Coach de l’Année 2018-19 : et si le Doc venait tout renverser ?

Le 03 avr. 2019 à 10:14 par Alexandre Martin

Doc Rivers coach
Source image : YouTube / NBA

Depuis notre présentation des principaux favoris pour le titre de coach de l’année, un mois s’est écoulé et nous pouvons maintenant commencer à nous lancer dans un classement. Car ce trophée récompensant les techniciens les plus influents depuis leurs bancs fait partie des plus prisés des trophées individuels décernés en fin d’année lors de la désormais fameuse cérémonie des NBA Awards. Allez, on envoie un nouveau ranking des coachs sur cette saison 2018-19 histoire de voir qui tient vraiment la corde à moins de deux semaines des Playoffs. 

Le procédé suivi pour établir ce classement ne rigole pas du tout et s’inspire des plus prestigieux process scientifiques : on mélange les statistiques et les bilans collectifs des équipes avec le fond de jeu proposé, l’efficacité en sortie de temps-mort, l’ambiance qui semble régner dans le vestiaire, l’attitude du ou des leaders, l’ancienneté du coach et la qualité du groupe qu’il a sa disposition. Nous obtenons ainsi un jugement infaillible sur la performance de l’homme en costard sur le banc de chaque franchise et nous pouvons donc les classer.

Statistiques arrêtées au 1er avril
(entre parenthèses, la progression par rapport au mois dernier)

10 – Steve Clifford (Entrée / Wild Card)

  • Bilan : 38 victoires, 39 défaites soit 49,4%. 9ème de l’Est.
  • Dynamique : 7 victoires sur les 10 derniers matchs
  • Mention : “It’s a kind of Magic”. Le Magic ne lâche pas, le Magic veut ses Playoffs. Nikola Vucevic est devenu All-Star et n’en finit plus de laminer les raquettes adverses. Evan Fournier a été très clutch à de nombreuses reprises, le groupe d’Orlando fonctionne malgré son équilibre atypique (manque au poste 1 et des forwards que l’on pourrait qualifier de tweener). Tout ceci est l’oeuvre de Mister Steve Clifford. Charlotte n’a pas voulu le garder, John Hammond (le GM du Magic) ne s’est pas privé de proposer un contrat à ce coach difficile à classer mais qui s’est déjà montré capable de développer un groupe et son jeu. La saison 2018-19 du Magic en est une nouvelle preuve.

9 – Dwane Casey (+1)

  • Bilan : 39 victoires, 37 défaites soit 51,3%. 6ème de l’Est.
  • Dynamique : 2 victoires d’affilée, 5 sur les 10 derniers matchs
  • Mention : “Griffin-Drummond-Casey, c’est un Big Three ?”. Dwane Casey a été coach de l’année en 2018. Il ne le sera certainement pas en 2019 mais son nom mérite de figurer dans ce classement car son boulot son la durée de la saison avec les Pistons est à mettre en avant. Il n’avait pas d’autre choix que de construire autour d’une paire d’intérieurs vu le niveau des joueurs extérieurs à sa disposition : il l’a fait tout en faisant en sorte de mettre Reggie Jackson dans de bonnes conditions pour obtenir le meilleur de son meneur. Pari réussi et les Pistons sont en position de jouer les Playoffs même s’ils n’en sont pas encore assurés mathématiquement. Solide.

8 – Kenny Atkinson (+1)

  • Bilan : 39 victoires, 38 défaites soit 50,6%. 7ème de l’Est.
  • Dynamique : 5 victoires sur les 10 derniers matchs
  • Mention : “Tu vois KD, on est bien à Brooklyn !”. Le boulot de Kenny Atkinson est d’une qualité très élevée depuis le début de saison et dans la continuité. La blessure de Caris LeVert n’a pas été un souci, son retour non plus. D’Angelo Russell est devenu un All-Star, les jeunes progressent, trouvent leur place et les role players sont parfaitement utilisés. On sent que tous les joueurs des Nets adhèrent sans sourciller à la philosophie de jeu et de travail proposée par leur coach. Ils sont toujours dans la course pour terminer 6ème de l’Est ce qui serait assez incroyable étant donné les prévisions d’avant-saison. Rien n’est encore acté, ni même le spot pour les Plauoffs mais on a hâte de voir la suite !

7 – Nate McMillan (-3)

  • Bilan : 45 victoires, 32 défaites soit 58,4%. 5ème de l’Est.
  • Dynamique : seulement 3 victoires sur les 10 derniers matchs.
  • Mention : “Bon, ça commence à faire long”. McMillan vient de perdre pas mal de places dans ce classement et ce n’est pas contre lui ou contre la qualité de son boulot sur l’ensemble de la saison. C’est juste que les Pacers ont du mal depuis quelques temps même s’ils ont réussi à battre les Nuggets il y a 8 jours. Ils ont quand même 7 défaites sur leurs 10 dernières sorties dont celle à domicile contre le Magic qui fait très mal, celle à Boston ou à OKC qui ont montré certaines limites contre lesquelles coach Nate ne peut rien faire. Certes, les Pacers et McMillan viennent de se farcir un calendrier très costaud mais la tendance n’est pas bonne et cela nous oblige à éloigner l’ami Nate du titre de COY.

