utilité publique d’en parler un chouïa.

Les principales victimes de l’étau serré par Kawhi and co. ? Wow, quasi tout le monde. Nikola Vucevic ? Complètement annihilé dès lors que Marc Gazouze le tenait au poste, un Voutche parfois obligé de poster son vis-à-vis depuis la ligne… des 3-points tant il ne parvenait pas à s’approcher du cercle. Défense loin du ballon on n’en parle même pas le mec est sur une autre planète avec son placement et ses croche-pattes so smart, résultat quatre interceptions pour Big Spain et deux paniers seulement pour Niko lorsqu’il avait l’Espagnol sur le râble. Serge Ibaka lui fera quelques cadeaux par la suite, ce qui explique une feuille de stats finalement bien remplie, mais pas sûr que le Monténégrin n’aie bien hâte de revoir Marco… Le deuxième joueur de Steve Clifford à avoir pris de plein fouet l’intensité canadienne cette nuit ? Evan Fournier. Pauvre Vavane, désormais authentifié comme une vraie menace par ses adversaires et dont le match tout entier aura été un véritable calvaire. Dans la sauce dès les premières secondes comme tous ses coéquipiers, Mehdi le dégarni n’avait d’autres choix que de se transformer en un espèce de J.J. Redick ou Mario Belinelli, vous savez ces mecs capables de déclencher un tir après écran alors que leur corps est en diagonale dans les airs. Surprise, Evan n’est ni Marco ni Jean-Jacques, et sa ligne de stats ne traduit même pas la galère dans laquelle il a pataugé pendant 37 minutes. 1/12 au tir dont 0/8 du parking, un coup à perdre le peu de cheveux qu’il lui reste.

Doit-on parler de D.J. Augustin ? Glorifié après son légendaire Game 1, le frère de Jean-Kevin est redevenu David-Jérôme (faut suivre) et a surtout pris de plein fouet la colère d’un Kyle Lowry agacé d’avoir été pris pour un sumo mort pour le basket après son 0/8 initial. Et si en attaque Calorie a retrouvé ses standards Spécial K (celle-là est fine aussi), sa défense a carrément envoyé Augustin aux oubliettes ou plutôt à la place qui est la sienne, un bon meneur de jeu mais pas forcément gage de sécurité pour une campagne de Playoffs, pas face à un Top meneur comme Kyle Lowry en tout cas. Doit-on parler de la défense de Kawhi Leonard et de celle de Pascalou Siakam ? Désolé de remuer le couteau dans la plaie chers fans du Magic, mais si le probable futur MIP a réussi à cumuler effort défensif et énorme partition en attaque, le MVP des Finales 2014 et double-DPOY s’est davantage concentré sur la partie défensive de son taf. Aaron Gordon et Jonathan Isaac avaient pourtant fait le taf en empêchant Caouaille de trop exister en attaque, mais dès que le ballon a passé la moitié de terrain c’est un super-guerrier qui naissait chez les Rouges et Noirs de Jeanne Mas. Lui et Siakam ? Infranchissables au poste, incroyables pour venir doubler voire… tripler sur un attaquant adverse, jouant à merveille le rôle des mecs qui viennent valider le travail de sape des copains. Transition aussi limpide qu’un Pascalou après un contre de Serge Ibaka, parlons également de la défense collective des Raptors…

Tenir son gazier en un contre un ne fait pas tout. Proposer une porte qui se ferme dès qu’un duel est remporté par l’attaquant en est un autre, et à ce petit jeu-là les Raptors ont été grands. Voir Marc Gasol repousser Vucevic hors de sa zone de confort a par exemple contribué à faire jouer le Magic contre-nature, limitant les déplacements des shooteurs autour du pivot. Seul Terrence Ross a ainsi réussi à scorer de loin grâce à sa faculté à vivre seul en se créant son propre tir, les autres ne comprenant toujours pas ce matin comment ils ont pu passer 48 minutes sans arriver à passer le moindre pick and roll malgré la présence de l’un des intérieurs les plus intelligents de la Ligue dans ce domaine. Tirs forcés de Gordon, de Jonathan Isaac (par ailleurs très bon en première mi-temps lorsque Orlando mettait du rythme), d’Evan Fournier, et forcément des tirs ratés, conclusion logique de l’étouffement mis en place par les boys de Nurse. Un piège du début à la fin, duquel le Magic aurait pu se sortir au prix d’un match magnifique, mais c’est lorsque l’on voit le genre de match qu’a du faire Orlando pour ne perdre que de cinq points que l’on se rend compte à quel point cette équipe de Toronto peut empêcher le monde tourner en rond.

Le Magic sera probablement passé sans trop d’encombres, et c’est fort logiquement Philadelphie qui sera le prochain test des Raptors. Plus qu’un test, le véritable début des Playoffs pour une équipe qui monte tranquillement en régime et qui s’annonce comme une forteresse bien relou à contourner. Evan et Niko ont vu, Ben, Joel, Tobias et Jimmy ont intérêt de s’en inspirer.