La belle analyse de Kevin Durant sur la défense des Clippers et Pat Beverley : comme quoi, il ne dit pas que des conneries le KD

Le 18 avr. 2019 à 15:59 par Robin Wolff

Kevin Durant Patrick Beverley
Source image : NBA League Pass

En tentant seulement huit tirs lors du deuxième match de la série entre les Warriors et les Clippers, Kevin Durant a surpris beaucoup de monde. Huit shoots tentés, c’est vraiment faible pour un scoreur de sa trempe. Du coup, une question lui a été posée à ce sujet et sa réponse fut très intéressante.

Le duel entre KD et Patrick Beverley est peut-être celui qui fait le plus parler depuis le début des Playoffs après celui entre Damian Lillard et Russell Westbrook. Les deux joueurs sont pour l’instant incapables de finir un match tant ils se rentrent dans la gueule depuis le début de la série. Le match très discret du snake lors du Game 2 n’a pas calmé les débats et on se demande si le fou qu’est Pat Bev n’a pas pris l’avantage psychologique sur le MVP 2014. Sur ce point, ce dernier a répondu très simplement au micro de Nick Friedell d’ESPN :

“Je ne vais pas aller à l’encontre du jeu juste parce que je veux rentrer dans un affrontement individuel contre Patrick Beverley. Je suis Kevin Durant. Vous savez qui je suis. Tout le monde sait qui je suis.”

Il n’a pas tort là-dessus, on commence à le connaître. Nul doute que s’il le voulait vraiment, malgré le défenseur redoutable qu’est le chien de garde des Clippers, KD en ferait de la bouillie. Mais il ne veut pas forcer son jeu et c’est tout à son honneur. Maintenant, il faudra peut-être qu’il prenne les choses un petit peu plus en main s’il veux aider les siens à se débarrasser de cette formidable équipe de Los Angeles.

Un peu plus tard, une question du même acabit est revenue sur la table et Durant a cette fois pris le temps d’analyser plus en profondeur la situation et décortiquer la défense des Clippers avec expertise :

“Ils jouent une défense astucieuse qui fonctionne. Ils utilisent une couverture “top-lock” dans le périmètre, c’est-à-dire qu’ils ne regardent même pas la ligne à trois points et nous forcent à être à l’intérieur de cette ligne. Donc de mon côté, dès que je reçois la balle dans mes spots, j’ai un parasite sur le dos qui se nomme Patrick Beverley. Je pourrais certainement lui shooter dessus et marquer à chaque fois s’il s’agissait d’une situation en tête-à-tête.

Mais nous avons toujours un type qui laisse tomber son joueur et vient aider, puis nous avons un autre gars qui n’est jamais loin et qui attend juste que je pose un dribble. Si je mets le ballon au sol, je peux probablement marquer 43% de mes shoots dans cette situation. Mais cela ne va rien nous apporter au final parce là, nous avons un bon mouvement de balle, tout le monde touche la gonfle, tout le monde shoote et tout le monde marque.”

Une belle analyse et un joli discours qui met en avant l’aspect collectif, mais le coach Steve Kerr aimerait quand même voir sa superstar prendre plus de shoots, genre 20-30 tirs par match. Sauf que KD n’aime pas jouer de cette manière.

“Je ne vais pas commencer à shooter 20 ou 30 fois, je ne joue pas comme ça. Quand nous étions devant de 30 points, je n’avais pris que cinq tirs, les shoots étaient bien répartis. Donc le fait que je n’ai pris que deux tirs après cela n’est absolument pas la raison de notre défaite.”

Après une telle remontée, c’est en effet difficile de mettre la faute uniquement sur ça, c’était une craquante collective. En tout cas une chose est sûre, voir un joueur développer une telle analyse tactique est rare et c’est un véritable plaisir à écouter. Ça change des réponses classiques et ça permet aussi de mieux comprendre la façon de jouer de KD et son faible volume de shoots.

La troisième rencontre de la série aura lieu à 4h30 cette nuit et semble immanquable tant on veut voir un nouvel épisode de la bromance entre Patrick et Kevin, ainsi que la réaction des Warriors face à cette bonne défense de Los Angeles. Et honnêtement, on sent bien une grosse perf de la part de KD.

Source : ESPN

Kevin Durant goes extremely in depth on the Clippers style of defense, the overhelp, why he won’t get caught up in a 1-on-1 battle with Patrick Beverley pic.twitter.com/nOdmTDY4yi

— Anthony Slater (@anthonyVslater) April 17, 2019