D’Angelo Russell veut continuer à fermer des bouches : “Tout le monde avait tort à mon propos”

Le 02 avr. 2019 à 00:49 par Bastien Fontanieu

D'Angelo Russell Nets
Source image : NBA League Pass

Sur le point d’emmener (sauf cataclysme) ses Nets en Playoffs, D’Angelo Russell réalise une sublime campagne et il pouvait la prévoir il y a quelques mois. Il faut dire que le meneur joue avec un peu de haine depuis son arrivée à Brooklyn.

Meilleure Progression de l’année 2018-19 ? Pas sûr, il y a un kangourou qui vit au Canada et n’a pas donné son dernier mot. Pascal Siakam repartira peut-être avec le trophée du turfu cette saison, mais cela ne doit en rien enlever du crédit à D’Angelo et à ce qu’il a pu réaliser chez les Nets. Collectivement parlant, les hommes de Kenny Atkinson ont changé le script de la Conférence Est en s’invitant dans la course aux Playoffs, alors que nombreux étaient les observateurs qui (comme nous) voyaient Brooklyn attendre encore une année de plus avant de redécouvrir les joies du printemps. Au milieu de cette ravissante saison, D’Angelo Russell a individuellement rayonné, en annonçant officiellement son entrée dans le monde des grands. Caris LeVert est blessé ? Hold my beer. Prenant parfaitement conscience de l’opportunité qui lui était proposée, le meneur formé à Ohio State a vu les étoiles s’aligner et les performances qui se sont enchaînées l’ont propulsé chez les All-Stars : près de 21 points et 7 passes pour un gamin qu’on enterrait en sortie de Los Angeles, c’est fort. Justement, Russell sait tout aussi bien ce qui se disait à son propos lorsque ses débuts étaient chaotiques avec les Lakers. Entre ses actes borderline jugés de trop près et un management dysfonctionnel qui n’a pas su encadrer un jeune en manque de structure, le meneur n’attendait qu’une chose, qu’on lui offre une vraie opportunité de se donner, en étant encouragé à jouer son jeu. Du coup, c’est toute son approche qui est désormais vénérée aujourd’hui.

“Voilà pour quoi on joue. On joue pour gagner. Chaque année, vous voulez progresser, et c’est ce que je veut faire. L’an prochain, quelles que soient les récompenses données sur le chemin, je veux revenir et faire le double de ce que j’ai fait. Je vais rester déterminer, et les victoires vont suivre.

Tout le monde avait tort à mon propos. Tout le monde avait tort, donc j’ai rien d’autre à ajouter.”

Bon, pour le tout le monde, on va calmer le jeu là-dessus même si on comprend l’expression et la motivation. Il y en a pas mal qui, en sortie d’université, voyaient en D-Lo un meneur à fort potentiel, capable d’exploser en NBA grâce à sa créativité, sa confiance et son culot. Seulement, toutes ces qualités semblaient être inutilisables sous Byron Scott à Los Angeles, la franchise californienne n’arrivant pas à trouver son modèle de reconstruction. Il est d’ailleurs assez frappant de se souvenir des propos tenus par Magic Johnson, lorsque ce dernier avait envoyé Russell à Brooklyn. Besoin d’un leader, de quelqu’un qui rend les autres meilleurs nous disait Magic. Et il y avait de quoi le comprendre à l’époque. Sauf qu’aujourd’hui ? Il suffit de dire le mot D’Angelo dans les rues de la cité des anges pour entendre les fans des Lakers soupirer. S’il y a bien un joueur talentueux dont ils auraient pu avoir besoin cette saison, c’était Russell. Aujourd’hui, ce sont les Nets qui en profitent pleinement, eux qui feront très certainement le nécessaire afin de prolonger l’intéressé cet été. Quand on voit l’impact de la culture de Brooklyn, de Sean Marks, de Kenny Atkinson et des coéquipiers qui entourent le meneur, on peut se dire que l’avenir est radieux pour le joueur comme son équipe. Le plan a marché, et ceux qui ne croyaient pas en lui (coup de fouet) peuvent aujourd’hui se taire.

Peu de joueurs ont autant changé leur image en une saison que D’Angelo Russell. Réputé talentueux, fêtard et pas leader pour un sou, le garçon est désormais un All-Star, capitaine d’une team qui devrait aller en Playoffs, et tout ça sans faire de bêtises. On ne dit rien, on applaudit.

Source : NY Post