6 – Terry Stotts (-1)

  • Bilan : 48 victoires, 28 défaites soit 63,2%. 4ème de l’Ouest.
  • Dynamique : 8 victoires sur les 10 derniers matchs.
  • Mention : “Z’avez pas vu Jusuf ?”. Si Terry Stotts perd une place par rapport au ranking du mois dernier, ce n’est pas parce qu’il a fait quoi que ce soit de mal ou qu’il a déçu d’une manière ou d’une autre mais bien parce qu’un certain coach de mormons lui est passé devant ainsi qu’un Doc californien (on vous laisse lire ci-dessous). EN attendant, le boulot de Stotts à la tête des Blazers est très solide. Même avec la terrible blessure de Jusuf Nurkic, on sent que le groupe ne s’est pas désuni. Damian Lillard a fait sa déclaration de leader et coach Terry s’applique à trouver un nouvel équilibre afin de rester dans le top 4 de l’Ouest déjà pour commencer. Mais le fond de jeu est là en transition comme sur demi-terrain et ça c’est l’oeuvre de Stotts.

5 – Quin Snyder (+1)

  • Bilan : 46 victoires, 30 défaites soit 60,5%. 5ème de l’Ouest.
  • Dynamique : 4 victoires d’affilée, 9 sur les 10 derniers matchs.
  • Mention : “”. Le Jazz enfile les W comme des perles depuis quelques semaines. L’équilibre est là, la défense donne une sensation d’imperméabilité et d’efficacité qui peut faire peur à n’importe quel attaquant. Quin Snyder a su permettre à Donovan Mitchell de monter en régime après un début de saison compliqué, à Rudy Gobert d’utiliser sa frustation de non All-Star et à chacun de trouver son rôle. C’est un boulot d’orfèvre et cela paie en ce moment. Encore un excellent coach qui pourrait briguer une place lors des NBA Awards si son équipe continue ainsi et rentre par exemple dans le top 4 de l’Ouest.

4 – Nick Nurse (-1)

  • Bilan : 54 victoires, 23 défaites soit 70,1%. 2ème de l’Est.
  • Dynamique : 3 victoires d’affilée, 6 sur les 10 derniers matchs.
  • Mention : “Petit rookie deviendra grand”. Pour sa première saison en tant que head coach en NBA, Nick Nurse montre qu’il a l’étoffe d’un très grand. On lui donne une très belle équipe mais avec plusieurs pièges – comme la gestion de Kawhi Leonard ou un gros trade à la deadline – et il en fait une magnifique machine à proposer du jeu et à gagner des matchs. Les Raptors sont deuxièmes de l’Est, Kawhi a été bien géré tout au long de la saison comme tout le reste d’un groupe qui devrait arriver au complet et en confiance pour les joutes de Playoffs. Good Job Nick !

3 – Doc Rivers (+4)

  • Bilan : 47 victoires, 31 défaites soit 60,3%. 6ème de l’Ouest
  • Dynamique : 8 victoires sur les 10 derniers matchs.
  • Mention : “Marc Raquil”. Au sortir du virage de la Trade Deadline, le Doc n’était pas au mieux car on venait de lui enlever son meilleur joueur ainsi que deux role players importants pour lui mettre des jeunes et des tours de Draft à la place. Mais l’ami Rivers a pris le challenge qui lui était proposé comme un défi de plus et nous a tiré le meilleur de cette équipe des Clippers qui fait plaisir à voir. Qualifiés pour les Playoffs, encore en course pour avoir l’avantage du terrain au premier tour, les hommes du Doc n’en finissent plus de nous surprendre. Qu’est-ce qu’il se passe si le Doc et les siens atteignent les 50 victoires ? On pose juste a question, comme ça, histoire de voir…

2- Mike Malone (=)

  • Bilan : 51 victoires, 25 défaites soit 67,1%. 2ème de l’Ouest.
  • Dynamique : 7 victoires sur les 10 derniers matchs.
  • Mention : “Dans la famille Malone, je demande le coach”. Mike Malone continue de faire du très bon boulot à la tête de ces Nuggets qui ne lâchent pas tout en haut de la conférence Ouest. Ils sont toujours à la lutte avec les Warriors pour le premier spot ! Ils confirment match après match qu’ils peuvent défendre efficacement et proposer un jeu d’attaque fluide, basé sur un mouvement de balle inspiré avec des shooteurs dispersés dans tous les coins. Voyons comment Denver gère la toute fin mais coach Malone sera dans la trio de techniciens nominés lors des prochains NBA Awards.

1 – Mike Budenholzer (=)

  • Bilan : 57 victoires – 20 défaites soit 74%. 1er de l’Est.
  • Dynamique : 7 victoires sur les 10 derniers matchs.
  • Mention : “Tranquille le daim”. Les Bucks viennent de perdre au buzzer contre les Hawks de Trae Young mais ils restent assez largement en tête de l’Est et de la ligue. Ils ont la meilleure défense et la 4ème meilleure attaque. Giannis Antetokounmpo est possiblement favori pour le titre de MVP alors que James Harden envoie une saison Jordanesque. On se répète mais on l’assume : c’est une métamorphose impressionnante que Mike Budenholzer a réalisé sur ces Daims avec en point d’orgue histoire de nous allécher avant les Playoffs ce modèle d’adaptation tactique face aux Rockets du Barbu, qui montre que les Bucks ont passé un sacré cap en grande partie grâce à leur coach.

Il est sorti

  • Billy Donovan : depuis le All-Star Game, le Thunder fonctionne moins bien. Il y a eu une baisse de forme de Paul George et un calendrier compliqué mais on cherche encore les ajustements de l’ami Billy…

Il pourrait débarquer

  • Erik Spoelstra : pourquoi ne figure-t-il pas au moins en wild-card dans ce classement, à la place de Clifford ? On peut se le demander. Si le Heat tient le coup et va en Playoffs, Spoelstra figurera dans notre 10 final. Sûr.

C’est tout pour ce dernier coach ranking de la saison. Rendez-vous dans quelques semaines pour savoir si on a visé juste ou si les votants se sont tournés vers quelqu’un d’autre. Le suspense est insoutenable, n’est-ce pas ?